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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
CHAPITRE XX.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
CONTRE EUNOMIUS QUI PRÉTEND QUE LE FILS N'EST PAS FILS PAR NATURE, MAIS PAR ADOPTION. RÉSUMÉ DE CE QUI AÉTÉ DIT PLUS HAUT.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
C'est donc un ridicule raisonnement que celui d'Eunomius, le père de l'hérésie qui porte son nom, lequel ne pouvant comprendre ou ne voulant pas croire que le Verbe unique de Dieu, par qui tout a été fait (Jn 1, 3 ), est Fils de Dieu par nature, c'est-à-dire engendré de la substance du Père, a prétendu qu'il n'est point le Fils de la nature ou de la substance ou de l'essence de Dieu, mais Fils de sa volonté, entendant par là que la volonté par laquelle Dieu engendrerait son Fils ne serait qu'un simple accident, analogue à ce qui se passe chez nous quand nous voulons ce que nous ne voulions pas d'abord : comme si ce n'était pas une preuve de l'inconstance de notre nature, ce que la foi nous défend absolument d'admettre en Dieu. Car ce texte : « Les pensées se multiplient dans le coeur de l'homme, mais la pensée du Seigneur subsiste éternellement (Pr 19, 21 ) », n'a pas d'autre but que de nous faire comprendre et croire que, Dieu étant éternel, sa volonté est aussi éternelle et par conséquent immuable comme lui. Or, ce qui se dit des pensées peut avec autant de vérité se dire des volontés : les volontés se multiplient dans le coeur de l'homme, mais la volonté de Dieu subsiste éternellement. Quelques-uns ne voulant point appeler le Verbe unique fils de la pensée ou de la volonté de Dieu, ont prétendu qu'il est la pensée même ou la volonté. Mais il vaut mieux, selon moi, dire qu'il est pensée de pensée, volonté de volonté, comme il est substance de substance, sagesse de sagesse, pour ne pas retomber dans l'absurdité que (564) nous avons déjà réfutée : que le Fils donne la sagesse ou la volonté, vu que le Père n'a ni pensée ni volonté dans sa propre substance.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
Un hérétique astucieux demandait un jour si c'est de bon ou de mauvais gré que le Père engendre son Fils? Son but était, si on admettait le second cas, d'en déduire une misère infinie dans Dieu, et, dans le premier cas, d'en tirer cette conclusion nécessaire que le Fils n'est point Fils de la nature, mais de la volonté. Quelqu'un , qui n'était pas moins rusé que lui, lui demanda à son tour si c'est de bon ou de mauvais gré que le Père est Dieu? Dans le second cas, il en aurait aussi déduit que Dieu est infiniment misérable, hypothèse absolument extravagante, et, dans le premier, qu'il n'est pas Dieu par nature, mais par volonté. Que restait-il à l'hérétique, sinon de garder le silence et de se voir pris dans ses propres filets? Du reste, s'il faut attribuer à l'une des personnes de la Trinité le nom propre de volonté, c'est surtout à l'Esprit-Saint qu'il convient, comme on lui attribue la charité. Car qu'est-ce que l'amour, sinon la volonté?
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