Premier Livre des Rois
21,22 Je ferai à ta maison ce que j’ai fait à celle de Jéroboam, fils de Nebath, et à celle de Baasa, fils d’Ahias, tes prédécesseurs, car tu as provoqué ma colère et fait pécher Israël. ( ) 21,23 Et le Seigneur a encore cette parole contre Jézabel : “Les chiens dévoreront Jézabel sous les murs de la ville de Yizréel !” ( ) 21,24 Celui de la maison d’Acab qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens ; celui qui mourra dans la campagne sera dévoré par les oiseaux du ciel. » ( ) 21,25 On n’a jamais vu personne se déshonorer comme Acab en faisant comme lui ce qui est mal aux yeux du Seigneur, sous l’influence de sa femme Jézabel. ( ) 21,26 Il s’est conduit d’une manière abominable en s’attachant aux idoles, comme faisaient les Amorites que le Seigneur avait chassés devant les Israélites. ( )
21,27 Quand Acab entendit les paroles prononcées par Élie, il déchira ses habits, se couvrit le corps d’une toile à sac – un vêtement de pénitence – ; et il jeûnait, il gardait la toile à sac pour dormir, et il marchait lentement.
19168 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: ELIE ET L'ANGE DE LA MORT
Parmi les nombreuses actions bienveillantes d'Elie, il convient de mentionner tout particulièrement son sauvetage de personnes condamnées par un décret céleste à tomber entre les griffes de l'ange de la mort. Il réalisait ces sauvetages en avertissant les victimes désignées de leur sort imminent et en les exhortant à accomplir de bonnes actions qui les protégeraient de la mort.
Il était une fois un homme pieux et riche qui avait une belle et sainte fille. Elle avait eu le malheur de perdre trois maris successivement, chacun le lendemain du mariage. Ces chagrins la déterminèrent à ne plus jamais entrer dans l'état de mariage. Un de ses cousins, neveu de son père, poussé par la pauvreté de ses parents, quitta sa lointaine demeure pour demander de l'aide à son riche oncle. À peine eut-il posé les yeux sur sa ravissante cousine qu'il fut victime de ses charmes. Le père de la jeune fille tenta en vain de dissuader son neveu d'épouser sa fille. Mais le destin de ses prédécesseurs ne l'effraya pas et le mariage eut lieu. Comme il se tenait sous le dais nuptial, Élie vint à lui sous l'aspect d'un vieillard et lui dit: «Mon fils, je veux te donner un conseil. Pendant que tu seras assis au repas de noces, tu seras abordé par un mendiant en haillons, sale, avec des cheveux comme des clous. Dès que tu l'apercevras, empresse-toi de le faire asseoir à côté de toi, mets-lui à manger et à boire, et sois prêt à lui accorder tout ce qu'il te demandera. Fais ce que je te dis, et tu seras à l'abri de tout malheur. Maintenant, je te quitte et je m'en vais». Lors des noces, l'étranger décrit par Élie apparut, et l'époux suivit le conseil d'Élie. Après les noces, l'étranger révéla son identité, se présentant comme le messager du Seigneur envoyé pour ôter la vie au jeune époux. Les supplications de la jeune mariée ne parvinrent pas à l'émouvoir ; il refusa d'accorder un seul jour de répit. Tout ce qu'il accorda, c'est la permission au jeune mari de faire ses adieux à sa nouvelle épouse. Lorsque la mariée vit que ce qu'elle avait craint se réalisait, elle se rendit auprès de l'ange de la mort et discuta avec lui: «La Torah exempte clairement les jeunes mariés de toute obligation pendant une année entière. Si tu prives mon mari de la vie, tu feras mentir la Torah». Dieu ordonna alors à l'ange de la mort de s'arrêter et, lorsque les parents de la mariée vinrent préparer la tombe du marié, ils le trouvèrent en bonne santé et indemne. (96)
Une chose semblable arriva au fils du grand et très pieux érudit Rabbi Reuben. L'ange de la mort vint lui annoncer que son fils unique devait mourir. L'homme pieux se résigna: «Nous, mortels, ne pouvons rien faire pour nous opposer au décret divin», dit-il, «mais je vous prie de lui accorder trente jours de répit, afin que je puisse le voir se marier». L'ange de la mort acquiesca. Le rabbin ne parla à personne de cette rencontre, attendit que le temps imparti touche à sa fin et, le dernier jour, le trentième, il organisa les noces de son fils. Ce jour-là, le futur époux rencontra Élie, qui lui annonça sa mort prochaine. En digne fils de son père, il lui dit: «Qui peut s'opposer à Dieu ? Et suis-je meilleur qu'Abraham, Isaac et Jacob ? Eux aussi devaient mourir». Élie lui dit aussi que l'ange de la mort lui apparaîtrait sous les traits d'un mendiant sale et en haillons, et il lui conseilla de l'accueillir le plus aimablement possible, en insistant notamment pour qu'il prenne de lui de la nourriture et de la boisson. Tout se passa comme Élie l'avait prédit, et son conseil aussi se révéla efficace, car le cur de l'ange de la mort, qui finit par révéler son identité, fut adouci par les supplications du père, jointes aux larmes de la jeune épouse, qui eut recours à l'argument cité plus haut, de l'année d'exemption du devoir accordée aux jeunes mariés. L'ange de la mort, désarmé par le traitement aimable qui lui était réservé, se rendit lui-même devant le trône de Dieu et présenta la requête de la jeune épouse. Au final, Dieu ajouta soixante-dix ans à la vie du fils de Rabbi Reuben (97).
21,28 Alors la parole du Seigneur fut adressée à Élie : ( ) 21,29 « Tu vois comment Acab s’est humilié devant moi ! Puisqu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur de son vivant ; c’est sous le règne de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison. » ( ) 22,1 On resta tranquille pendant trois ans, sans guerre entre Aram et Israël. ( ) 22,2 Mais la troisième année, Josaphat, roi de Juda, descendit auprès du roi d’Israël. ( ) 22,3 Le roi d’Israël dit à ses serviteurs : « Savez-vous que la ville de Ramoth-de-Galaad nous appartient ? Nous restons sans rien dire, au lieu de la reprendre des mains du roi d’Aram ». ( )
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