Livre des Nombres
30,14 Tout vœu et tout engagement par serment à faire pénitence sera validé par le mari, ou annulé par lui. ( ) 30,15 Si, d’un jour à l’autre, son mari ne lui a rien dit, il rend valides tous ses vœux et tous les engagements qu’elle s’est imposés ; il les rend valides puisqu’il ne lui a rien dit le jour même où il l’a appris. ( ) 30,16 Mais s’il tarde à les annuler après l’avoir appris, c’est lui qui portera le poids de sa faute à elle. » ( ) 30,17 Voilà donc les décrets que le Seigneur a prescrits à Moïse, concernant les relations entre un mari et sa femme, entre un père et sa fille, quand, jeune encore, elle vit chez son père. ( ) 31,1 Le Seigneur parla à Moïse. Il dit : ( )

31,2 « Exerce la vengeance des fils d’Israël contre les Madianites. Ensuite tu seras réuni aux tiens. »


19069 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA DERNIÈRE CAMPAGNE DE MOSES
La prophétie de Balaam, «Il ne se couchera pas avant d'avoir mangé le butin et bu le sang des morts», s'accomplit très rapidement. Peu avant sa mort, avant qu'il ne se couche dans le sommeil éternel, il fut accordé à Moïse de se réjouir de la mort de Balaam et des cinq rois madianites qui lui étaient alliés. La profanation d'Israël à Shittim, provoquée par les mauvais conseils de Balaam, avait cruellement blessé le cœur de Moïse. Dieu avait établi Moïse maître des anges, qui, par le feu et la nuée, devaient s'écarter pour lui faire place et le laisser passer, et qui, à son apparition, se levaient de leurs sièges pour lui rendre hommage. De même qu'il avait le pouvoir sur les anges, il gouvernait aussi la mer, qu'il fermait à volonté et à laquelle il ordonnait ensuite de reprendre son aspect initial, et les trésors de la grêle, qu'il employait pour envoyer la grêle sur les Égyptiens. Or, cet homme, souverain sur les anges et sur les forces de la nature, ne pouvait que pleurer lorsqu'Israël se prostituait avec les filles de Moab et de Madian. Pour réconforter Moïse, Dieu lui dit alors «Aussi vrai que tu vis, tu ne quitteras pas ce monde avant d'avoir vengé ceux qui ont tenté Israël de pécher. Vengez les enfants d'Israël des Madianites ; après cela, vous serez rassemblés auprès de votre peuple. Dieu reproche en même temps à Moïse son désespoir et son manque d'énergie à Shittim, en disant: «Quand toutes les tribus d'Israël, à l'exception de la tribu de Lévi, étaient contre toi, tu n'as pas manqué de courage pour t'opposer à tout le peuple à cause de l'adoration du veau d'or ; combien plus à Shittim, quand tout Israël, à l'exception d'une seule tribu, celle de Siméon, était de ton côté, aurais-tu dû te montrer assez fort pour détourner les pécheurs de leur péché ! Lorsque Moïse reçut l'ordre de faire la guerre au peuple qui poussa Israël au péché, il dit à Dieu: Hier, tu m'as dit: «Ne frappe pas Moab», et maintenant tu me dis: «Venge les enfants d'Israël». Dieu lui répondit: Quand j'ai dit: «Ne t'occupe pas de Moab», j'ai donné à ce peuple le nom de son grand-père, le fils de Lot, mais ce n'est pas parce qu'il a perdu, par sa propre faute, le droit d'être traité avec bonté par Israël ; je ne penserai plus à son grand-père, parent d'Abraham, mais je l'appellerai Midianim, «celui qui a perdu son droit». (842)
Non seulement les descendants de Lot n'ont plus droit à l'exemption, mais Moïse reçoit l'ordre de les traiter avec encore plus d'hostilité que les autres nations. Jusqu'alors, Israël avait eu le devoir de ne pas combattre une ville païenne, à moins qu'il ne lui ait d'abord proclamé la paix et que les païens aient refusé de l'accepter, mais maintenant il devait immédiatement passer à l'hostilité ; et alors qu'il lui avait été interdit de détruire les arbres qui entouraient une ville, il devait maintenant détruire impitoyablement tous ceux qui se trouvaient sur son chemin. Cette colère de Dieu contre ceux qui avaient poussé Israël au péché était justifiée, car «celui qui pousse au péché est pire qu'un assassin, car celui qui en tue un autre le prive de ce monde seulement, alors que celui qui pousse au péché le dépouille de ce monde et du monde à venir». Deux nations, les Égyptiens et les Édomites, attaquèrent Israël par l'épée, mais Dieu dit néanmoins: «Tu n'auras pas en horreur un Édomite, tu n'auras pas en horreur un Égyptien.» Les Moabites et les Ammonites, quant à eux, poussèrent Israël au péché, aussi la parole de Dieu à leur égard fut-elle la suivante: «Un Ammonite ou un Moabite n'entrera pas dans l'assemblée du Seigneur, jusqu'à la dixième génération.» (843)
Israël reçut l'ordre de faire la guerre aux Madianites en même temps que celui de combattre les Moabites, mais alors que Moïse fit immédiatement la guerre à Madian, ce n'est qu'à l'époque de David qu'une guerre implacable fut menée contre Moab. Plusieurs raisons expliquent pourquoi les Madianites devaient être punis avant les Moabites. Tout d'abord, la haine de Moab contre Israël n'était pas tout à fait dénuée de fondement, car même si les Israélites ne les avaient pas attaqués ouvertement, ils leur avaient inspiré une grande crainte en pillant la région moabite, si bien que les Moabites cherchaient par tous les moyens à se débarrasser d'Israël. Quant à Madian, il n'avait aucune raison d'entreprendre des hostilités contre Israël, et pourtant, non seulement il se joignit aux Moabites, mais il les surpassa dans sa haine contre Israël. De plus, Moab voulait tuer Israël, mais Madian voulait le pousser au péché, ce qui est pire que la mort. Le retard dans le châtiment de Moab correspondait aussi au plan de Dieu, car la Moabite Ruth était destinée à devenir la mère de la dynastie de David, et c'est pourquoi Dieu dit à Israël: «Attends encore un peu dans cette affaire de la guerre contre les Moabites: j'ai perdu parmi eux quelque chose de précieux. Dès que je l'aurai retrouvé, vous vous vengerez d'eux.» (845)
Dieu indiqua que la guerre contre Madian serait la dernière de Moïse en ces termes: «Venge les enfants d'Israël des Madianites ; après cela, tu seras recueilli auprès de ton peuple.» Le lien entre la guerre et la mort de Moïse est le suivant. Lorsque Dieu annonce à Moïse qu'il va mourir de ce côté-ci du Jourdain, Moïse l'implore en ces termes: «Seigneur du monde ! Est-il juste que la mort m'atteigne si tôt, moi qui ai vu tes voies, tes actions et ton chemin ?» Dieu répondit en disant: «Moïse, si une longue vie était préférable pour les hommes, je n'aurais pas permis à tes ancêtres de goûter à la mort ; mais il vaut mieux pour toi que tu sois enlevé de ce monde plutôt que d'y rester. Moïse n'était pas satisfait de cette réponse de Dieu, qui lui dit alors: «Eh bien, tu vivras encore de nombreuses années, tu vivras même jusqu'à mille ans, mais sache qu'alos Israël ne vaincra pas ses ennemis et que Madian ne sera pas soumis à son joug.» C'est ainsi que Dieu fit céder Moïse, qui se disait: «Que je meure aujourd'hui ou demain, cela n'a guère d'importance, car la mort finira par m'atteindre. Je préfère voir Israël vaincre ses ennemis et soumettre Madian à son joug, plutôt que de vivre plus longtemps.» Dieu ordonna donc à Moïse de venger Israël des Madianites, s'il était alors prêt à mourir. (846)
Moïse se dit alors: «Je sais que si j'entrais maintenant en guerre contre les Madianites, le peuple déclarerait que je souhaite ma propre mort, puisque Dieu l'a subordonnée à la punition des Madianites, et que ma vie m'est assurée aussi longtemps que je voudrai la repousser.» Cette considération ne le détermina cependant pas, car, parfaitement conscient que son entreprise de guerre précipiterait sa mort, il entreprit néanmoins l'exécution de cette guerre dès que Dieu lui en donna l'ordre. Chaque fois qu'il s'agissait d'exécuter un ordre divin ou de faire avancer la cause d'Israël, Moïse ne pensait pas à lui, même si sa vie était en jeu. Il n'en est pas de même pour Josué. Lorsqu'il arriva en Canaan, il pensa: «Si je fais une guerre incessante aux Cananéens, je mourrai certainement dès que je les aurai conquis, car Moïse aussi est mort immédiatement après sa conquête de Madian.» Il procéda donc très lentement à la conquête de la Terre Sainte, afin d'être assuré d'une longue vie. Mais, «quelque grande que soit la pensée du coeur de l'homme, la parole de Dieu l'emporte», et alors que Josué espérait devenir très vieux, il mourut dix ans avant le temps que Dieu lui avait assigné à l'origine, car, alors qu'il aurait atteint l'âge de son maître, il mourut à l'âge de cent dix ans. (847)

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31,3 Alors, Moïse parla au peuple. Il dit : « Équipez, parmi vous, des hommes pour l’armée ! Ils iront combattre Madiane pour lui infliger la vengeance du Seigneur. ( ) 31,4 Vous enverrez à l’armée mille hommes par tribu, mille hommes de chacune des tribus d’Israël. » ( ) 31,5 On engagea donc, parmi les clans d’Israël, mille hommes par tribu, soit douze mille hommes équipés pour l’armée. ( ) 31,6 Moïse envoya donc à l’armée mille hommes par tribu et, avec eux, Pinhas, fils du prêtre Éléazar. Celui-ci se joignit à l’armée, ayant à portée de main les objets du sanctuaire et les trompettes pour accompagner les ovations. ( ) 31,7 Ils partirent en guerre contre Madiane, comme le Seigneur l’avait ordonné à Moïse, et ils tuèrent tous les hommes. ( )



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