Livre des Nombres
21,1 Le roi d’Arad, un Cananéen habitant le Néguev, apprit qu’Israël arrivait par le chemin des Atarim ; il combattit contre Israël et il lui fit des prisonniers. ( ) 21,2 Alors Israël fit ce vœu au Seigneur : « Si tu consens à livrer ce peuple entre mes mains, je vouerai ses villes à l’anathème. » ( ) 21,3 Le Seigneur écouta la voix d’Israël et lui livra les Cananéens. On les voua à l’anathème, eux et leurs villes, et l’on donna à cet endroit le nom de Horma (c’est-à-dire : Voué-à-l’anathème). ( 2R 18,4 , ) 21,4 Ils quittèrent Hor-la-Montagne par la route de la mer des Roseaux en contournant le pays d’Édom. Mais en chemin, le peuple perdit courage. ( ) 21,5 Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! » ( )

21,6 Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël.


19046 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LE SERPENT D'AIRAIN
Le roi d'Édom ayant refusé à Israël le passage sur son territoire, ils furent obligés, au moment où ils se croyaient au terme de leur marche, de la poursuivre pour contourner le pays d'Édom. Le peuple, fatigué de ces longues années de marche, devint mécontent et dit: «Nous avons déjà été près du pays d'Édom: «Nous étions déjà près de la terre promise, et voilà que nous devons encore faire demi-tour ! Il en a été de même pour nos pères qui, proches du but, ont dû faire demi-tour et errer pendant trente-huit ans, et il en sera de même pour nous. Il en sera de même pour nous. Dans leur abattement, ils se mirent à murmurer contre Dieu et Moïse, «maître et serviteur ne faisant qu'un pour eux». Ils se plaignaient d'être entièrement dépendants de la manne pour leur subsistance. Cette dernière plainte émanait de ceux à l'égard desquels Dieu avait juré qu'ils ne verraient jamais le pays qu'il avait promis aux patriarches. Ces gens ne pouvaient supporter la vue des produits de la terre de Palestine et mouraient dès qu'ils les voyaient. Arrivés aux abords de la terre promise, les marchands apportèrent au camp des Israélites les produits du pays, mais ceux-ci, incapables d'en consommer, durent continuer à se nourrir exclusivement de la manne. (652)
Alors une voix venant du ciel se fit entendre sur la terre, annonçant ce qui suit: «Venez ici et regardez, ô hommes ! Venez ici et écoutez, vous créatures de chair! Au commencement des choses J'ai maudit le serpent par ces paroles: 'Tu mangeras de la poussière', et il ne s'est jamais plaint de sa nourriture. Mais vous, mon peuple que j'ai fait sortir d'Égypte, pour lequel j'ai fait pleuvoir la manne du ciel, voler les cailles de la mer, et jaillir une source de l'abîme, vous murmurez contre moi à cause de la manne, en disant: «Notre âme a horreur de ce pain léger». Que viennent donc les serpents qui ne se plaignent pas, alors que leur nourriture n'a que le goût de la poussière, et qu'ils mordent ceux qui murmurent, alors qu'ils ont une nourriture qui possède toutes les saveurs imaginables. Le serpent, qui fut la première créature à calomnier son créateur et fut donc puni, punira maintenant ce peuple qui, ne profitant pas de l'exemple du châtiment du serpent, blasphème son Créateur en déclarant que la nourriture céleste qu'il lui envoie lui apportera finalement la mort». Les serpents mêmes qui, pendant la Mche de quarante ans, avaient été brûlés par la nuée de gloire et s'étaient amoncelés tout autour du camp, ces mêmes serpents mordent maintenant le peuple d'une manière si terrible que leur poison brûle l'âme de ceux qu'ils attaquent. (654)
Lorsque Moïse se rendit auprès de ceux qui avaient été mordus, et qu'il apprit qu'ils étaient trop malades pour venir à lui, (655) ils lui dirent, conscients de leur faute: «Nous avons péché, car nous avons parlé contre le Seigneur et contre toi ; prie le Seigneur d'éloigner de nous les serpents. La douceur de Moïse était telle qu'il pardonna immédiatement la faute commise par le peuple à son égard, et qu'il implora aussitôt l'aide de Dieu. Mais Dieu pardonna aussi leur péché dès qu'ils eurent fait pénitence, et il donna ainsi à l'homme l'exemple d'accorder le pardon lorsqu'il est demandé.
Pour guérir ceux qui avaient été mordus, Dieu ordonna à Moïse de faire un serpent d'airain et de le placer sur une perche, afin que tous ceux qui avaient été mordus puissent le regarder et vivre. Moïse fit ce qui lui avait été ordonné, et il fabriqua un serpent d'airain. Dès qu'il l'eut dressé, il resta en l'air, afin que tous pussent le regarder. Il fit le serpent d'airain, parce qu'en hébreu Nahash signifie «serpent» et Nehoshet, «airain» ; c'est pourquoi Moïse fit le serpent d'une substance qui avait un son semblable à celui de l'objet qu'on en avait fait. Ce n'était pas la vue du serpent d'airain qui apportait la guérison et la vie, mais toutes les fois que ceux qui avaient été mordus par les serpents levaient les yeux vers lui et subordonnaient leur cœur à la volonté du Père céleste, ils étaient guéris ; s'ils ne pensaient pas à Dieu, ils périssaient (658).
Le regard sur le serpent d'airain guérissait non seulement ceux qui avaient été mordus par des serpents, mais aussi ceux qui avaient été mordus par des chiens ou d'autres animaux. La guérison de ces derniers était encore plus rapide que celle des premiers, car un simple regard leur suffisait, tandis que les premiers n'étaient guéris qu'après un regard long et insistant. (659)

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21,7 Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, ( ) 21,8 et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! » ( ) 21,9 Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie ! ( ) 21,10 Les fils d’Israël partirent et campèrent à Oboth. ( ) 21,11 Puis ils partirent d’Oboth et campèrent aux Ruines-des-Abarim dans le désert qui est en face de Moab, du côté du soleil levant. ( )



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