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La Trinité 13 trinité dans la foi/Saint Augustin
CHAPITRE XIV.
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La Trinité 13 trinité dans la foi/Saint Augustin
LA MORT VOLONTAIRE DU CHRIST A SAUVÉ LES HOMMES CONDAMNÉS A MORT.
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La Trinité 13 trinité dans la foi/Saint Augustin
Quelle est donc la justice qui a vaincu le démon? Pas d'autre que celle de Jésus-Christ. Et comment le démon a-t-il été vaincu? Parce que ne trouvant rien en Jésus-Christ qui méritât la mort, il l'a néanmoins fait mourir. Evidemment il est donc juste que les débiteurs qu'il enchaînait soient libérés, quand ils croient en Celui qu'il a fait mourir quoiqu'il ne dût rien. Voilà en quel sens on dit que nous sommes justifiés par le sang du Christ (Rm 5, 9 ). Ainsi ce sang innocent a été répandu pour la rémission de nos péchés. Voilà aussi pourquoi le Christ se dit, par la voix du Psalmiste, libre entre les morts (Ps 87, 6 ). Car seul il est mort affranchi de la dette de la mort. C'est ce qui lui fait dire dans un autre psaume: « J'ai payé ce que je ne devais pas (Ps 68, 5 ) » : et par dette ici il entend le péché, espèce de rapine commise contre la loi. Aussi a-t-il dit de sa propre bouche, d'après l'Evangile : « Voilà que le « prince de ce monde est venu, et il n'a rien trouvé en moi », c'est-à-dire il n'y a trouvé aucun péché; « mais afin que tous sachent que je fais la volonté de mon Père, levez-vous, sortons d'ici (Jn 14, 30, 31 ) ». Et il s'en va à sa passion, pour acquitter, lui qui ne devait rien, la dette que nous avions contractée. Ce droit si bien fondé sur l'équité aurait-il triomphé du démon, si le Christ eût voulu agir en vertu de la puissance, et non par la (517) justice? Mais il a rejeté au second rang ce qu'il pouvait, pour mettre au premier rang ce qu'il fallait. Voilà pourquoi il fallait qu'il fût homme et Dieu. S'il n'eût pas été homme, il n'aurait pu être mis à mort; s'il n'eût pas été Dieu, on n'aurait pas cru qu'il ne voulait pas ce qu'il pouvait, mais bien qu'il ne pouvait pas ce qu'il voulait; nous ne croirions pas qu'il a préféré la justice à la puissance, mais bien que la puissance lui aurait fait défaut. Mais maintenant il a enduré pour nous des souffrances humaines, parce qu'il était homme; et s'il ne l'eût pas voulu, il aurait pu ne pas souffrir, parce qu'il était Dieu. La justice a emprunté des charmes à l'abaissement, parce qu'il aurait pu, s'il l'eût voulu, ne pas supporter cet abaissement, en vertu du pouvoir qui est si grand dans la divinité. C'est ainsi qu'en mourant, quoique armé d'une si grande puissance, il nous a fait apprécier, à nous mortels impuissants, la justice et la puissance qu'il nous a promises. Il a fait l'un en mourant, et l'autre en ressuscitant. En effet, qu'y a-t-il de plus juste que de souffrir pour la justice jusqu'à la mort de la croix? Et qu'y a-t-il de plus puissant que de ressusciter d'entre les morts et de monter au ciel avec la chair même dans laquelle il a été immolé? Il a donc vaincu le démon d'abord par la justice, ensuite par la puissance : par la justice, puisqu'il était sans péché et que le démon a commis une souveraine injustice en le faisant mourir; par la puissance, puisqu'étant mort, il est ressuscité pour ne plus jamais mourir (Rm 6, 9 ). Cependant il aurait vaincu le démon par la puissance, quand même il n'aurait pu être tué par lui : quoique au fait c'est une pins grande preuve de puissance de vaincre la mort même en ressuscitant, que de l'éviter en vivant. Mais c'est pour une autre raison que nous sommes justifiés par le sang du Christ, quand nous sommes arrachés au pouvoir du démon par la rémission des péchés : et cette raison, c'est que le Christ a vaincu le démon par la justice, et non par la puissance. En effet, c'est en vertu de l'infirmité qu'il a revêtue en prenant notre chair mortelle, et non en vertu de sa puissance immortelle, que le Christ a été crucifié. Et l'Apôtre dit de cette infirmité : « Ce qui est faiblesse en Dieu est plus fort que les hommes (2100o 1, 25 )».
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