Première epître aux Corinthiens de Paul
14,29 Quant aux prophètes, que deux ou trois prennent la parole, et que les autres exercent le discernement. ( ) 14,30 Mais si quelqu’un d’autre dans l’assistance reçoit une révélation, que le premier se taise. ( ) 14,31 Vous pouvez tous prophétiser, l’un après l’autre, pour que tous en retirent instruction et réconfort. ( ) 14,32 Les inspirations des prophètes sont sous le contrôle des prophètes, ( ) 14,33 car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme cela se fait dans toutes nos Églises, ( )

14,34 que les femmes gardent le silence dans les assemblées, car elles n’ont pas la permission de parler ; mais qu’elles restent dans la soumission, comme le dit la Loi.


1738 Bible des peuples sur verset 2018-10-21: Le verset 34 ignore la fin du 33. On imagine volontiers qu’après : Comme dans toutes les Églises des saints… venait une conclusion du paragraphe 29-33, courte sans doute et impérative, suivie du verset 36 plus agressif encore. Au lieu de cela une phrase impersonnelle, comme l’article d’un règlement, précisant que la femme doit se taire dans l’assemblée, ce qui contredit 11.5 où Paul demandait à la femme qui prophétise ou qui dirige la prière de garder son voile. On comprend l’étonnement de certains auteurs anciens devant ce verset, et le fait que plusieurs manuscrits aient renvoyé les versets 34-35 à la fin du chapitre où ils ne tombent guère mieux. La fin interrompue du verset 33 montre qu’on a supprimé quelque chose. L’explication la plus probable est la suivante. L’intervention de Paul en 11.2-16 n’était pas spontanée, c’était sa réponse à une question posée, tout comme ses autres interventions des chapitres 7—15. Dans le cas présent, un groupe assez machiste se plaignait des femmes. La réponse de Paul ne les a pas satisfaits et ils ont inséré ici dans sa lettre la règle qu’ils voulaient imposer.

1737 Bible des peuples sur verset 2018-10-21: Les versets 34-35 ont scandalisé dès le début par leur dureté contre les femmes : dans certains textes anciens ils ont été déplacés. S’ils sont bien de Paul, il faut les entendre comme 11.1-16. L’apôtre était infaillible quant à la foi, mais aucune décision touchant l’organisation de l’Église, qu’elle vienne de Paul ou d’un autre qui n’est pas Paul, n’est au-dessus de la critique et irrévocable, même dans le cas où elle serait à un moment donné ordre du Seigneur (37).

1739 Bible des peuples sur verset 2018-10-21: REMISE EN PLACE, MISE À SA PLACE En 1Corinthiens 11.2 Paul voulait mettre la femme à sa place. Ici, dans ces versets controversés, il s’agit d’une remise en place pure et simple. S’ils ont été insérés, doivent-ils être considérés comme des gloses ? Dans ce cas ils ne font pas partie du texte inspiré. Doivent-ils être considérés comme texte reçu par l’Église ? Alors ils feraient partie de l’Écriture. On connaît les conditions de base de la discrimination de la femme dans la révélation : celle-ci nous transmet essentiellement le témoignage et les expériences religieuses de l’homme dans une société terriblement masculine. La Loi prenait acte de l’infériorité des femmes et la consacrait (voir la note en Lévitique*12.5). Faut-il aujourd’hui nous indigner, ou masquer ce fait en mettant sur le pavois quelque prophétesse secondaire, ou vouloir corriger le mal par une réécriture de l’Écriture ? Bien des possibilités sont ouvertes, car si l’Écriture est porteuse de l’Esprit, elle suggérera des interprétations diverses et riches à quiconque y cherche une Parole de Dieu. Dès à présent on peut faire remarquer que dans la Bible ce qui est le plus important tient souvent très peu de place, alors que des énumérations insipides, des prédications répétitives et quelque peu factices occupent des pages entières. Déjà, dans un Ancien Testament qui n’a pas en lui-même son achèvement, le Cantique est l’intuition la plus lucide et la plus audacieuse de l’essentiel, et l’Aimée y est seule face à Dieu. Dans les livres tardifs, Judith est celle qui fait tomber de leur piédestal, aussi bien les prêtres du Seigneur que les vaillants guerriers d’Israël. Le Nouveau Testament ne connaît pas beaucoup plus de femmes. Cela n’empêche pas que Marie y tient une place unique et que seuls les rationalistes ont pensé la lui contester. C’est à Marie de Magdala, figure de proue du groupe des femmes disciples, qu’est faite l’annonce officielle de la résurrection : on avait pourtant oublié de parler d’elles à la dernière Cène (voir la note en Jean*19.25). Ensuite viennent les diaconesses (voir la note en Romains*16.1), et l’intervention de Paul en 1Corinthiens 11 souligne le fait que les femmes prophétisaient tout autant que les hommes. Si l’Écriture est utile pour éduquer saintement l’homme (et la femme) de Dieu ( 2Timothée 3.16), sans doute cette disproportion entre leur importance relative et la place qu’ils occupent en longueur de colonnes peut-elle aider la femme à mieux distinguer son apport propre et ce qu’elle abandonnera sans regret aux hommes. La lutte contre les discriminations professionnelles ou salariales n’est pas suffisante pour donner à chacun la place qui lui convient, l’Écriture montre les chemins d’une restauration et d’une distinction des personnes à travers une conscience nouvelle de leur mission propre.

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14,35 Et si elles veulent obtenir un éclaircissement, qu’elles interrogent leur mari à la maison. Car pour une femme c’est une honte de parler dans l’assemblée. ( ) 14,36 La parole de Dieu serait-elle venue de chez vous ? Ne serait-elle arrivée que chez vous ? ( ) 14,37 Si quelqu’un pense être prophète ou inspiré par l’Esprit, qu’il reconnaisse dans ce que je vous écris un commandement du Seigneur. ( ) 14,38 S’il ne le reconnaît pas, lui-même ne sera pas reconnu. ( ) 14,39 Ainsi, mes frères, recherchez le don de prophétie, et n’empêchez pas de parler en langues, ( )



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