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La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Mais peut-être m'objectera-t-on qu'en parlant de l'Esprit-Saint, il a bien dit qu'il l'enverrait, mais n'a pas nié que le Père ne puisse aussi l'envoyer, et qu'en affirmant ensuite la même chose du Père, il ne l'a pas niée de lui-même, tandis qu'ici il reconnaît qu'il ne lui appartient pas de donner cette place. C'est pourquoi il dit avec raison qu'elle est réservée à ceux à qui le Père l'a préparée. Je réponds, comme je l'ai déjà fait ailleurs, que dans cette circonstance Jésus-Christ s'exprime en tant qu'homme. « Il ne m'appartient pas, dit-il, de donner cette place », c'est-à-dire que cela surpasse en moi la puissance de l'homme. Mais c'est une raison pour que nous comprenions qu'étant comme Dieu égal à son Père, il la donne conjointement avec lui. Le sens de ces paroles est donc celui-ci : Je ne puis comme homme donner cette place, et elle est réservée à ceux à qui le Père l'a préparée : toutefois, parce que « tout ce qui est au Père est à moi», vous devez comprendre que conjointement avec le Père j'ai préparé et réservé cette place ( Jn 16, 15 ).
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Et maintenant je demande à montrer comment Jésus-Christ a pu dire : « Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde pas, je ne le juge pas ». Est-ce comme homme qu'il parle ici, et de la même manière qu'il avait dit précédemment : il ne m'appartient pas de donner cette place ? Non, sans doute, car il poursuit en ces termes « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde» ; et encore: « Celui qui me méprise et qui ne reçoit pas ma parole, a un juge qui doit le juger». Peut-être comprendrions-nous qu'il veut parler de son Père, s'il n'ajoutait: « La parole que j'ai annoncée, le jugera au dernier jour ». Eh bien! le Fils
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ne jugera donc point, puisqu'il a déclaré qu'il ne jugerait pas ; et le Père ne jugera point, ( 361) puisque ce sera la parole que le Fils aura annoncée. Mais écoutez la suite de ce passage : « Je n'ai point parlé de moi-même: mais mon Père qui m'a envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire, et comment je dois parler. Et je sais que son commandement est la vie éternelle. Or ce que je dis, je le dis selon que mon Père m'a ordonné ( Jn 12, 47, 50 ) ». Ainsi ce n'est pas le Fils qui juge, mais c'est la parole que le Fils a prononcée ; et cette parole n'est elle-même investie de ce pouvoir que parce que le Fils n'a point parlé de lui-même, -mais selon l'ordre et le commandement de Celui qui l'a envoyé. Le jugement est donc réservé au Père dont le Fils nous a transmis la parole. Or ce Verbe, ou cette parole du Père, n'est autre que le propre Fils de Dieu. Car il ne faut point ici distinguer deux commandements, l'un du Père, et l'autre du Fils, et c'est uniquement le Fils qui est désigné par le terme de commandement ou de parole.
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examinons si par ces mots : « Je n'ai point parlé de moi-même », J.-C. ne voudrait pas dire : je ne me suis pas donné l'être à moi-même. Et en effet quand le Verbe de Dieu s'énonce au dehors, il ne peut que s'énoncer lui-même, puisqu'il est le Verbe de Dieu. Aussi dit-il souvent que « son Père lui a donné », pour nous faire entendre qu'il tire de lui sa génération éternelle. Car le Fils n'existait point avant que le Père lui donnât, et le Père ne lui a pas donné parce qu'il manquait de quelque chose, mais il lui a adonné d'être, et en l'engendrant il lui a donné d'avoir toutes choses. Il ne faut pas en effet raisonner ici du Fils de Dieu, comme nous le faisons des créatures. Avant le mystère de l'Incarnation, et avant qu'il eût pris la nature humaine, le Fils unique de Dieu, par qui tout a été fait, réunissait en lui l'être divin et la plénitude divine, Il était, et parce qu'il était, il avait. C'est ce qu'exprime clairement ce passage de saint Jean, si nous savons le comprendre: « Comme le Père, dit Jésus-Christ, a la vie en soi, ainsi a-t-il donné au Fils d'avoir en soi la vie (Jn 5, 26 ) ». Mais le Fils n'existait point avant qu'il eût reçu du Père d'avoir la vie en soi, puisque par cela seul qu'il est, il est la vie. Ainsi cette parole «Le Père adonné au Fils d'avoir la vie en soi», signifie que le Père a engendré un Fils qui est la vie immuable et éternelle. Et en effet le Verbe de Dieu n'est pas autre que le Fils de Dieu, et le Fils de Dieu est lui-même « le Dieu véritable et la vie éternelle », ainsi que nous le dit saint Jean dans sa première épître ( Jn 5, 20 ). Pourquoi donc ne pas reconnaître ici ce même Verbe, dans « cette parole que Jésus-Christ a «annoncée, et qui jugera le pécheur au dernier «jour?» Au reste tantôt il se nomme lui-même la parole du Père, et tantôt le commandement du Père, en ayant soin de nous avertir que ce commandement est la vie éternelle. « Et je sais, dit-il, que son commandement est la vie éternelle ( Jn 12, 50 ) ».
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