Epître aux Galates de Paul
2,18 Si maintenant je revenais à la Loi que j’ai rejetée, reconstruisant ainsi ce que j’ai démoli, j’attesterais que j’ai eu tort de la rejeter. ( ) 2,19 Par la Loi, je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu ; avec le Christ, je suis crucifié. ( ) 2,20 Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. ( ) 2,21 Il n’est pas question pour moi de rejeter la grâce de Dieu. En effet, si c’était par la Loi qu’on devient juste, alors le Christ serait mort pour rien. ( ) 3,1 Galates stupides, qui donc vous a ensorcelés ? À vos yeux, pourtant, Jésus Christ a été présenté crucifié. ( )

3,2 Je n’ai qu’une question à vous poser : l’Esprit Saint, l’avez-vous reçu pour avoir pratiqué la Loi, ou pour avoir écouté le message de la foi ?


2195 Bible des peuples sur verset 2018-11-10: Au verset 2.16 Paul a planté l’affirmation décisive qu’il continue de développer et d’étayer dans ce chapitre : nous ne sommes pas sauvés par la Loi mais par la foi. Il y a là une prise de conscience vraiment neuve car dans l’Ancien Testament jamais la foi ne s’opposait à la Loi. Il y avait bien une opposition entre s’acquitter de sacrifices rituels et faire la volonté de Dieu ( 1s 15.22 ; Isaïe 1.11 ; Psaume 50), entre la circoncision qui marque le corps, une simple obligation sociologique, et la circoncision du cœur, celle d’un esprit soumis à Dieu ( Deutéronome 10.16 ; Jérémie 4.4), mais toujours le croyant démontrait sa foi par la pratique de la Loi. Pouvait-on réellement opposer l’une à l’autre ? Il faut bien reconnaître que dans la pratique quotidienne et dans l’expérience habituelle du chrétien, la foi se manifeste avant tout par la façon de vivre les commandements de l’amour, du respect des autres, du refus des idoles, qu’elles soient électroniques, ou comptabilisées, ou charnelles ( Jacques 1.26 ; 2.14 ; 1Jean). Il nous est plus facile de confondre ou d’unir la foi et la Loi parce qu’avec le Christ la loi a perdu beaucoup de ses articles, parce qu’elle n’a plus une formulation stricte et mémorisée, parce que l’immense majorité des chrétiens l’entend et l’interprète comme une application de l’amour de Dieu et du prochain. Ce n’était pas le cas au temps de Paul. Aussi bien pour les Juifs que pour les Grecs, dans leur immense majorité, la Loi était enseignée, reçue et pratiquée comme la fidélité à un système culturel ou religieux ; c’était un signe de fidélité au groupe auquel on appartenait. Il nous est difficile aujourd’hui de sentir à quel point l’Évangile, bien qu’enraciné dans le monde juif, marquait une rupture totale avec le passé. Dieu n’était plus avant tout le juge souverain dont la parole crée les obligations, mais le Père de Jésus dont l’amour appelle, réconcilie et crée la relation mutuelle. Le peuple de Dieu n’était plus délimité par une terre, une langue et une culture, il devait accueillir toute richesse humaine, qu’elle soit religieuse, ou indépendante, ou même en conflit avec les religions. La conscience individuelle, définitivement libérée de la famille et du groupe, allait se chercher et se construire à partir d’une découverte du Père, et du Fils, et de l’Esprit. C’était là une chose si neuve que les nouveaux baptisés devaient fatalement retomber dans le moule des obligations sociales, loin du Dieu Amour qui les avait appelés, aussitôt qu’ils ne seraient plus soutenus par les paroles de l’Évangile et l’expérience d’une communauté charismatique. Il était donc nécessaire de leur dire qu’on est sauvé par la foi — on pourrait commenter : l’homme est sauvé lorsqu’il a été accueilli dans une relation stable et mutuelle avec son Dieu, celui qui est Père universel, celui dont la sagesse s’est manifestée par la croix plantée dans le monde, celui qui édifie l’humanité grâce à l’invasion de son Esprit. L’insistance de Paul était cent fois plus justifiée alors qu’elle ne pouvait l’être au seizième siècle lorsque catholiques et protestants se divisaient sur le salut par la foi seule, ou par la foi et les œuvres, ou par la foi et les œuvres et les sacrements.

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3,3 Comment pouvez-vous être aussi fous ? Après avoir commencé par l’Esprit, allez-vous, maintenant, finir par la chair ? ( ) 3,4 Auriez-vous vécu de si grandes choses en vain ? Si encore ce n’était qu’en vain ! ( ) 3,5 Celui qui vous fait don de l’Esprit et qui réalise des miracles parmi vous, le fait-il parce que vous pratiquez la Loi, ou parce que vous écoutez le message de la foi ? ( ) 3,6 C’est ainsi qu’Abraham eut foi en Dieu, et il lui fut accordé d’être juste. ( ) 3,7 Comprenez-le donc : ceux qui se réclament de la foi, ce sont eux, les fils d’Abraham. ( )



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