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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
Ainsi , celui qui peut comprendre la parole, non-seulement avant qu'elle résonne, mais avant même que la pensée se figure les images de ses sons et c'est ce qui n'appartient à aucune des langues, de ces langues qu'on appelle humaines et dont notre langue latine fait partie celui, dis-je, qui peut comprendre cela, peut déjà voir, à travers ce miroir et en cette énigme, quelque ressemblance de ce Verbe suprême dont il est dit : « Au commencement était le Verbe, et « le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu (Jn 1, 1 ) ». Il est nécessaire en effet, quand nous disons la vérité, c'est-à-dire quand nous exprimons ce que nous savons, que la parole, tirant son origine de la science conservée dans la mémoire, soit absolument de même nature que la science même dont elle tire son origine. Car la pensée, formée de la chose que nous savons, est la parole que nous disons dans notre coeur : parole qui n'appartient ni au grec, ni au latin, ni à aucune autre langue. Mais comme il faut qu'elle parvienne à la connaissance de ceux à qui nous ?parlons, ou emploie quelque signe pour l'exprimer. Le plus souvent c'est un son, quelquefois un mouvement de tête, l'un parlant aux oreilles, l'autre aux yeux: et ces signes corporels sont les moyens de faire connaître aux sens du corps la parole que nous portons dans notre coeur. Car, qu'est-ce que faire un signe (innuere) sinon rendre en quelque façon la parole visible? L'Ecriture nous offre encore là-dessus son témoignage. Nous lisons en effet dans l'Evangile selon saint Jean : « En vérité, en vérité, je vous le dis, un de vous me trahira. Les disciples donc se regardaient les uns les autres, incertains de qui il parlait. Or un des disciples, que Jésus aimait, reposait sur son sein. Simon Pierre lui fit donc signe et lui dit : Quel est celui dont il parle (Jn 13, 21, 24 )?» Pierre exprime par signe, ce qu'il n'osait dire en parole. Ces signes corporels et autres de ce genre s'adressent aux oreilles ou aux yeux de ceux à qui nous parlons et qui sont présents, mais les lettres ont été inventées pour pouvoir converser avec les absents, et elles sont les signes des mots, tandis que les mots eux-mêmes qui sortent de notre bouche sont les signes des choses que nous pensons. (552)
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