Première epître aux Corinthiens de Paul
11,18 Et d'abord, quand vous vous réunissez en communauté, j'entends qu'il y a des divisions parmi vous; ce que je crois en partie. ( ) 11,19 Oui, il faut qu'il y ait des scissions entre vous, pour que des hommes éprouvés se manifestent parmi vous. ( ) 11,20 Maintenant, quand vous vous réunissez ensemble, ce n'est pas le dîner de l'Adôn que vous mangez. ( ) 11,21 Oui, chacun se hâte de manger d'abord son propre dîner; l'un a faim et l'autre est ivre. ( ) 11,22 Ainsi, n'avez-vous donc pas de maison pour manger et pour boire ? Ou bien méprisez-vous la communauté d'Elohîms ? Voulez-vous faire honte à qui n'a rien ? Que vous dire ? Vous louangerai-je de cela ? Non, de cela je ne vous louange pas. ( )

11,23 Car j'ai moi-même reçu de l'Adôn ce que je vous transmets. L'Adôn Iéshoua‘, la nuit où il a été livré, a pris du pain;


1730 Bible des peuples sur verset 2018-10-21: TRANSMETTRE LA TRADITION Nous trouvons ici les deux mots transmettre et recevoir qui expriment à eux seuls le sens d’une tradition. On les retrouvera en 1Corinthiens 15.3 ; 1Thessaloniciens 4.1-2 et 2Thessaloniciens 3.6. Cette transmission d’un enseignement (1Corinthiens 15.3) ou d’une façon de vivre constitue la tradition. On appelle tradition apostolique l’ensemble des faits et des enseignements de Jésus que les apôtres ont transmis à l’Église parce qu’ils en étaient les témoins. Leur témoignage, c’était aussi leur foi en la résurrection et la glorification de Jésus, Fils de Dieu et Seigneur. Mais aussi, tout comme la foi juive faisait corps avec une morale et une façon de vivre comme peuple de Dieu, les apôtres transmettaient une façon de vivre et de prier qui serait désormais celle du peuple de Dieu restauré. Très tôt dans l’Église on a distingué les deux éléments complémentaires sur lesquels s’appuyait la foi nouvelle. Il y avait les Écritures et la Tradition des apôtres, (ou : le témoignage des apôtres) : Jean 2.22 ; Actes 2.42 ; 2Timothée 3.14-16. L’Écriture, bien entendu, c’était la Bible de l’Ancien Testament, laquelle existait en hébreu et en grec, mais dans le monde romain où vivait la grande majorité du peuple juif, on utilisait la version grecque dite des Septante. Quant à la tradition des apôtres, il faut nous garder d’une confusion fréquente. Dans la suite des temps, tout spécialement à partir de la réforme protestante, on a opposé la Bible et la Tradition. À cette époque la Bible désignait la Bible chrétienne complète, Ancien et Nouveau Testament, et par Tradition on entendait tout ce que la Bible ne contenait pas explicitement, la façon chrétienne de comprendre la Bible, la liturgie ancienne, les enseignements que le peuple chrétien dans son ensemble n’avait jamais cessé de croire et que les successeurs des apôtres avaient maintenu. La Tradition, donc, désignait tout ce qui était partie de la foi des apôtres, mais qu’on ne lisait pas sous une forme explicite dans le Nouveau Testament. Par contre, au temps des apôtres, la tradition apostolique ne se limite pas à ce qui est resté oral, elle est l’enseignement que les apôtres donnent comme témoins du Christ. Le fait que Paul parle de tradition pour le récit de la dernière Cène ne s’oppose d’aucune façon à ce qu’il y en ait eu déjà des documents écrits. Une comparaison de ce que Paul en dit ici (11.23-26) avec les textes parallèles des évangiles synoptiques montre que déjà on en avait adapté et rédigé le récit en vue de la célébration liturgique, tout en maintenant un schéma indiscuté. En cette année 55 ou 56 existaient déjà les documents que Matthieu, Marc et Luc ont reproduits dans leurs évangiles, et il serait bien étonnant que Paul les ait ignorés — mieux encore, qu’il n’en ait gardé aucun avec lui, à côté des Écritures ( 2Timothée 3.15), sans doute des sélections de l’Ancien Testament ( 2Timothée 4.13).

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11,24 il a rendu grâces, il l'a partagé et dit: « Ceci est mon corps pour vous. Cela, faites-le pour mémoire de moi. » ( ) 11,25 De même aussi la coupe, après le dîner, disant: « Cette coupe est le pacte neuf en mon sang. Cela, faites-le aussi souvent que vous boirez, pour mémoire de moi. » ( 2Co 3,6 , ) 11,26 Oui, aussi souvent que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort de l'Adôn, jusqu'à ce qu'il vienne. ( Mc 14,22 , ) 11,27 Ainsi, qui mange le pain ou boit la coupe de l'Adôn indignement est coupable du corps et du sang de l'Adôn. ( ) 11,28 Que l'homme s'éprouve lui-même, et alors, de ce pain, qu'il en mange, de cette coupe, qu'il en boive. ( )