Lecture en continu (Traduction Liturgique)

1,8 Dieu appela le firmament « ciel ». Il y eut un soir, il y eut un matin : deuxième jour.

18746 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LE DEUXIÈME JOUR
Le deuxième jour, Dieu fit apparaître quatre créations: le firmament, l'enfer, le feu et les anges (44). Le firmament n'est pas le même que les cieux du premier jour. Il s'agit du cristal tendu au-dessus des têtes des Hayyot, dont les cieux tirent leur lumière, comme la terre tire sa lumière du soleil. Ce firmament empêche la terre d'être engloutie par les eaux des cieux ; il forme la séparation entre les eaux d'en haut et les eaux d'en bas (45). Il a été cristallisé dans le solide qu'il est par le feu céleste, qui a brisé ses limites, et a condensé la surface du firmament. C'est ainsi que le feu fit la division entre le céleste et le terrestre au moment de la création, comme il le fit lors de la révélation sur le mont Sinaï (46). Le firmament n'a pas plus de trois doigts d'épaisseur (47), mais il sépare deux corps aussi lourds que les eaux d'en bas, qui sont les fondements du monde inférieur, et les eaux d'en haut, qui sont les fondements des sept cieux, du Trône divin et de la demeure des anges (48).
La séparation des eaux en eaux supérieures et eaux inférieures est le seul acte de ce genre accompli par Dieu dans le cadre de l'œuvre de la création (49). Tous les autres actes étaient unificateurs. C'est pourquoi elle a posé quelques difficultés. Lorsque Dieu ordonna: «Que les eaux se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse», certaines parties refusèrent d'obéir. Elles s'embrassèrent d'autant plus étroitement. Dans sa colère contre les eaux, Dieu décida de laisser la création tout entière retomber dans le chaos. Il convoqua l'ange de la face et lui ordonna de détruire le monde. L'ange ouvrit de grands yeux, d'où jaillirent des feux brûlants et d'épaisses nuées, tandis qu'il s'écriait: «Celui qui divise la mer Rouge en deux», et les eaux rebelles s'arrêtèrent. Mais tout était encore en danger de destruction. C'est alors que commença le chantre des louanges de Dieu: «Seigneur du monde, dans les jours à venir, tes créatures te chanteront des louanges sans fin, elles te béniront sans limite et te glorifieront sans mesure. Tu mettras Abraham à part de toute l'humanité pour qu'il soit à Toi ; Tu appelleras l'un de ses fils «Mon premier-né» ; et ses descendants prendront sur eux le joug de Ton royaume. Dans la sainteté et la pureté, tu leur donneras ta Torah, avec les mots: «Je suis le Seigneur ton Dieu», et ils répondront: «Nous ferons tout ce que Dieu a dit». Et maintenant, je te prie, aie pitié de ton monde, ne le détruis pas, car si tu le détruis, qui accomplira ta volonté ? Dieu fut apaisé ; il retira le commandement ordonnant la destruction du monde, mais il plaça les eaux sous les montagnes, pour qu'elles y restent à jamais (50). L'objection des eaux inférieures à la division et à la séparation (51) n'était pas leur seule raison de se rebeller. Les eaux avaient été les premières à louer Dieu, et lorsque leur séparation en supérieures et inférieures fut décrétée, les eaux supérieures se réjouirent en disant: «Heureux sommes-nous d'avoir le privilège de demeurer près de notre Créateur et près de son Saint Trône.» Elles s'envolèrent alors vers le haut et chantèrent des louanges au Créateur du monde. La tristesse s'abattit sur les eaux d'en bas. Elles se lamentèrent: «Malheur à nous, nous n'avons pas été trouvés dignes de demeurer en présence de Dieu et de le louer avec nos compagnons.» Elles tentèrent donc de s'élever, mais Dieu les repoussa et les enfonça sous la terre (52). Elles ne restèrent cependant pas sans récompense pour leur loyauté. Chaque fois que les eaux d'en haut désirent louer Dieu, elles doivent d'abord demander la permission aux eaux d'en bas (53).
Le deuxième jour de la création fut un jour fâcheux, non seulement parce qu'il introduisit une brèche là où il n'y avait eu auparavant qu'unité, mais aussi parce qu'il vit la création de l'enfer. C'est pourquoi Dieu ne pouvait pas dire de ce jour, comme des autres, qu'il «vit que cela était bon». Une division peut être nécessaire, mais elle ne peut pas être appelée bonne, et l'enfer ne mérite certainement pas l'attribut de bon. (54) L'enfer (55) a sept divisions, (36) l'une au-dessous de l'autre. Elles sont appelées Sheol, Abaddon, Beer Shahat, Tit ha-Yawen, Sha'are Mawet, Sha'are Zalmawet: et Gehenna. Il faut trois cents ans pour parcourir la hauteur, la largeur ou la profondeur de chaque division, et il faudrait six mille trois cents (37) ans pour parcourir une étendue de terre égale aux sept divisions (38).
Chacune des sept divisions a à son tour sept subdivisions, et dans chaque compartiment il y a sept fleuves de feu et sept fleuves de grêle. La largeur de chacun d'eux est de mille aunes, sa profondeur de mille aunes et sa longueur de trois cents aunes; ils coulent l'un de l'autre et sont surveillés par quatre-vingt-dix mille Anges de la destruction. Il y a en outre dans chaque compartiment sept mille grottes, dans chaque grotte sept mille crevasses, et dans chaque crevasse sept mille scorpions. Chaque scorpion a trois cents anneaux, et dans chaque anneau sept mille poches de venin, d'où s'écoulent sept rivières de poison mortel. Si un homme le touche, il éclate aussitôt, tous ses membres sont arrachés, ses entrailles sont fendues et il tombe sur la face (56). Il y a aussi cinq sortes de feu dans l'enfer. L'un dévore et absorbe, l'autre dévore et n'absorbe pas, le troisième absorbe et ne dévore pas, et il y a encore un autre feu, qui ne dévore ni n'absorbe, et en outre un feu qui dévore le feu. Il y a des charbons grands comme des montagnes, des charbons grands comme des collines, des charbons grands comme la mer Morte, des charbons comme des pierres énormes, et il y a des fleuves de poix et de soufre qui coulent et bouillonnent comme des charbons vivants (60).
La troisième création du deuxième jour fut l'armée des anges, aussi bien les anges tutélaires que les anges louangeurs, qui n'avaient pas été appelés à l'existence le premier jour. La raison pour laquelle ils n'avaient pas été appelés à l'existence le premier jour était que les hommes ne devaient pas croire que les anges assistaient Dieu dans la création des cieux et de la terre (61). Les anges qui sont façonnés à partir du feu ont des formes de feu (62), mais seulement tant qu'ils restent au ciel. Lorsqu'ils descendent sur terre, pour accomplir les ordres de Dieu ici-bas, soit ils sont changés en vent, soit ils prennent l'apparence d'hommes (63). Il y a dix rangs ou degrés parmi les anges (64).
Les plus élevés en rang sont ceux qui entourent le Trône divin de tous les côtés, à droite, à gauche, devant et derrière, sous la direction des archanges Michel, Gabriel, Uriel et Raphaël (65).
Tous les êtres célestes louent Dieu en disant: « Saint, saint, saint, est le Seigneur des armées «, mais les hommes ont ici la préséance sur les anges. Ils ne peuvent commencer leur chant de louange avant que les êtres terrestres n'aient rendu hommage à Dieu (66), et surtout Israël est préféré aux anges. Lorsqu'ils entourent le trône divin sous la forme de montagnes et de collines enflammées, et qu'ils tentent d'élever la voix pour adorer le Créateur, Dieu les fait taire en leur disant: «Taisez-vous jusqu'à ce que j'aie entendu les chants, les louanges, les prières et les douces mélodies d'Israël». En conséquence, les anges tutélaires et toutes les autres armées célestes attendent que les derniers tons des doxologies d'Israël s'élevant de la terre se soient éteints, puis ils proclament d'une voix forte: «Saint, saint, saint, est le Seigneur des armées». Lorsque l'heure de la glorification de Dieu par les anges approche, l'auguste héraut divin, l'ange Sham'iel, monte aux fenêtres (67) du ciel les plus basses pour écouter les chants, les prières et les louanges qui montent des synagogues et des maisons d'études, et lorsqu'ils sont terminés, il annonce la fin aux anges de tous les cieux. Les anges tutélaires, ceux qui sont en contact avec le monde sublunaire, (68) se rendent maintenant dans leurs chambres pour prendre leur bain de purification. Ils plongent sept fois dans un torrent de feu et de flammes, et trois cent soixante-cinq fois ils s'examinent soigneusement pour s'assurer qu'aucune souillure ne s'accroche à leur corps (69) ; c'est alors seulement qu'ils se sentent privilégiés pour monter l'échelle de feu et rejoindre les anges du septième ciel, et entourer le trône de Dieu avec Hashmal et toutes les saintes Hayyot. Parés de millions de couronnes de feu, vêtus d'habits de feu, tous les anges à l'unisson, avec les mêmes mots et la même mélodie, entonnent des chants de louange à Dieu (70).