Lecture des documents de reference

2 paragraphe(s) trié(s) par refdoc ASC.





Source / Auteur
contenu
Reference

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Mais peut-être m'accuserez-vous d'émettre ici une pure conjecture plutôt qu'une proposition vraie et évidente. Eh bien ! je vais m'appuyer sur le témoignage certain et évident de Jésus-Christ lui-même. Pour vous convaincre qu'en disant « que le Père ne juge personne, et qu'il a donné tout jugement au Fils », il a voulu expressément marquer que comme juge il apparaîtra en la forme de Fils de l'homme, forme qui n'appartient pas au Père, mais au Fils; forme en laquelle il n'est pas égal, mais inférieur au Père, mais qui lui permettra d'être vu des bons et des méchants, il suffit de lire le passage suivant : « En vérité je vous le dis, celui qui écoute ma (364) parole, et croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne sera point condamné, mais il passera de la mort à la vie ». Or, cette vie éternelle dont parle ici Jésus-Christ ne peut être que la vision béatifique dont les pécheurs sont exclus. « En vérité, en vérité, continue-t-il, je vous dis que l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue, vivront ( Jn 5, 24, 25 ) ». Mais il n'appartient qu'aux justes d'entendre cette voix, c'est-à-dire de comprendre que par le mystère de l'incarnation le Fils de Dieu, ayant pris la forme d'esclave, est devenu ainsi inférieur à son Père, et néanmoins de croire fermement que comme Dieu, il est égal au Père. Au reste, c'est ce que Jésus-Christ lui-même nous propose de croire, quand il ajoute : «Comme le Père a la vie en soi, ainsi il a donné au Fils d'avoir en soi la vie». Puis il annonce qu'au jour du jugement général, il se manifestera aux bons et aux méchants dans tout l'éclat de sa gloire. Car « le Père, dit-il, a donné au Fils le pouvoir de juger, parce qu'il est le Fils de l'homme ( Jn 5, 26, 27 ) ».
30

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Il me semble que cette démonstration est évidente. Car Jésus-Christ étant comme Fils de Dieu égal à son Père, n'a point reçu en cette qualité le pouvoir de juger, puisqu'il le possède intrinsèquement avec le Père. Mais il l'a reçu comme homme, et c'est en qualité de Fils de l'homme qu'il l'exercera, et qu'il sera vu des bons et des méchants. Et en effet, les méchants pourront bien voir la sainte humanité de Jésus-Christ, mais la vue de sa divinité sera le privilège des bons qui auront le coeur pur. Et voilà pourquoi le Sauveur leur promet qu'il récompensera leur amour en se manifestant à eux. Aussi ajoute-t-il : « Ne vous en étonnez pas ». Ah! sans doute, nous ne devons nous étonner que de voir des gens qui ne veulent pas comprendre les paroles de Jésus-Christ lorsqu'il dit que son Père lui a donné le pouvoir de juger parce qu'il est Fils de l'homme. Selon eux, il eût dû dire, parce qu'il est le Fils de Dieu. Mais Jésus-Christ étant comme Dieu égal à son Père, ne saurait être vu des méchants en sa divinité, et toutefois il faut que les bons et les méchants comparaissent devant lui, et qu'ils le reconnaissent pour Juge des vivants et des morts. C'est pourquoi il dit: « Ne vous étonnez point; l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui auront bien fait en sortiront pour la résurrection à la vie; mais ceux qui auront mal fait, pour la résurrection du jugement ( Jn 5, 28, 29 ) ». Ainsi, il devient nécessaire que Jésus-Christ reçoive comme Fils de l'homme, le pouvoir de juger, afin que tous les hommes puissent le voir en cette forme qui le rend visible à tous, mais aux uns pour la damnation, et aux autres pour la vie éternelle. Qu'est-ce que la vie éternelle, si ce n'est cette vision béatifique dont les pécheurs sont exclus? « Qu'ils vous connaissent, dit le Sauveur, vous le seul Dieu véritable, et Jésus-Christ que vous avez envoyé (Jn 17, 3 )». Mais cette connaissance de Jésus-Christ ne saurait être que celle de sa divinité, en laquelle il se manifestera aux bons, et non la connaissance de son humanité, en laquelle il sera vu même des méchants.
30