Apocalypse de Jean
12,14 Alors furent données à la Femme les deux ailes du grand aigle pour qu’elle s’envole au désert, à la place où elle doit être nourrie pour un temps, deux temps et la moitié d’un temps, loin de la présence du Serpent. ( ) 12,15 Puis, de sa gueule, le Serpent projeta derrière la Femme de l’eau comme un fleuve, pour qu’elle soit emportée par ce fleuve. ( ) 12,16 Mais la terre vint au secours de la Femme : la terre ouvrit la bouche et engloutit le fleuve projeté par la gueule du Dragon. ( ) 12,17 Alors le Dragon se mit en colère contre la Femme, il partit faire la guerre au reste de sa descendance, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus. ( ) 12,18 Et il se posta sur le sable au bord de la mer. ( )

13,1 Alors, j’ai vu monter de la mer une Bête ayant dix cornes et sept têtes, avec un diadème sur chacune des dix cornes et, sur les têtes, des noms blasphématoires.


21367 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: La bête d'occident

21366 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Les forces du mal à l'œuvre dans l'histoire

2043 Bible des peuples sur verset 2018-11-04: Après la vision de la femme et du dragon, une nouvelle fresque commence, qui sera plus développée : ce sera la lutte des enfants de la femme contre la descendance du dragon. D’abord, au chapitre 13, présentation de l’Empire persécuteur (la Bête) et de ses alliés au service du dragon. Puis une pause pour contempler à la fois la joie des fidèles et les épreuves qui atteignent les pécheurs : 14.1—16.21. Puis seconde moitié du thème de la Bête, le Jugement de la Bête : 17.1—19.21. Les sept têtes et les dix cornes peuvent n’avoir qu’une signification générale : beaucoup d’intelligence, mais un pouvoir limité. Certains veulent y voir les empereurs romains depuis Caligula jusqu’à Domitien (date possible pour la rédaction de l’Apocalypse). Selon qu’on compte ou non ceux qui n’ont fait que passer, ils sont sept ou dix. Tout cela est hypothèses, ce qui reste est que la bête, synthèse des quatre bêtes de Daniel 7.2, régente l’existence des personnes, usurpe les droits de Dieu et finit par se faire adorer. Bien des pouvoirs ou institutions réunissent ces trois caractéristiques.

2042 Bible des peuples sur verset 2018-11-04: Le diable essaie de retarder la victoire du Christ : il veut convaincre les hommes que, dans la pratique, le Christ n’est pas le maître de la vie présente. S’ils désirent vivre, il leur faut livrer leur liberté et leur conscience à un autre seigneur, qui est le pouvoir politique, l’empereur de Rome. Les chrétiens de la première génération vivaient dans l’Empire Romain qui, après deux siècles de conquêtes et d’action organisée, avait réussi à unifier de nombreux peuples. Les gens s’émerveillaient de la paix romaine et de la prospérité qui l’avait suivie. Ils ignoraient les dangers d’une société totalitaire, et Jean écrit précisément au moment où l’empereur Domitien vient d’imposer à tous les sujets de l’Empire l’obligation de l’honorer comme un dieu. Dans de telles circonstances, les chrétiens avaient un choix terrible à faire. En confessant le Christ, Seigneur de la vie, ils faisaient face aux persécutions. Jean indique leur devoir : demeurer fidèles au Christ et refuser d’adorer César. Une poignée de chrétiens va donc affronter l’état totalitaire : l’Église vaincra par le sang de ses martyrs. C’est ce qu’exprime la présente vision avec les deux bêtes qui représentent les deux pouvoirs unis au service du dragon, ou du démon, contre l’Église. La première bête ressemblait à un léopard (2). C’est le pouvoir romain qui va se faire persécuteur. Il est décrit sous des traits provenant de Daniel 7.3-7. La bête surgit de la mer, ou de l’ouest, c’est-à-dire de Rome. La vitalité et la puissance de l’empire romain sont comme une caricature de la résurrection. J’ai vu une autre bête avec des cornes comme celles de l’Agneau (11). Cette bête vient du continent, c’est-à-dire de l’est, de l’Asie. Elle représente les religions qui en ce temps sont en compétition avec le christianisme. Elles prétendent offrir un salut céleste, mais elles ne condamnent pas les péchés du monde romain, en particulier la corruption de la société. Elle parlait comme le dragon. Ces religions asiatiques étaient utilisées, comme bien des groupes religieux aujourd’hui dans le monde. C’est un fait que les agences de pression politique des pays riches dépensent beaucoup dans le domaine religieux et, dans le Tiers-Monde, c’est très souvent pour paralyser l’Église. Faites donc une image de cette bête (14). Il y avait tout un mouvement religieux derrière la divinisation de Rome et le culte à l’empereur. Le culte de la personnalité n’était pas propre à l’Empire Romain : il a des racines profondes dans l’homme. Mais, quelle que soit sa forme, il menace autant la pureté de la foi que l’esprit critique. La tactique du diable consiste à unir le pouvoir fort et efficace à une idéologie que les chrétiens ne peuvent pas accepter : c’est ce que nous voyons dans tant de pays où ne sont pas respectés les exigences les plus élémentaires de la conscience. Harcelés à la fois par les dirigeants et par une opinion publique manipulée par les techniques modernes de propagande, les croyants doivent faire face à la persécution ouverte ou déguisée. Les problèmes économiques fournissent au pouvoir de nouveaux moyens de pression là où il peut faire perdre aux gens leur gagne-pain : ils ne peuvent plus acheter ni vendre, ni obtenir du travail ni étudier (17), s’ils ne sont pas marqués de la marque de la bête. Six cent soixante-six : il était courant à l’époque d’attribuer une valeur numérique à chaque lettre de l’alphabet et d’obtenir ainsi le “chiffre” d’une personne. On a trouvé bien des noms et groupes de mots qui font le compte ; la solution la plus probable est : Néron-empereur. Nous savons que six signifie quelque chose d’imparfait : celui qui essaie d’être sept et qui n’y parvient pas. Dans le passé certains polémistes anticatholiques ont voulu appliquer ce chiffre au pape. Cette application n’avait rien à voir avec le sens de tout le paragraphe, mais elle ne coûtait pas cher. Quiconque sait les règles de ce jeu de chiffres peut l’appliquer avec un peu de patience à qui il veut. Même écrit par l’apôtre Jean, ce n’était qu’un jeu à l’usage de ses lecteurs.

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13,2 Et la Bête que j’ai vue ressemblait à une panthère ; ses pattes étaient comme celles d’un ours, et sa gueule, comme celle d’un lion. Le Dragon lui donna sa puissance et son trône, et un grand pouvoir. ( ) 13,3 L’une de ses têtes était comme blessée à mort, mais sa plaie mortelle fut guérie. Émerveillée, la terre entière suivit la Bête, ( ) 13,4 et l’on se prosterna devant le Dragon parce qu’il avait donné le pouvoir à la Bête. Et, devant elle, on se prosterna aussi, en disant : « Qui est comparable à la Bête, et qui peut lui faire la guerre ? » ( ) 13,5 Il lui fut donné une bouche qui disait des énormités, des blasphèmes, et il lui fut donné pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois. ( ) 13,6 Elle ouvrit la bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer contre son nom et sa demeure, contre ceux qui demeurent au ciel. ( )



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