Livre du Lévitique
25,18 Vous mettrez en pratique mes décrets et mes ordonnances, vous les garderez pour les mettre en pratique, et ainsi vous habiterez dans le pays en sécurité. ( ) 25,19 La terre donnera son fruit, vous mangerez à satiété et vous y habiterez en sécurité. ( ) 25,20 Vous direz peut-être : “Que mangerons-nous en cette septième année si nous ne faisons pas de semailles et ne récoltons pas nos produits ?” ( ) 25,21 La sixième année, j’ordonnerai à ma bénédiction d’être sur vous, et elle produira une récolte suffisante pour trois ans. ( ) 25,22 La huitième année, vous ferez les semailles, mais vous mangerez de l’ancienne récolte, jusqu’à la neuvième année. Jusqu’à ce que vienne la récolte de cette année-là, vous mangerez de l’ancienne récolte. ( )

25,23 « La terre ne sera pas vendue sans retour, car la terre est à moi et vous n’êtes pour moi que des immigrés, des hôtes.


4291 Bible des peuples sur verset 2019-01-03: Vous êtes chez moi des hôtes et des gens de passage (23). Dans les longs chapitres du Deutéronome et de Josué où il est question de la conquête et de la répartition de la Terre Sainte, elle est toujours considérée comme un héritage que Dieu donne à son peuple et dont chaque tribu a sa part. À côté de la propriété privée, il y aussi des terres appartenant à la communauté que l’on distribue de temps à autre. L’année du jubilé est donc très sainte parce qu’elle veut établir une parfaite réconciliation, non seulement entre frères israélites, mais aussi avec Dieu : lui aussi est invité à remettre les dettes. L’année sainte célébrée par tout le peuple entretient l’espérance d’une année sainte dont Dieu lui-même fera les frais, au jour du salut : voir en Isaïe 61.2 un texte que Jésus s’appliquera à lui-même (Luc 4.19). Cette garantie donnée aux pauvres et aux malchanceux d’un héritage inaliénable s’exprime dans les cadres d’une société rurale, mais l’esprit qui l’anime est au cœur de la Bible : devant Dieu tout droit de propriété a des limites. Comment ne pas penser ici aux ravages du libéralisme sauvage qui n’ont fait que s’amplifier au cours du siècle. Les pays les plus forts, qui avaient toujours quelques années d’avance sur les autres, leur ont prêché et imposé le libre-échange. Cela leur permettait d’imposer partout leurs produits, pendant que la production locale s’effondrait, et bientôt, la corruption aidant, ils se rendaient maîtres des ressources du sous-sol, des marchés des produits agricoles, et finalement, du pouvoir réel. Les deux siècles qui viennent de s’écouler ont justifié au niveau de l’économie mondiale le langage des prophètes qui ne parlent pas de riches et de pauvres mais de pauvres et d’oppresseurs. Au siècle dernier l’Église n’a cessé de dénoncer les maux du libéralisme. Il faut reconnaître qu’en le faisant elle n’avait pas toujours une vue claire de ce qu’était le monde moderne et elle s’est souvent trompée d’adversaire. Mais la condamnation reste plus que jamais justifiée à l’heure où la religion du libéralisme dispose d’un quasi-monopole des moyens de communication et ne rencontre plus que très peu d’oppositions déclarées. On ne peut qu’attendre le moment où des chrétiens proclameront ouvertement les exigences de la Bible. Il faudra rappeler que tout peuple a un héritage inaliénable, qui n’est pas seulement la terre nue ; que personne ne peut les obliger à mettre au chômage tous leurs travailleurs, et à la ferraille leurs outils de production ; que personne ne peut leur imposer le rachat au prix fort, ou le blocus économique, ou les invasions déguisées quand ils veulent reprendre des biens dont les propriétaires étrangers ont déjà rapatrié plusieurs fois la valeur.

( Gn 23,16 , )
25,24 Pour toute terre dont vous avez la propriété, vous laisserez un droit de rachat sur cette terre. ( ) 25,25 Si ton frère tombe dans la pauvreté et doit vendre une part de sa propriété, son plus proche parent viendra sur place et exercera son droit de rachat sur ce que vend son frère. ( ) 25,26 Si l’homme n’a personne pour exercer ce droit, mais qu’ayant prospéré il trouve de quoi faire le rachat, ( ) 25,27 il comptera les années écoulées depuis la vente, restituera la différence à l’acheteur, puis réintégrera sa propriété. ( ) 25,28 S’il ne trouve pas de quoi obtenir la restitution, ce qui a été vendu restera à l’acquéreur jusqu’à l’année jubilaire. Au jubilé, ce dernier en sortira, et l’homme réintégrera sa propriété. ( )



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