Lettre aux Hébreux de Paul
2,14 Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est à dire le diable, ( ) 2,15 et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude. ( ) 2,16 Car assurément ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham. ( ) 2,17 En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple; ( ) 2,18 car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés. ( )

3,1 C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons,


21243 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: La fidélité du Messie dépasse celle de Moïse

21242 Bible des Peuples sur titre livre 2023-11-11: JÉSUS, RECONNU FIDÈLE ET SOUMIS À L'ÉPREUVE

3853 Bible des peuples sur verset 2018-12-23: Frères qui jouissez d’une vocation surnaturelle. Parce qu’ils ont reçu un appel spécial, ils ne peuvent plus se fier aux religions et aux formes de culte qui assuraient une relation avec Dieu d’un tout autre genre. Ils n’ont plus d’autre intermédiaire avec Dieu que ce grand prêtre qui est à la fois si proche et si grand. C’est l’occasion de faire remarquer combien pèse encore sur nous la situation de chrétienté vécue durant des siècles. On s’est habitué à penser que la foi et la morale chrétiennes étaient l’unique vérité pour l’humanité entière, et les chrétiens en ont conclu que les règles morales étaient du ressort de la conscience commune. De ce fait ils ignorent que bien des exigences morales que ne comprennent pas leurs contemporains se justifient pour eux du fait de leur élection comme peuple saint : ils sont là pour expérimenter et pour promouvoir une vision toute différente de l’homme et des relations humaines. L’apôtre et le grand prêtre. Apôtre veut dire : représentant mandaté. Ce mot nous renvoie à Malachie : en Malachie 2.7 ; 3.1 ; 3.22 les mots ange et envoyé (apôtre) sont à peu près équivalents.

3852 Bible des peuples sur verset 2018-12-23: Il était tout normal de comparer Jésus avec Moïse, puisqu’il n’y a pas plus grand que lui dans tout l’Ancien Testament. Mais en fait, l’auteur ne s’arrête qu’à l’expérience faite par le peuple de Moïse : les Hébreux, avaient parcouru le désert à la recherche de la terre que Dieu leur promettait, et beaucoup n’avaient pas supporté cette épreuve. Par Moïse, Dieu les invitait à entrer dans un monde nouveau. Mais ils ne voyaient pas qu’il leur fallait se hausser jusqu’à une vie toute autre. Dès que leurs difficultés s’estompaient, ils cessaient de désirer la terre promise. Les croyants d’aujourd’hui sont à leur tour en marche, tendus vers le repos que Dieu nous offre. La première fois, c’était Moïse, le serviteur de Dieu, qui guidait son peuple comme responsable de sa maison. Maintenant, c’est le Fils. Ils pensaient trouver le repos dans une terre qui leur appartiendrait. Mais le vrai repos, c’est la communion avec Dieu que nous atteignons par la foi, avec l’entrée dans la communauté chrétienne. Cette lettre rappellera plusieurs fois l’avertissement aux migrants hébreux dans le désert : Si vous pouviez aujourd’hui écouter sa voix ! La route est longue et le marcheur se fatigue quand les difficultés ont refroidi l’enthousiasme des premiers jours. Soutenus par la parole de Dieu, nous continuons d’espérer ce que Dieu a promis, mais qui pour nous reste invisible. Le récit de la création parlait du repos de Dieu après avoir créé le monde : l’univers et l’histoire atteindront de même un terme, tout retournera à Dieu. La peine et le travail de l’homme sur terre l’amènent à son vrai repos qui est de partager le bonheur de Dieu.

3854 Bible des peuples sur verset 2018-12-23: 3.1 LE CHRIST PRÊTRE
Jésus, le grand prêtre de notre foi commune. Voici la première mention de Jésus prêtre dans le Nouveau Testament. Les Actes nous montrent que dès les jours de la Pentecôte la foi des apôtres incluait l’origine divine de Jésus. Dès ces premiers jours il était le Seigneur. Mais le vocabulaire et le langage n’étaient pas encore prêts pour le situer dans le mystère du Dieu unique, et pas davantage pour exprimer pleinement son rôle dans l’histoire du salut. Le rôle attribué à Jésus dans sa gloire céleste n’était pas sans rapport avec celui du grand prêtre qui chaque année entrait dans le Sanctuaire pour faire l’expiation des péchés de son peuple. Mais il aurait été plus naturel encore d’évoquer la glorification de Joseph, sauveur de ses frères après avoir été vendu par eux (Genèse 50.19-20). Il ne serait venu à l’idée de personne de parler du sacerdoce du Christ. Ce mot était intimement lié au culte du temple et c’était la fonction particulière de la tribu de Lévi. Jésus et les apôtres ne faisaient sûrement pas beaucoup appel au ministère des prêtres ; lui-même se situait dans la ligne des pharisiens pour lesquels le culte était l’expression la plus haute de la louange d’Israël mais n’entrait que fort peu dans le système des actions méritoires auxquelles les personnes justes doivent se consacrer. Cependant le vocabulaire religieux de ses contemporains avait accueilli l’idée des offrandes “spirituelles” et de l’offrande de louange. On y incluait toutes les actions bonnes et la pratique des commandements (Siracide 35.1-3 ; Psaume 51(50).19 ; 107(106).22). Les chrétiens ne pouvaient que s’engager dans cette voie, mais en mettant l’accent sur les dispositions intérieures plus que sur les pratiques, comme Jésus l’avait fait dans le Sermon sur la Montagne. Les lettres apostoliques parlent donc de l’offrande de la foi (Philippiens 2.17), des offrandes agréables à Dieu (Hébreux 13.16), des sacrifices spirituels offerts par le chrétien (1Pierre 2.5). Paul ira plus loin : offrez à Dieu votre propre personne comme une victime vivante et salutaire (Rm 12.1). Trois nouveautés cependant vont apparaître : l’eucharistie sacrifice, les chrétiens, caste sacerdotale, et le Christ prêtre. L’Eucharistie sacrifice. Le fait qu’une bonne part des sacrifices aussi bien grecs que juifs était suivie d’un banquet de communion, permet à Paul de présenter l’Eucharistie comme le sacrifice propre des chrétiens (1Corinthiens 10.14). Le titre de caste sacerdotale est attribué au peuple chrétien en 1Pierre 2.5 et 9. Pierre ne fait qu’attribuer aux élus de la foi la déclaration divine du Sinaï faisant d’Israël un peuple sacerdotal, et il se réfère clairement à Exode 19.6. Ce texte de l’Exode ne prétendait pas faire de tous les Israélites des prêtres au petit pied : il soulignait leur privilège de pouvoir appeler Dieu par son nom et d’avoir reçu sa révélation. Pierre ajoute ce qui est essentiel pour le chrétien : une relation personnelle avec le Dieu et Père de Jésus, grâce à laquelle tout acte d’obéissance et d’amour devient offrande spirituelle. Le Christ prêtre, c’est la perspective que la lettre aux Hébreux va longuement exposer dans toute la suite de cette lettre. On pourrait dire qu’à la veille de la destruction du temple de Jérusalem, laquelle va mettre fin au culte de l’Ancien Testament, l’auteur fait l’éloge prophétique du nouveau culte qui déjà remplace, et remplacera jusqu’à la fin des temps le culte du Temple : le nouveau temple est la personne de Jésus ressuscité. La longue description de la liturgie périmée (Hébreux 8.13) et le dévoilement des figures qu’elle contenait nous montrent le Christ présent aux côtés de Dieu tout au long de l’histoire pour réconcilier le monde avec Dieu. En 2Corinthiens 5.16-21, Paul présentait les apôtres comme les messagers de la réconciliation ; ici nous voyons le lieu où s’accomplit cette réconciliation. Tout se déroule dans le mystère du Fils fait homme, grâce à l’offrande volontaire qu’il a faite de lui-même (Hébreux 9.14) alors qu’il était dans la chair (Hébreux 5.7 ; 10.20). Cette offrande lui permet d’être désormais notre intercesseur (et un peu plus ou beaucoup plus qu’un intercesseur) dans le mystère de Dieu. Ce que l’auteur dit à propos du sang, du sanctuaire céleste, de l’eau de purification, du passage à travers le voile, doit être considéré comme une prophétie. Ces images nous permettent de saisir comment s’exerce aujourd’hui la maîtrise du Christ Seigneur aussi bien sur notre histoire que sur le cheminement de nos vies à travers le péché, la souffrance et la réconciliation. On est donc passé du Christ victime, comme l’affirment Pierre (1Pierre 1.19) et Jean (1Jean 2.2 ; 1Jean 4.10) à l’affirmation du Christ prêtre, laquelle se retrouvera implicitement en Jean 17.19. Mais ce serait une tâche malaisée que de vouloir construire à partir de ces éléments une théologie du sacerdoce destinée avant tout aux “prêtres” d’aujourd’hui sans pour autant mépriser les laïcs. Le commentaire du chapitre 9 reviendra sur les confusions qui sont nées de l’identification des presbytres (ou anciens) et des sacerdotes, devenus en français des prêtres.

( Ps 94,1 , )
3,2 Jésus, qui a été fidèle à celui qui l'a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison. ( Nb 12,7 , ) 3,3 Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d'honneur que la maison même. ( ) 3,4 Chaque maison est construite par quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu. ( ) 3,5 Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé; ( ) 3,6 mais Christ l'est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c'est nous, pourvu que nous retenions jusqu'à la fin la ferme confiance et l'espérance dont nous nous glorifions. ( )



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