Premier Livre de Samuel
2,7 le Seigneur rend pauvre et riche ; il abaisse et il élève. ( ) 2,8 De la poussière, il relève le faible, il retire le malheureux de la cendre pour qu’il siège parmi les princes, et reçoive un trône de gloire. Au Seigneur, les colonnes de la terre : sur elles, il a posé le monde. ( ) 2,9 Il veille sur les pas de ses fidèles, et les méchants périront dans les ténèbres. La force ne rend pas l’homme vainqueur : ( ) 2,10 les adversaires du Seigneur seront brisés. Le Très-Haut tonnera dans les cieux ; le Seigneur jugera la terre entière. Il donnera la puissance à son roi, il relèvera le front de son messie. ( ) 2,11 Elcana repartit chez lui à Rama, tandis que l’enfant demeurait au service du Seigneur, en présence du prêtre Éli. ( )
2,12 Or les fils d’Éli étaient des vauriens qui ne connaissaient pas le Seigneur.
19581 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: L'histoire d'Héli
19115 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: ELI ET SES FILS
Peu de temps (23) avant que Samuel n'entame son noviciat dans le sanctuaire, Eli accède aux trois plus hautes fonctions du pays: il est fait grand prêtre, président du Sanhédrin et dirigeant des affaires politiques d'Israël. Eli était un homme pieux et dévoué à l'étude de la Torah, c'est pourquoi il parvint à une bonne vieillesse et à de grands honneurs. (24) Dans ses fonctions de grand prêtre, il succéda à un personnage non moins important que Phinéas, qui avait perdu sa dignité de grand prêtre à cause de son attitude hautaine à l'égard de Jephté. Avec Eli, c'est la lignée d'Ithamar qui accède au pouvoir, et non celle d'Eléazar. (25) Cependant, l'acte inique de ses deux fils entraîna le malheur d'Eli et de sa famille, bien que le récit scripturaire de leur conduite ne doive pas être pris au pied de la lettre. Les fils d'Eli n'ont transgressé qu'en faisant parfois attendre les femmes qui venaient au sanctuaire pour apporter les offrandes de purification, et ils ont ainsi retardé leur retour dans leurs familles. (26) C'était déjà assez grave pour les prêtres de Dieu. Leurs méfaits retombaient sur leur père, qui n'était pas assez sévère pour les réprimander. La punition d'Eli fut qu'il vieillit préMtrément et qu'il dut renoncer à ses diverses fonctions.
De son vivant, son plus jeune fils, Phinéas, le plus valeureux des deux, (27) remplit les fonctions de grand prêtre. Le seul reproche que l'on puisse faire à Phinéas, c'est de n'avoir pas cherché à amender son frère.
Elkana (28), l'homme de Dieu qui vint trouver Eli et lui annonça que la dignité de grand prêtre serait retirée à sa maison et confiée à nouveau à la famille d'Eléazar et que, de plus, ses descendants mourraient tous dans la fleur de l'âge, lui apprit la pire des choses. Ce dernier sort peut être évité par de bonnes actions, la dévotion dans la prière et l'étude zélée de la Torah. Ces moyens étaient souvent employés avec succès. (29) Mais il n'y a rien de spécifique contre la perte de la fonction de grand prêtre. La maison d'Eli y renonça irrévocablement. Abiathar, arrière-petit-fils du fils d'Eli, Phinéas, (30) dernier grand prêtre de la lignée d'Ithamar, dut subir le sort de voir David transférer sa dignité à Tsadok, dans la famille duquel elle resta à jamais.
Les fils d'Eli ont également porté le malheur sur l'ensemble d'Israël. C'est à leurs péchés et à la facilité avec laquelle le peuple les a tolérés que l'on attribue l'issue malheureuse de la guerre avec les Philistins. L'arche sainte, réceptacle de la table brisée de la loi, qui accompagnait le peuple au camp, (31) n'eut pas l'effet escompté d'imposer la victoire aux Israélites. Ce qu'Eli craignait se produisit. Il enjoignit à ses fils de ne pas se présenter devant lui s'ils survivaient à la prise de l'Arche. (32) Mais ils n'y survécurent pas ; ils moururent sur le champ de bataille où leur nation avait subi une cuisante défaite. Les Philistins, certes, durent payer cher leur victoire, surtout ceux qui avaient prononcé des paroles méprisantes lorsque l'Arche sainte était apparue dans le camp israélite: «Le Dieu des Israélites avait dix fléaux, et il les a répandus sur les Égyptiens. Il n'a plus le pouvoir de faire du mal». Mais Dieu dit: «Attendez de voir. Je ferai tomber sur vous des fléaux comme il n'y en a jamais eu.» (33) Ce nouveau fléau consistait en des souris qui sortaient de terre en rampant et qui arrachaient les entrailles des corps des Philistins pendant qu'ils se soulagaient. Si les Philistins cherchaient à se protéger par des vases d'airain, ces vases éclataient au contact des souris, et, comme auparavant, les Philistins étaient à leur merci. (34) Après quelques mois de souffrance, lorsqu'ils se rendirent compte que leur dieu Dagon était la victime et non le vainqueur, ils résolurent de renvoyer l'Arche aux Israélites. Beaucoup de Philistins, (35) cependant, n'étaient pas encore convaincus de la puissance de Dieu. L'expérience des vaches laitières sans joug devait leur donner raison. Le résultat fut concluant. A peine les vaches avaient-elles commencé à tirer le chariot contenant l'Arche, qu'elles élevèrent la voix en chantant:
Lève-toi, ô Acacia ! Prends ton envol dans la plénitude de ta splendeur,
Toi qui es parée de broderies d'or,
Toi qui es vénéré dans le plus saint des palais,
Toi qui es couvert par les deux Chérubins ! (36)
Lorsque l'Arche sainte fut ainsi introduite dans le domaine d'Israël, il y eut une très grande joie. Cependant, le peuple manquait de révérence. Il déchargea le vase sacré en faisant son travail habituel. Dieu les punit sévèrement. (37) Les soixante-dix membres du Sanhédrin périrent, et avec eux cinquante mille personnes du peuple. (38) Le châtiment fut rencontré pour une autre raison. A la première vue de l'Arche, certains s'étaient écriés: «Qui les a contrariés pour que tu te sentes offensé, et qu'est-ce qui t'a apaisé maintenant ?» (39)
2,13 À l’égard du peuple, la manière d’agir de ces prêtres-là était la suivante : chaque fois que l’on offrait un sacrifice, le servant du prêtre arrivait au moment où l’on faisait cuire la viande, ayant en main la fourchette à trois dents. ( ) 2,14 Il piquait dans la cuve, le pot, le chaudron ou la marmite, et tout ce que ramenait la fourchette, le prêtre le prenait pour lui. C’est ainsi qu’ils procédaient envers tous ceux d’Israël qui venaient là-bas, à Silo. ( ) 2,15 De surcroît, avant même que l’on fasse fumer la graisse, le servant du prêtre venait dire à l’homme qui offrait le sacrifice : « Donne pour le prêtre de la viande à rôtir ! Il n’acceptera pas de toi de la viande cuite mais seulement de la viande crue. » ( ) 2,16 Si l’homme lui disait : « Qu’on fasse d’abord fumer la graisse, et ensuite prends ce que tu désires », alors il répondait : « Non ! tu dois me le donner maintenant, sinon je le prendrai de force. » ( ) 2,17 Le péché des jeunes gens était très grand devant le Seigneur car ces hommes traitaient avec mépris l’offrande destinée au Seigneur. ( )
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