Livre des Juges
8,17 Il renversa aussi la tour de Penouël et tua les habitants de la ville. ( ) 8,18 Puis il dit à Zéba et à Salmounna : « Comment étaient les hommes que vous avez tués au Tabor ? » Ils répondirent : « Ils étaient comme toi. Ils avaient chacun l’air d’un fils de roi. » ( ) 8,19 Il leur dit : « C’étaient mes frères, les fils de ma mère ! Par la vie du Seigneur, si vous les aviez laissé vivre, je ne vous tuerais pas. » ( ) 8,20 Puis il dit à Yéter, son fils aîné : « Lève-toi et tue-les ! » Mais le garçon ne tira pas son épée : il n’osait pas, car il était encore jeune. ( ) 8,21 Zéba et Salmounna dirent alors : « Lève-toi toi-même et frappe-nous, car la bravoure, c’est l’homme. » Alors Gédéon se leva et tua Zéba et Salmounna, et il prit les amulettes en forme de croissants de lune qui étaient au cou de leurs chameaux. ( )
8,22 Les gens d’Israël dirent à Gédéon : « Sois notre maître, toi, puis ton fils, puis ton petit-fils, car tu nous as sauvés de la main de Madiane. »
19556 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Voici le piège dans lequel tomba Gédéon
4054 Bible des peuples sur verset 2018-12-26: Ce dialogue n’est pas très clair. L’auteur attribue à Gédéon la thèse des opposants à la royauté, que reprend la fable du chapitre 9 et que l’on retrouvera en 1Samuel 8.6. De toute façon il ne s’agissait pas pour Gédéon de régner sur tout Israël, mais sur les clans d’Abiézer. Quant à l’éphod que se fait Gédéon, un mot au sens assez imprécis, il désigne ici le lieu sacré où l’on vient consulter Dieu en tirant les sorts. Gédéon voulait sans doute que sa valeur soit confirmée par la possession d’un objet sacré, mais de fait la religion superstitieuse s’empare très vite des objets sacrés. Les lois sur le sacerdoce rédigées à une époque postérieure (Exode 28) voulaient que le grand prêtre porte l’éphod mais ne lui donnaient pas l’occasion de s’en servir.
4053 Bible des peuples sur verset 2018-12-26: Ici, pour la première fois, nous avons une allusion au désir des Israélites d’avoir un roi (8.22-31). Il fallait qu’ils deviennent une nation, et ce serait un énorme progrès après l’anarchie des tribus désunies et inorganisées. Cependant, ceux qui ont écrit ce livre au cours du dernier siècle des rois de Jérusalem avaient été tellement déçus par leurs dirigeants, qu’ils rêvaient des temps anciens où il n’y avait ni roi ni administration centrale. Ils pensaient que, comme Israël était le peuple de Dieu, ils n’avaient pas besoin de chefs permanents comme les autres nations : l’idéal pour eux était de vivre au jour le jour, confiants en Yahvé qui ferait apparaître un libérateur au moment nécessaire. C’est pourquoi le livre des Juges observe que Gédéon refuse d’être le roi : Yahvé sera votre roi. Malheureusement, Gédéon demande de l’or, et ainsi le héros détruit ce qu’il a fait pour son peuple. Tous ces sauveurs : Gédéon, Barac, Jephté et Samson sont très décevants — comme le sont généralement les politiciens et ceux qui parlent de libérer les peuple opprimés. Faut-il en conclure que l’action politique est inutile ? Que nous devons consacrer tous nos efforts à la prière et à la catéchèse et laisser à d’autres la lutte pour la justice ? Mais voici que la justice est inscrite à chaque page de la Bible. De fait, parler de politique, c’est parler de pouvoir et le pouvoir corrompt ceux qui n’ont pas une conscience solidement formée. Il y a peu à attendre de la politique là où la conscience n’a pas été éduquée très tôt dans une famille saine où l’enfant découvre chez ses parents amour et fidélité (les deux qualités que la Bible joint sans cesse), et n’a pas été formée par des parents décidés à user de leur autorité pour dompter ses caprices. Voilà pourquoi, plus tard, viendra un temps où Dieu fera passer au premier plan la formation personnelle et familiale des croyants : ce sera le temps des Livres de Sagesse et de l’observance de la Loi.
( )8,23 Gédéon répondit : « Moi, je ne serai pas votre maître, pas plus que mon fils. C’est le Seigneur qui sera votre maître. » ( ) 8,24 Gédéon ajouta : « Je veux vous faire une requête : Que chacun de vous me donne un anneau de son butin. » Les ennemis avaient en effet des anneaux d’or, car c’étaient des Ismaélites. ( ) 8,25 « Nous les donnerons volontiers », répondirent-ils. Ils étendirent un manteau, et chacun y jeta un anneau de son butin. ( ) 8,26 Le poids des anneaux d’or qu’il avait demandés s’éleva à celui de mille sept cents pièces d’or, sans compter les amulettes, les pendants d’oreille, les vêtements de pourpre que portaient les rois de Madiane et les colliers qui étaient au cou de leurs chameaux. ( ) 8,27 Gédéon en fit un objet de culte, un éphod, qu’il installa dans sa ville, à Ofra. Tout Israël vint s’y prostituer, et cet éphod devint un piège pour Gédéon et pour sa maison. ( )
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