Livre du Deutéronome
25,19 Ceci donc sera fait : Quand le Seigneur ton Dieu, malgré tous tes ennemis, t'aura mis en repos dans la contrée qu'il te donne pour héritage, tu effaceras sous le ciel le nom d'Amalec ., garde-toi de l'oublier. ( ) 26,1 Lorsque tu seras entré en la terre que le Seigneur ton Dieu te donne en héritage, et que tu l'auras partagée, et que tu y seras établi, ( ) 26,2 Tu prendras des prémices des fruits de la terre que le Seigneur ton Dieu te donne, et tu les déposeras en des corbeilles, et tu iras au lieu que le Seigneur ton Dieu aura choisi pour que son nom y soit invoqué, ( ) 26,3 Et tu iras trouver le prêtre de ces temps-là, et tu lui diras : J'atteste aujourd'hui au Seigneur mon Dieu que je suis entré en la terre que le Seigneur mon Dieu a promis à nos pères de nous donner. ( ) 26,4 Et le prêtre prendra de tes mains la corbeille, et il la posera sur l'autel du Seigneur ton Dieu, ( )

26,5 Et il prendra la parole pour toi, et il dira devant le Seigneur ton Dieu : Mon père a quitté la Syrie, et il est descendu en Egypte ., il y est entré peu nombreux, et il y est devenu une grande nation, une innombrable multitude.


5018 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-21: Qu'est-ce qu'une grande nation ? Certes pas par le nombre (Dt 7,7 à noter aussi que la promesse est aussi faite à Ismaël en Gn 21,18), mais plus par la justice et surtout par la relation étroite avec Dieu: voir Dt 4,5-9

5010 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-17: Le midrach de la Haggada lit se verset comme -Un araméen voulut perdre ton père-, faisant référence à Laban, l'oncle de Jacob. Un tel renversement répond à l'invitation de la Haggada précédent ce passage: -sors donc et tire enseignement de- et repose sur les deux modalités de la forme verbale oved: intransitive signifiant errant, sens retenu classiquement ou transitive signifiant causer la perte de, perdre. Selon l'une ou l'autre les termes Arami - araméen et avi - mon père peuvent être sujet ou objet. Ainsi peut-on lire soit mon père Jacob fut un araméen errant, soit l'araméen (Laban) voulait la perte de mon père. Dans le premier cas, araméen désigne le lieu de l'errance et il faudrait alors lire (comme dans la Septante) pérégrinant en Aram parce que Jacob y fut exilé avant de descendre en Egypte.
Mais on peut aussi justifier l'usage du dénominatif l'Araméen par l'origine de la famille de Jacob et le lieu d'égarement avec l'idolâtrie ancestrale (cf Gn 20,13).
Ce retournement de sens dans la Haggada veut insister sur ce que Laban a voulu faire subir à Jacob et qui est exposé en Gn 31. On constatera d'abord de fortes similitudes entre ce récit et le récit de la sortie d'Egypte. Laban, comme Pharaon tire profit dans un premier temps de l'efficacité des hébreu ou de Jacob, Laban retient Jacob comme Pharaon retient le peuple hébreu, le visage de Laban s'assombrit (Gn 31,5) comme Pharaon change - après avoir été protecteur pour Joseph il devient oppresseur. Mais la différence notable est que Jacob prend la fuite avant qu'il ne soit trop tard et qu'il n'y a pas de châtiment pour Laban. Dieu prévient Laban en songe (Gn 31,24) lui intimant de - se garder de lui parler du bien jusqu'au mal - à entendre sans doute comme un interdit d'exercer toute autorité judiciaire en imposant une sanction. Laban accepte mais sans renoncer à ses revendications. Sa ruse va être de proposer une alliance, dont l'enjeu est de déterminer la préséance de droit qui est en cause aux yeux de Laban: de quel côté penchent réellement Léa et Rachel ? Sont-elles toujours assujetties aux dieux de Labans ou sont-elles désormais fidèles au Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ? Toute l'ambiguïté réside dans le vol des statuettes (Terafim) par Rachel, pour nous dit-on priver son père du pouvoir de les maudire: mais n'est-ce pas là, par ce geste, reconnaître à ces idoles un certain pouvoir ?
Ce long détour à travers les sources bibliques permet de mieux cerner les tenants et les aboutissants du midrach de la Haggada: Si Jacob a failli être perdu par Laban, c'est parce que, même rentré parmi les siens, quelque chose en lui peut continuer à l'égarer, à la rendre vulnérable, sujet à la régression idolâtre.

4994 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-08: Ce verset fonde le passage de la Haggada qui fait mémoire des deux degrés d'opprobre: le premier est celui de l'idolâtrie (Araméen nomade) et le second celui de l'asservissement en Egypte. L'ordre d'énonciation de ces deux opprobre donne deux trajectoires: en partant de l'esclavage pour l'enfant érudit ou sage ou en partant de l'idola^trie pour l'enfant rebelle. Ces deux points d'ancrage révèlent un arrière-fond de servage ou d'égarement. La sortie d'Egypte n'est donc pas un acte d'émancipation définitif ou pleinement achevé. La transition est irréversible mais le devoir de mémoire et de transmission est là pour rappeler que les risques de résignation spirituelle (idolâtrie) ou sociétale (servitude) demeurent. C'est pour cela qu'il convient de faire mémoire. Voir Jos 24,1-28 dans lequel l'idolâtrie se trouve explicitement associée à la servitude en Egypte.

2490 Bible des peuples sur verset 2018-11-24: Mon père était un Araméen (v. 5). Ce paragraphe est comme une profession de foi pour l’Israélite. Il sait qu’il a été choisi parmi les Araméens païens, et qu’après avoir été libéré, Dieu lui a donné la prospérité dont il jouit maintenant. De même, les différentes versions du “Credo” que l’Église emploie de nos jours mettent au centre la libération que Dieu Père, Fils et Esprit Saint, réalise pour nous.

( Gn 12,2 , Gn 46,3 )
26,6 Et les Egyptiens nous maltraitèrent, ils nous humilièrent ., ils nous imposèrent de durs travaux. ( ) 26,7 Et nous invoquâmes le Seigneur notre Dieu ., il nous entendit, il vit notre humiliation, nos labeurs, notre oppression. ( ) 26,8 Et le Seigneur lui-même nous fit sortir d'Egypte, par sa grande force, par sa main puissante, par son bras très-haut, par de grandes merveilles, des signes et des prodiges. ( Is 63,9 , ) 26,9 Et il nous a conduits en ce lieu ., il nous a donné cette terre, terre ou coulent le lait et le miel. ( ) 26,10 Et maintenant j'offre les premiers fruits de la terre que vous m'avez donnée, Seigneur, terre où coulent le lait et le miel. Puis, tu laisseras ces prémices devant le Seigneur ton Dieu, et tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu. ( )



trouve dans 1 passage(s): Bénédictions,
trouve dans 1 liturgie(s): Dimanche-1-Carême annee C,
trouve dans 1 document(s) de référence: Doctrine Sociale de l'Eglise Catholique § 451,