Livre de la Genèse
27,46 Rébecca dit à Isaac : « Je suis dégoûtée de la vie à cause des filles de Hittites, les femmes d’Ésaü. Si jamais Jacob devait épouser une fille comme celles-là, une fille de ce pays, à quoi bon vivre encore ! » ( ) 28,1 Isaac appela Jacob, le bénit et lui donna cet ordre : « Tu n’épouseras pas une fille de Canaan. ( ) 28,2 Lève-toi, va dans la région de Paddane-Aram, à la maison de Betouël, le père de ta mère, et là tu prendras pour femme l’une des filles de Laban, le frère de ta mère. ( ) 28,3 Que le Dieu-Puissant te bénisse, qu’il te fasse fructifier et te multiplier, et que tu deviennes ainsi une assemblée de peuples, ( ) 28,4 qu’il te donne la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta descendance, pour que tu possèdes la terre où tu es venu en immigré, la terre que Dieu a donnée à Abraham ! » ( )

28,5 Ainsi, Isaac envoya Jacob et celui-ci partit pour la région de Paddane-Aram, chez Laban, fils de Betouël l’Araméen, frère de Rébecca, la mère de Jacob et d’Ésaü.


18835 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: JACOB QUITTE LA MAISON DE SON PÈRE
Ésaü haïssait son frère Jacob, à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée, et Jacob eut très peur de son frère Ésaü ; il s'enfuit dans la maison d'Éber, fils de Sem, et il s'y cacha quatorze ans, à cause de son frère Ésaü, et il y resta pour apprendre les voies de l'Éternel et ses commandements. Lorsque Ésaü vit que Jacob s'était enfui et lui avait échappé, et que Jacob avait obtenu la bénédiction par ruse, Ésaü fut très affligé, et il en voulut à son père et à sa mère. Il se leva, prit sa femme, et s'éloigna de son père et de sa mère pour aller au pays de Séir. Il y épousa sa seconde femme, Basemath, fille d'Élon, le Héthien, et il l'appela du nom d'Ada, parce que la bénédiction s'était retirée de lui en ce temps-là. Après avoir demeuré six mois en Séir, Ésaü retourna au pays de Canaan, et il plaça ses deux femmes dans la maison de son père, à Hébron. Les femmes d'Ésaü irritèrent et provoquèrent Isaac et Rébecca par leurs oeuvres ; car elles ne marchaient pas dans les voies de l'Éternel, mais elles servaient les dieux de bois et de pierre de leurs pères, comme ceux-ci le leur avaient enseigné, et elles étaient plus méchantes que leurs pères. Ils offraient des sacrifices et de l'encens aux Baals, et Isaac et Rebecca se lassèrent d'eux. Au bout de quatorze ans de séjour dans la maison d'Éber, Jacob voulut voir son père et sa mère, et il retourna chez lui. En ce temps-là, Ésaü avait oublié ce que Jacob lui avait fait en lui enlevant la bénédiction ; mais quand Ésaü vit Jacob retourner vers ses parents, il se souvint de ce que Jacob lui avait fait, et il fut très irrité contre lui, et il chercha à le tuer (107).
Mais Ésaü ne voulait pas tuer Jacob du vivant de son père, de peur qu'Isaac n'engendre un autre fils ; il voulait être sûr d'être le seul héritier (108), mais sa haine contre Jacob était si grande qu'il décida de hâter la mort de son père et de se débarrasser ensuite de Jacob. Ces projets de meurtre, Ésaü les nourrissait dans son cœur, tout en niant les avoir nourris. Mais Dieu dit: «Tu ne sais sans doute pas que je scrute le cœur des hommes, car je suis le Seigneur qui sonde les cœurs.» Et Dieu n'était pas le seul à connaître les désirs secrets d'Ésaü. Rébecca, comme toutes les mères, était prophétesse, et elle ne tarda pas à avertir Jacob du danger qui le guettait. «Ton frère, lui dit-elle, est aussi sûr d'accomplir son mauvais dessein que si tu étais mort. Maintenant, mon fils, obéis à ma voix, lève-toi, fuis vers Laban, mon frère, à Haran, et reste avec lui pendant sept ans, jusqu'à ce que la fureur de ton frère se soit détournée.» Dans la bonté de son cœur, Rébecca ne pouvait que croire que la colère d'Ésaü n'était qu'une passion passagère, et qu'elle disparaîtrait avec le temps. Mais elle se trompait, sa haine persista jusqu'à la fin de sa vie (109).
Courageux comme il l'était, Jacob ne fuyait pas le danger. Il dit à sa mère: «Je n'ai pas peur ; s'il veut me tuer, je le tuerai», ce à quoi elle répondit: «Que je ne sois pas privée de mes deux fils en un seul jour» (110) Par ses paroles, Rébecca montra une fois de plus son don prophétique. Comme elle l'avait dit, il arriva que, le moment venu, Ésaü fut tué pendant qu'on enterrait Jacob (111).
Jacob dit à Rébecca: «Tu sais que mon père est devenu vieux et qu'il ne voit plus ; si je le quitte et que je m'en vais, il se mettra en colère et me maudira. Je n'irai pas ; j'irai seulement s'il 'envoie.
Rébecca se rendit auprès d'Isaac, et, au milieu des larmes, elle lui parla ainsi: «Si Jacob prend une femme parmi les filles de Heth, à quoi me servira ma vie ? (113) Isaac appela Jacob, lui donna des ordres et lui dit: Tu ne prendras point de femme parmi les filles de Canaan ; car c'est ainsi que notre père Abraham nous l'a ordonné, selon la parole que l'Éternel lui avait prescrite, en disant: «Je donnerai le pays à ta postérité ; si tes enfants gardent l'alliance que j'ai traitée avec toi, j'accomplirai aussi pour tes enfants ce que je t'ai dit, et je ne les abandonnerai point». Maintenant, mon fils, écoute ma voix et tout ce que je te dirai, et ne prends pas de femme parmi les filles de Canaan. Lève-toi, va à Haran, dans la maison de Bethuel, père de ta mère, et prends-y une femme parmi les filles de Laban, frère de ta mère. Prends garde que tu n'oublies l'Éternel, ton Dieu, et toutes ses voies, dans le pays où tu iras ; tu te joindras au peuple du pays, tu poursuivras la vanité, et tu abandonneras l'Éternel, ton Dieu. Mais quand tu arriveras dans le pays, tu serviras l'Éternel. Ne te détourne ni à droite ni à gauche de la voie que je t'ai prescrite et que tu as apprise. Que le Dieu tout-puissant t'accorde la faveur du peuple du pays, afin que tu y prennes une femme selon ton choix, une femme bonne et droite dans la voie de l'Éternel. Que Dieu te donne, à toi et à ta descendance, la bénédiction de ton père Abraham, qu'il te rende fécond et te multiplie, que tu deviennes un peuple nombreux dans le pays où tu iras, et que Dieu te fasse revenir dans ton pays, le pays de la demeure de ton père, avec des enfants et de grandes richesses, dans la joie et l'allégresse» (114).
Comme la valeur d'un document est attestée par les mots qui le terminent, par la signature des témoins, Isaac confirma la bénédiction qu'il avait accordée à Jacob (116). Afin que personne ne pût dire que Jacob l'avait obtenue par l'intrigue et la ruse, il le bénit de nouveau par trois bénédictions, en ces termes: « Dans la mesure où je suis doué du pouvoir de bénir, je t'accorde la bénédiction. Que Dieu, avec qui la bénédiction est infinie, te donne la sienne, et aussi la bénédiction dont Abraham a voulu me bénir, n'y renonçant que pour ne pas provoquer la jalousie d'Ismaël».
Voyant avec son œil prophétique que la descendance de Jacob serait une fois de plus contrainte à l'exil, Isaac présenta une dernière requête, à savoir que Dieu ramène les exilés. Il dit: «Il te délivrera dans six détresses, et dans la septième, aucun mal ne te touchera.» Rébecca pria aussi Dieu en faveur de Jacob: «Seigneur du monde, ne laisse pas prospérer le dessein qu'Ésaü nourrit contre Jacob. Mets-lui une bride, afin qu'il n'accomplisse pas tout ce qu'il veut faire» (117).
Lorsque Ésaü constata que l'amour même de son père était passé de lui à Jacob, il s'en alla vers Ismaël, et lui adressa la parole en ces termes: «Voici, comme ton père a donné tous ses biens à ton frère Isaac et t'a renvoyé les mains vides, ainsi mon père a l'intention de me faire subir le même sort. Prépare-toi donc, va tuer ton frère, je tuerai le mien, et nous nous partagerons le monde entier.» Ismaël répondit: «Pourquoi veux-tu que je tue ton père ? Tu peux le faire toi-même.» Ésaü dit: «Il est déjà arrivé qu'un homme tue son frère: Caïn a tué Abel. Mais qu'un fils tue son père, c'est une chose inouïe.»
Ésaü ne recula pas vraiment devant le parricide, mais il se trouva que cela ne correspondait pas au plan qu'il avait élaboré. «Si Ismaël tue mon père, se dit-il, je suis le rédempteur légitime, et je tuerai Ismaël pour venger mon père, et si je tue aussi Jacob, tout m'appartiendra, en tant qu'héritier de mon père et de mon oncle (118)».Cela montre que le mariage d'Ésaü avec Mahalath, fille d'Ismaël et petite-fille d'Abraham, n'a pas été conclu par égard pour ses parents, qui étaient opposés à ses deux autres femmes, filles des Cananéens. Tout ce qu'il désirait, c'était entrer dans des relations amicales avec Ismaël pour exécuter son plan diabolique (119).
Mais Ésaü se passa de son hôte. La nuit qui précéda ses noces avec Mahalath, Ismaël mourut, et Nebaioth, fils d'Ismaël, prit la place de son père et donna sa soeur (120). Le fait qu'il conserve ses deux autres femmes, les Cananéennes, montre combien il était peu dans l'esprit d'Ésaü de faire plaisir à ses parents en prenant pour femme une petite-fille d'Abraham (121). La fille d'Ismaël suivit l'exemple de ses compagnes, et elle ne fit qu'ajouter au chagrin causé aux parents d'Ésaü par leurs belles-filles (121) ; et l'occasion aurait pu être des plus favorables pour qu'Ésaü se détournât de ses voies impies et amendât sa conduite, car l'époux est pardonné le jour de ses noces pour tous les péchés qu'il a commis dans les années passées (122).
A peine Jacob eut-il quitté la maison de son père, que Rebecca se mit à pleurer, car elle était très affligée à son sujet. Isaac la consola en disant: «Ne pleure pas Jacob ! Il part en paix, et il reviendra en paix. Le Seigneur, le Dieu Très-Haut, le protégera contre tout mal et sera avec lui. Il ne l'abandonnera pas tous les jours de sa vie. Ne craignez rien pour lui, car il Mche dans le droit chemin, c'est un homme parfait, et il a foi en Dieu - il ne périra pas.» (123)

424 Olivier (Les légendes des Juifs) sur verset 2011-10-19: Jacob "fuit" son frère car il connaît la maxime: "celui qui s'expose au danger sera vaincu; celui qui l'évite le vaincra".

423 Olivier (Les légendes des Juifs) sur verset 2011-10-19: Esau demande à son fils Eliphaz de tuer Jacob. Mais Eliphaz est touché par les paroles de Jacob et ne le tue pas. Esau reprend la poursuite, mais Jacob dévie le Jourdain et les yeux fixés sur Dieu il divisa les eaux avec son bâton.

( Gn 32,11 , )
28,6 Ésaü vit qu’Isaac avait béni Jacob, et l’avait envoyé en Paddane-Aram pour y prendre femme ; en le bénissant, il lui avait donné cet ordre : « Tu n’épouseras pas une fille de Canaan ». ( ) 28,7 Jacob avait obéi à son père et à sa mère, il était parti en Paddane-Aram. ( ) 28,8 Ésaü comprit alors que les filles de Canaan ne valaient rien aux yeux de son père Isaac ; ( ) 28,9 et il alla trouver Ismaël : en plus de ses femmes, il épousa Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham ; Mahalath était la sœur de Nebayoth. ( ) 28,10 Jacob partit de Bershéba et se dirigea vers Harane. ( )



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