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La Trinité 04 incarnation du verbe/Saint Augustin
CHAPITRE IX.
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La Trinité 04 incarnation du verbe/Saint Augustin
MÊME SUJET.
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La Trinité 04 incarnation du verbe/Saint Augustin
Observons ici que Jésus-Christ ne dit pas: Je prie, afin qu'eux et moi soyons un, quoiqu'en qualité de chef du corps qui est l'Eglise, il eût pu le dire, parce qu'en effet l'Eglise ne forme qu'un seul corps avec Jésus-Christ, qui en est le chef. Mais il veut nous montrer sa consubstantialité avec son Père; aussi de même que dans un autre endroit il avait dit : « Le Père et moi sommes un ( Jn 10, 30 ) », c'est-à-dire qu'il y a entre nous une parfaite égalité de nature, il prie ici pour que ses disciples soient un en lui. Et en effet, ceux-ci ne pouvaient être un en eux-mêmes, parce que les passions, les plaisirs coupables et le péché les éloignaient les uns des autres. C'est pourquoi Jésus, notre divin médiateur, nous purifie d'abord de nos souillures, et puis nous fait un en lui-même. Mais cette admirable unité n'est point seulement une unité de nature qui rendrait tous les hommes égaux entre eux, ainsi que dans le ciel, les anges sont égaux; elle est surtout une unité de volonté qui réunit comme en un faisceau toutes les volontés, et les fait (410) converger toutes ensemble vers la possession du même bonheur, parce qu'un seul et même Esprit embrase tous les coeurs des feux du même amour. Ainsi se réalise cette parole du Sauveur: « Père, qu'ils soient un, comme vous et moi sommes un ». Et en effet, de même que le Père et le Fils sont un par égalité de nature et conformité de volonté, les Chrétiens qui reconnaissent pour leur médiateur auprès de Dieu le Père, Jésus-Christ, Fils de Dieu doivent être unis entre eux bien moins par les liens de la chair et du sang que par les rapports de la charité. Au reste le Sauveur nous indique lui-même cet heureux effet de sa médiation divine et de notre réconciliation avec le Seigneur, quand il dit : « Je suis en eux, et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité (Jn 17, 23 ) ».
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La Trinité 04 incarnation du verbe/Saint Augustin
Notre véritable paix, et notre alliance forte et assurée avec le Seigneur, reposent donc sur l'acte d'expiation et de réconciliation que Jésus, médiateur de vie et de grâce, a daigné accomplir. Et de même un médiateur de péché et de mort nous avait ravi l'innocence, et nous tenait éloignés de Dieu. Car le démon superbe et orgueilleux n'avait rempli le premier homme d'orgueil et de présomption que pour le conduire à la mort, tandis que Jésus-Christ, humble et humilié, l'a ramené à la vie par l'humilité et l'obéissance. Le démon vain et téméraire est tombé lui-même, et a entraîné l'homme qui consentit librement à ses suggestions. Mais Jésus-Christ en s'humiliant a mérité d'être exalté, et il a relevé avec lui le fidèle qui croît en lui. Sans doute Satan n'avait point été assujetti à la mort du corps, puisqu'il n'a point de corps, et que son péché n'était qu'un péché de pensée; mais il n'en paraît pas moins à l'homme le prince de ces légions infernales qu'il emploie pour régner sur le monde par le mensonge et l'erreur. C'est par leur concours que tantôt il enorgueillit au moyen d'une fausse philosophie l'homme qui n'est déjà de lui-même que trop superbe, et qui ambitionne le pouvoir, bien plus qu'il n'aime la justice. Tantôt aussi il flatte sa curiosité non moins que son orgueil par l'appareil d'un culte sacrilège et de pratiques magiques, en sorte que tout ensemble il trompe les esprits, les précipite dans l'illusion et les tient captifs et assujettis. Quelquefois aussi, se transformant en ange de lumière, il promet à l'homme le pardon de ses fautes au moyen de certaines expiations, et fait briller à ses yeux le faux éclat de prestiges mensongers.
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