Lecture en continu (Chouraqui)

8,1 Quand il ouvre le sceau, le septième, survient le silence dans le ciel, environ une demi-heure...

2028 Bible des peuples sur verset 2018-11-04: Le septième sceau n’apporte rien, il n’est que l’introduction à une autre série de sept : les sept trompettes. Et il en sera de même jusqu’à la fin, le septième enchaîne sur une nouvelle vision de sept signes. Les chapitres 8 et 9 posent un sérieux problème à ceux qui veulent trouver un ordre chronologique dans ce livre. Laissons à part les Messages aux Églises (Apocalypse 2—3). Il est clair que les chapitres Apocalypse 4—7 se déroulent dans le monde de l’Ancien Testament et que l’Agneau donne la clé de cette histoire ; elle s’achève ou plutôt s’ouvre sur une foule d’élus de toutes les nations qui viennent de la grande persécution. D’un autre côté il est clair que le chapitre Apocalypse 10 inaugure l’histoire de l’Église à partir de la venue du Fils en ce monde. Et ensuite le livre sera centré sur le témoignage des chrétiens dans l’Empire jusqu’à la destruction de celui-ci (Apocalypse 19.10). De Apocalypse 19.11 à Apocalypse 20.10 nous avons une évocation des temps qui suivront. Puis en Apocalypse 20.11 le jugement final suivi de la Jérusalem céleste : Apocalypse 21—22. Que signifient donc ces chapitres 8 et 9 qui présentent une série d’épreuves, non pas les dernières (9.20), mais comme un avant goût du jugement : invasion des puissances infernales, déchaînement des fléaux de la violence et de la guerre, et tout cela sans que se convertissent les pécheurs ? Il semble bien que cette peinture, même tenant compte de ses couleurs apocalyptiques, dépasse la tragédie juive des années 66-70 dont Jean avait été le témoin, et surtout le paragraphe 9.20 ne vise que les nations païennes. Le plus probable est que nous avons dans ces chapitres 8—9 la fin d’une première fresque, celle qui débute au chapitre 4. Dans celle-ci Jean ne va pas plus loin que l’entrée des élus et baptisés de toutes les nations dans l’histoire du peuple de Dieu. Ensuite il laisse en blanc un avenir qu’il ignore, un intervalle d’années ou de siècles symbolisé par le silence d’une demi-heure (8.1) et dans ces deux chapitres il passe directement aux grandes épreuves qui, périodiquement, ont pour le monde le goût d’un jugement. En ce sens ces chapitres sont un avertissement pour notre temps, même si nous n’avons pas à attendre de nouvelles plaies d’Égypte. Et puis, au chapitre 10, une nouvelle fresque de l’Apocalypse débute avec la venue du Verbe de Dieu dans le monde. Sans plus s’inquiéter pour les racines juives de l’Église, Jean se tourne vers l’avenir et la montre affrontée au monde des païens, jusqu’aux grandes épreuves précédant le jugement. Celles-ci sont décrites en 19.11 et 20.1 avec d’autres images que dans la première partie. C’est alors que les deux grandes visions se rejoignent et débouchent sur la Jérusalem céleste.

2027 Bible des peuples sur verset 2018-11-04: Quand il ouvrit le septième sceau. Nous venons de voir comment les foules entraient dans l’histoire sainte. Qu’arrivera-t-il ensuite ? Jean l’ignore et le silence qui se produit à ce moment recouvre sans doute bien des siècles. C’est alors que les chapitres 8 et 9 nous parlent de grandes épreuves qui seront comme un avant goût du jugement : invasion des puissances infernales, déchaînement des fléaux de la violence et de la guerre… On attendait le jugement, mais à ce moment précis se termine cette première vision du peuple d’Israël accueillant les foules baptisées. Au chapitre 10 débutera une seconde vision : elle partira de la venue du Christ et sera tout entière orientée vers l’avenir. Alors nous aurons les luttes de Satan et de l’Église. Les chapitres qui viennent mettent souvent en scène des anges. Nous avons déjà dit que ces anges font partie des images employées dans la littérature des apocalypses : nous sommes ici devant un monde d’images. Mais il faut dire aussi que Jean partage une conviction exprimée dans toute la Bible : la création de Dieu est beaucoup plus vaste que ce nous en voyons et mesurons. Non pas seulement parce qu’elle s’étend plus loin, mais parce qu’elle est le théâtre d’une tragédie dont les hommes ne sont pas seuls acteurs. Les esprits serviteurs de Dieu ont une place dans les événements de l’histoire et jusque dans nos relations avec Dieu (Apocalypse 8.3). Rappelons ce reproche de Luc aux Saducéens, des matérialistes : “Ils ne croient ni aux anges, ni à la résurrection des morts” ( Actes 23.8).