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La Trinité 04 incarnation du verbe/Saint Augustin
CHAPITRE XX.
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La Trinité 04 incarnation du verbe/Saint Augustin
MISSION DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT.
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La Trinité 04 incarnation du verbe/Saint Augustin
Et maintenant, si nous voulons dire qui le Fils a été envoyé par le Père, en ce sens que l'un est Père et que l'autre est Fils, rien mie peut s'opposer à ce que nous reconnaissions le Fils consubstantiel et coéternel au Père, quoiqu'il en ait reçu sa mission. Dans le dogme catholique le Père n'est point supérieur au Fils, et le Fils n'est point inférieur au Père; mais l'un est principe générateur et l'autre est engendré; le Fils est envoyé par Celui qui l'engendre, et le Père envoie Celui à qui il communique l'être. Et en effet, le Fils procède du Père, et non le Père du Fils. Aussi est-il facile de comprendre qu'on puisse dire que le Fils a été envoyé, non parce que le Verbe s'est fait chair, mais pour qu'il se fît chair, et qu'en prenant la nature il accomplît les oracles de l'Ecriture. Dans ce sens le Fils de Dieu n'est pas seulement envoyé comme homme, le Verbe même est envoyé pour se faire homme. En effet le Fils est dit envoyé, non parce qu'il est inférieur au Père en puissance et en nature, ou parce qu'il lui est inégal en quelque chose, mais parce que comme Fils il est engendré du Père, tandis que le Père ne procède point du Fils.
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Au reste le Verbe ou le Fils de Dieu est aussi appelé sa Sagesse. Est-il donc étonnant qu'il soit envoyé non comme inégal au Père, mais comme « une parfaite émanation de la clarté du Tout-Puissant (Sg 7, 25 ) »? Or ici le rayon qui émane et le foyer d'où il se répand sont de la même nature, car ce n'est point une source d'eau vive qui jaillit des veines de la terre, ou des flancs d'un rocher, mais une lumière qui s'échappe du sein de la lumière. Aussi lorsque nous disons que le Verbe « est la splendeur de la lumière éternelle », voulons-nous signifier qu'il est lumière de lumière éternelle. Car la splendeur de la lumière n'est pas autre que la lumière elle-même. C'est pourquoi elle est coéternelle à la lumière dont elle est la splendeur. Seulement l'auteur sacré a dit plutôt splendeur de lumière que lumière de lumière, afin qu'on ne crût pas qu'il supposait quelque infériorité entre la lumière et le rayon qui s'en échappe. Et en effet, dès que celui-ci est la splendeur de la lumière, il devient plus facile d'admettre qu'il lui doit son éclat que de supposer qu'il lui soit inférieur.
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ndant il n'était pas à craindre que l'on en vînt à regarder la lumière comme moindre que le rayon qu'elle engendre, car (419) jusqu'ici aucun hérétique n'a avancé un tel paradoxe, et il est probable que jamais on n'osera le faire. Mais parce que nous pourrions peut-être penser que le rayon est moins éclatant que la lumière qui le produit, l'Ecriture prévient cette objection, et dissipe tous nos doutes en disant que le Verbe est la splendeur du Père, c'est-à-dire de la lumière éternelle. Elle affirme ainsi l'égalité parfaite du Père et du Fils. Supposons en effet que le rayon soit inférieur à la lumière, il en sera l'obscurcissement et non la splendeur. Si au contraire il lui est supérieur, comment pourrait-il en être la production, puisqu'alors l'effet serait plus grand que la cause? Mais parce que le Verbe est le rayon qui émane de la lumière éternelle, il ne lui est pas supérieur, et parce qu'il en est la splendeur et non l'obscurcissement, il ne lui est pas inférieur; donc il lui est égal. Au reste, ne nous troublons point en lisant que la sagesse divine est « une émanation de la clarté du Tout-Puissant », car presque immédiatement il est dit « qu'elle est unique et qu'elle peut tout (Sg 7, 25-27 )». Or, qui est le Tout-Puissant, si ce n'est Celui qui peut tout?
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i la Sagesse divine est envoyée par le Père de qui elle émane. C'est ce que reconnaît Salomon dans la prière suivante qu'il adressait au Seigneur. Epris d'amour pour cette Sagesse, et désireux de la posséder, il s'écriait « Envoyez-là du ciel, votre sanctuaire, et du trône de votre grandeur, afin qu'elle soit avec moi, et qu'elle agisse avec moi (Sg 9, 10 )». C'est-à-dire afin qu'elle m'enseigne à travailler utilement, car sans elle les travaux de l'homme sont stériles et infructueux, tandis qu'avec elle ils deviennent féconds en vertus et en bonnes oeuvres. Toutefois l'envoi ou la mission de la Sagesse divine est bien différente selon qu'elle est envoyée à l'homme ou qu'elle-même se fait homme. C'est elle en effet qui « se répand dans les âmes saintes, qui fait les amis de Dieu et les prophètes (Sg 7, 27 )», qui remplit les esprits célestes, et qui les emploie de la manière la plus convenable à l'exécution de ses volontés. Mais quand la plénitude des temps fut arrivée, cette même Sagesse descendit sur la terre, non pour remplir les anges, ni devenir elle-même un ange, si ce n'est en ce sens que le Verbe nous a révélé les conseils éternels du Père, qui sont aussi ses propres conseils. Ce n'était pas non plus pour converser avec les hommes, ni s'épancher en eux, comme déjà , elle l'avait fait à l'égard des patriarches et des prophètes; mais c'était pour prendre la nature humaine, en sorte que le Verbe divin devînt Fils de l'homme. Tel est ce mystère de l'Incarnation dont la révélation, avant même qu'elle se réalisât dans le sein virginal de Marie, a été le principe du salut pour les saints et les justes qui ont vécu sous l'Ancien Testament, et qui sont nés de la femme. Et aujourd'hui encore ce même mystère accompli et publié dans l'univers entier, est la sanctification de tous ceux qui en font l'objet de leur foi, de leur espérance et de leur amour. Il est en effet « ce grand sacrement d'amour qui s'est montré dans la chair, qui a été autorisé par l'Esprit, manifesté aux anges, prêché aux nations, cru dans le monde et élevé dans la gloire (1Tm 3, 16 )».
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