Lecture en continu (SEGOND)

1,47 Les Lévites, selon la tribu de leurs pères, ne firent point partie de ce dénombrement.

18998 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LE RECENSEMENT DES LÉVITES
Lors du recensement, Moïse ne tint pas compte de la tribu de Lévi, parce que Dieu ne lui avait pas ordonné de choisir un prince pour cette tribu comme pour toutes les autres, et il en conclut qu'elle ne devait pas être comptée. Naturellement, il n'était pas sûr de sa décision à cet égard, et il hésitait à inclure ou non les Lévites dans le dénombrement, lorsque Dieu lui dit: «Dieu lui dit: «N'appelle pas la tribu de Lévi et ne la compte pas parmi les enfants d'Israël. À ces mots, Moïse fut effrayé, car il craignait que sa tribu ne soit considérée comme indigne d'être comptée avec les autres et qu'elle soit donc exclue par Dieu. Mais Dieu l'apaisa en disant: «Ne comptez pas les Lévites parmi les enfants d'Israël, comptez-les à part». Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les Lévites ont été comptés à part. Dieu prévoyait que, par suite du péché des espions envoyés pour explorer le pays, tous les hommes en état de combattre périraient dans le désert, «tous ceux dont on avait fait le dénombrement, selon leur nombre, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus». Or, si les Lévites avaient été inclus dans le total d'Israël, l'Ange de la mort aurait eu prise sur eux aussi ; c'est pourquoi Dieu les exclut du recensement de toutes les tribus, afin qu'ils soient à l'avenir exempts du châtiment infligé aux autres et qu'ils puissent entrer dans la terre promise. Les Lévites étaient en outre la garde du corps de Dieu, à qui le sanctuaire était confié, ce qui est une autre raison de les compter à part. Dieu se comporte ici comme le roi qui ordonne à l'un de ses officiers de compter ses légions, mais qui ajoute: «Comptez toutes les légions, à l'exception de celle qui est autour de moi.» (427)
L'étendue de l'amour de Dieu pour Lévi est évidente à travers l'ordre donné à Moïse de compter dans la tribu de Lévi «tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus», alors que dans les autres tribus on ne comptait que les hommes capables d'aller à la guerre, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. En d'autres occasions, Dieu fit dénombrer même les embryons parmi les Lévites. Ce fut le cas lors de l'entrée de Jacob en Égypte, où le nombre de soixante-dix pour sa famille ne fut atteint qu'en incluant Jokébed qui était encore dans le ventre de sa mère ; il en sera de même plus tard lors du retour des exilés de Babylone. En effet, à cette époque, seules vingt-trois des sections sacerdotales revinrent, et pour compléter leur nombre, il fallut inclure Bigvaï, qui appartenait à la section manquante, même s'il était encore dans le ventre de sa mère. (428)
Lorsque Moïse reçut l'ordre de compter parmi les Lévites tous les enfants à partir d'un mois, il dit à Dieu: «Tu m'as ordonné de les compter depuis l'âge d'un mois et au-dessus. Dois-je donc parcourir leurs parvis et leurs maisons et compter chaque enfant, puisque tu me donnes un tel ordre ? Dieu répondit: «Fais ce que tu peux faire, et je ferai ce que je peux faire.» Dès lors, chaque fois que Moïse se rendait dans une tente lévite, il trouvait la Shekinah qui l'attendait et lui indiquait exactement le nombre d'enfants sans qu'il ait à les compter. (429)
En choisissant cette tribu, Dieu a montré sa préférence pour la septième, car Lévi était le septième homme pieux, à partir d'Adam: Adam, Noé, Hénoch, Abraham, Isaac, Jacob et Lévi. Comme dans ce cas, Dieu a manifesté son amour pour le septième. Il trône au septième ciel ; des sept mondes, seul le septième est habité par des êtres humains ; parmi les premières générations, la septième est la plus excellente, car elle produit Hénoch. Moïse, septième des Patriarches, fut jugé digne de recevoir la Torah. David, septième fils de Jessé, fut choisi comme roi. Dans les périodes de temps aussi, le septième était le préféré. Le septième jour est le sabbat ; le septième mois, Tishri, est le mois des jours saints ; la septième année est l'année sabbatique de repos, et chaque septième année sabbatique de repos est l'année du jubilé. (430)
Une autre raison de compter les plus jeunes garçons parmi les Lévites était que la tribu de Lévi dans son ensemble avait la responsabilité d'expier le péché des premiers-nés parmi les enfants d'Israël. En effet, ce sont eux qui, jusqu'à l'époque de l'adoration du veau d'or, accomplissaient les services de la prêtrise, et ce privilège leur a été retiré à cause de leur péché. Cette prérogative fut alors conférée à la tribu de Lévi, qui, en outre, se consacrant, homme pour homme, au service de l'Éternel, servit d'expiation aux premiers-nés d'Israël, afin qu'ils ne fussent pas détruits comme ils le méritaient. (431)
L'échange des lévites à la place des premiers-nés présentait cependant une difficulté. En effet, Dieu avait communiqué à Moïse le nombre de lévites de la manière suivante: «Leur nombre est égal à celui de ma légion». En effet, lorsque Dieu descendit sur le Sinaï, vingt-deux mille anges l'entouraient, et les lévites comptaient autant d'hommes. En outre, trois cents premiers-nés des Lévites ne pouvaient pas être offerts en échange des premiers-nés des autres tribus, car ils avaient le même statut qu'eux. Comme le nombre des premiers-nés des autres tribus dépassait de deux cent soixante-treize le nombre des Lévites, ce surplus restait sans expiation effective. C'est pourquoi Dieu ordonna à Moïse de prélever sur eux cinq sicles par tête comme monnaie de rachat et de les remettre aux prêtres. La somme avait été fixée par Dieu, qui avait dit: «Vous avez vendu le premier-né de Rachel pour cinq sicles ; c'est pourquoi vous donnerez comme monnaie de rachat cinq sicles pour chaque premier-né parmi vous.
Pour éviter les querelles entre les premiers-nés, car sinon chacun aurait essayé de faire payer l'argent du rachat à son voisin, Moïse écrivit sur vingt-deux mille feuilles de papier le mot «Lévi» et sur deux cent soixante-treize les mots «cinq sicles», qui furent ensuite jetés dans une urne et mélangés. Chaque premier-né devait alors tirer l'un des feuillets. S'il tirait un bulletin avec «Lévi», il n'était pas obligé de remettre un paiement, mais s'il tirait «cinq sicles», il devait payer cette somme aux prêtres. (432)