Premier Livre de Samuel
17,15 mais David allait chez Saül et en revenait pour paître le troupeau de son père à Bethléem. ( ) 17,16 Le Philistin s'avança matin et soir et il se présenta ainsi pendant quarante jours. ( ) 17,17 Jessé dit à son fils David: " Prends donc pour tes frères cette mesure de blé grillé et ces dix pains et cours les porter au camp à tes frères. ( ) 17,18 Et ces dix fromages, tu les porteras au chef de millier. Tu prendras des nouvelles de la santé de tes frères et tu recevras d'eux un gage. ( ) 17,19 Saül est avec eux et avec tous les hommes d'Israël dans la vallée du Térébinthe, en train de se battre contre les Philistins. " ( Ac 8,26 , )

17,20 David se leva de bon matin, laissa le troupeau à un gardien, prit sa charge, s'en alla, suivant l'ordre de Jessé, et arriva au campement. L'armée, qui allait rejoindre le front, poussait le cri de guerre.


19123 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: RENCONTRE AVEC GOLIATH
David n'a pas pu profiter longtemps de l'aisance de la vie à la cour. L'agressivité de Goliath le poussa au front. C'est un curieux hasard qui désigna David pour être le meurtrier de Goliath, qui lui était allié par les liens du sang. Goliath, on s'en souvient, était le fils de la Moabite Orpa, (27) belle-sœur de l'aïeule de David, Ruth, et sœur de celle-ci en même temps, car toutes deux filles du roi moabite Eglon. (28) David et Goliath étaient aussi différents que leurs grands-mères, car contrairement à Ruth, juive pieuse et religieuse, Orpa avait mené une vie d'une infamie indescriptible. Son fils Goliath a été raillé comme «le fils de cent pères et d'une mère». (29) Mais Dieu ne laisse rien sans récompense, même chez les méchants. En échange des quarante pas qu'Orpa avait faits pour accompagner sa belle-mère Noémi, (30) Goliath, le Philistin, son fils, a pu montrer sa force et son habileté pendant quarante jours, et en échange des quatre larmes qu'Orpa avait versées en se séparant de sa belle-mère, elle a eu le privilège de donner naissance à quatre fils gigantesques. (31)
Des quatre, Goliath était le plus fort et le plus grand. Ce que les Écritures racontent à son sujet n'est qu'une petite fraction de ce qui aurait pu être raconté. Les Écritures s'abstiennent volontairement de s'étendre sur les prouesses du mécréant. Elles ne racontent pas non plus comment Goliath, tout impie qu'il était, osa défier le Dieu d'Israël en le combattant, et comment il essaya par tous les moyens en son pouvoir d'entraver les Israélites dans leur culte divin. Mtn et soir, il apparaissait dans le camp au moment même où les Israélites se préparaient à dire le Shema. (32)
David avait donc d'autant plus de raisons de haïr Goliath et de vouloir l'anéantir. Son père l'encouragea à s'opposer à Goliath, car il considérait qu'il était du devoir de David de protéger Saül le Benjaminite contre le géant, comme Juda, son ancêtre, s'était autrefois engagé pour la sécurité de Benjamin, l'ancêtre de Saül. (33) Car Goliath avait l'intention de faire disparaître Saül. Il lui reprochait d'avoir réussi à s'emparer des saintes tables de la loi, alors que Saül les avait arrachées au géant lors d'une escarmouche entre Philistins et Israélites. (34) Saül, malade, ne pouvait se risquer à croiser le fer avec Goliath, et il accepta l'offre de David d'engager le combat à sa place. David revêtit l'armure de Saül, et lorsqu'il apparut que l'armure du roi puissamment bâti s'adaptait parfaitement au jeune homme svelte et délicat, Saül reconnut que David était prédestiné à la grave tâche qu'il allait entreprendre, mais en même temps la transforMton miraculeuse de David ne manqua pas d'éveiller sa jalousie. (35) David, pour cette raison, refusa de s'équiper comme un guerrier pour son combat avec Goliath. Il voulut le rencontrer comme un simple berger. Cinq cailloux vinrent d'eux-mêmes à David, (36) et lorsqu'il les toucha, ils se transformèrent tous en un seul caillou. (37) Les cinq cailloux représentaient Dieu, les trois patriarches et Aaron. Hophni et Phinéas, les descendants du dernier, avaient été tués peu de temps auparavant par Goliath. (38)
A peine David a-t-il commencé à s'avancer vers Goliath que le géant prend conscience du pouvoir magique du jeune homme. Le mauvais œil que David jette sur son adversaire suffit à l'affliger de la lèpre, (39) et au même instant il est cloué au sol, incapable de bouger. (40) Goliath est tellement troublé par son impuissance qu'il ne sait presque plus ce qu'il dit, et il profère la menace insensée de donner la chair de David au bétail des champs, comme si le bétail mangeait de la chair. On voit bien, se dit David, qu'il est fou, et il n'y a pas de doute qu'il est condamné. (41) Sûr de la victoire, David rétorque qu'il jettera le cadavre du Philistin aux oiseaux du ciel. À la mention des oiseaux, Goliath lève les yeux vers le ciel, pour voir s'il n'y a pas d'oiseaux dans les parages. Le mouvement de sa tête vers le haut écarte légèrement sa visière de son front et, à l'instant même, le caillou lancé par David le frappe à l'endroit exposé. (42) Un ange descendit et le jeta à terre, face contre terre, afin que la bouche qui avait blasphémé Dieu soit étouffée par la terre. Il tomba de telle sorte que l'image de Dagon qu'il portait sur la poitrine toucha le sol, et sa tête vint se placer entre les pieds de David, qui n'eut plus de peine à la couper. (43)
Goliath est enveloppé de haut en bas dans plusieurs armures, et David ne sait pas comment les enlever pour couper la tête du géant. C'est alors qu'Urie, le Hittite, lui propose ses services, mais à condition que David lui assure une femme israélite. David accepta la condition et Urie lui montra à son tour comment les différentes armures étaient attachées ensemble aux talons des pieds du géant.
La victoire de David jette naturellement de l'huile sur le feu de la jalousie de Saül. Saül envoya Abner, son général, pour savoir si David, dont il savait qu'il appartenait à la tribu de Juda, appartenait au clan des Pérez ou à celui des Zérach. Dans le premier cas, son soupçon que David était destiné à la royauté serait confirmé. Doeg, l'ennemi de toujours de David, fit remarquer que David, descendant de la Moabite Ruth, n'appartenait même pas à la communauté juive, et que Saül n'avait aucune crainte à avoir de ce côté-là. Une discussion animée s'engagea entre Abner et Doeg pour savoir si la loi du Deutéronome concernant les Moabites s'appliquait aussi bien aux femmes qu'aux hommes. Doeg, expert en dialectique, réfuta brillamment tous les arguments d'Abner en faveur de l'admission des femmes moabites. Il fallut faire appel à l'autorité de Samuel pour établir à jamais la justesse du point de vue d'Abner. (44) En vérité, la discussion ne put se conclure qu'en recourant à des menaces. Ithra, le père d'Amasa, à la manière des Arabes, ce qui lui vaut d'être parfois appelé l'Ismaélite, menaça de frapper de son épée quiconque refuserait d'accepter l'interprétation de la loi donnée par Samuel, à savoir que les Moabites et les Ammonites mâles sont à jamais exclus de la congrégation d'Israël, mais non les Moabites et les Ammonites femelles. (45)

( )
17,21 Israélites et Philistins prirent position, front contre front. ( ) 17,22 David laissa les bagages, dont il s'était déchargé, entre les mains du gardien des bagages, puis il courut au front et vint saluer ses frères. ( ) 17,23 Comme il parlait avec eux, voici que montait, des lignes philistines, le champion appelé Goliath, le Philistin de Gath. Il tint le même discours, et David l'entendit. ( ) 17,24 En voyant cet homme, tous les hommes d'Israël eurent très peur et s'enfuirent. ( ) 17,25 Les hommes d'Israël disaient: " Avez-vous vu cet homme qui monte ? C'est pour défier Israël qu'il monte. Qu'un homme le batte, et le roi le fera très riche. Il lui donnera sa fille et, à sa famille, des privilèges en Israël. " ( )



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