Première epître aux Corinthiens de Paul
2,3 Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je me suis présenté à vous. ( ) 2,4 Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, ( ) 2,5 pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. ( ) 2,6 Pourtant, c’est bien de sagesse que nous parlons devant ceux qui sont adultes dans la foi, mais ce n’est pas la sagesse de ce monde, la sagesse de ceux qui dirigent ce monde et qui vont à leur destruction. ( ) 2,7 Au contraire, ce dont nous parlons, c’est de la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, établie par lui dès avant les siècles, pour nous donner la gloire. ( )

2,8 Aucun de ceux qui dirigent ce monde ne l’a connue, car, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire.


1656 Bible des peuples sur verset 2018-09-23: Nous lisons ici, à quelques lignes d’intervalle deux affirmations très fortes relatives à la sagesse biblique. Elles se complètent l’une l’autre. D’une part il nous dit : l’œil n’a pas vu, l’oreille na pas entendu ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. Mais à nous, Dieu nous l’a révélé par l’Esprit, car l’Esprit explore tout, jusqu´aux profondeurs de Dieu. En 1.21 il avait écrit : Le monde, avec sa sagesse, n’a pas reconnu Dieu quand il mettait en œuvre sa sagesse. Il a donc plu à Dieu de sauver des croyants grâce à une folie que nous proclamons. La première de ces deux phrases est l’affirmation d’une sagesse chrétienne que ni l’étude, ni la méditation, ni l’ascèse ne pouvaient procurer. Elle est don de Dieu et elle est un fruit de l’Esprit de Dieu. Il faut donc préciser que pour Paul comme pour les autres témoins de Jésus, l’Esprit ne pénètre les profondeurs de Dieu que lorsqu’il est tout aussi bien l’Esprit de Jésus que l’Esprit de Dieu. Et Paul sait par expérience que l’Esprit lui a révélé les mystères de Dieu. Celui qui entre dans le chemin de la sagesse chrétienne grâce à des dons petits ou grands, extraordinaires ou très discrets, avec ou sans miracles, va donc apprendre quelque chose du secret de Dieu, et il découvre à quel point la sagesse de Dieu est déconcertante : une folie, dit Paul. Ici, nous ne sommes pas dans les discussions, mais face à des expériences terribles. Dans ces versets, Paul rappelle tout simplement la tragédie qui a terminé la mission de Jésus. Non seulement la mort horrible du maître qui était tout pour ses disciples, mais aussi l’enterrement d’une espérance qui avait soulevé les meilleurs en Israël. Si Jésus était le sauveur attendu depuis des siècles, que penser du Dieu qui l’avait ignoré ou abandonné ? Dieu sauve à travers une suite d’échecs, il se manifeste à travers des événements qui nous déroutent. Lorsque Dieu était aux prises avec les rébellions de son peuple, il n’avait pas hésité à le briser, mais les tragédies de cette histoire n’avaient pas été en vain. Israël humilié et maltraité avait fini par prendre une première place sur la scène des peuples. Ses prophètes avaient parlé dans le vide, on les avait persécutés, mais maintenant leur message devenait vie pour d’innombrables croyants. Et lorsque, à la fin de l’évangile, Jésus éclaire pour ses apôtres le sens de la tragédie à laquelle ils ont assisté, il leur montre que l’histoire biblique était tout entière habitée par un mystère de mort et de résurrection (Luc 24.13-48). À première vue il ne semblerait pas qu’en se faisant chrétien on adopte une foi qui fait scandale. On n’a même pas à se plier, comme on le fait dans d’autres religions, à des coutumes spéciales dans la façon de s’alimenter, de s’habiller, de limiter les relations avec ceux qui ne partagent pas notre foi. Pas de croyances choquantes. Mais d’un autre côté, se faire baptiser, c’est commencer une vie et une expérience de foi dans laquelle Dieu se chargera de nous déconcerter de mille manières. Notre vie va prendre un tour que nous n’avions pas imaginé, les événements extérieurs et les appels intérieurs de l’Esprit se joindront pour nous obliger à mettre en pratique ce que Jésus nous offrait : Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il renonce à lui-même. Qu’est-ce que ce renoncement à soi-même, que les sages n’ont pas connu, et qui permet de communier avec la sagesse mystérieuse de Dieu ? Le premier pas est ce que la Bible appelle l’obéissance de la foi. Le jour où l’on a la certitude que le message est de Dieu, on accepte de le prendre tout entier, tel qu’il est transmis par les apôtres et par l’Église du Christ. La foi selon la Bible inclut toujours l’obéissance à des autorités humaines qui nous transmettent la parole de Dieu, et c’est seulement à cette condition que l’Esprit nous communique la sagesse supérieure à laquelle Paul faisait allusion. En Colossiens 2.23 Paul a une phrase assez dure pour ceux qui prétendent atteindre une connaissance supérieure moyennant leurs pratiques ascétiques : “Tout cela semble une doctrine élevée, d’autant plus qu’on traite durement son corps, mais c’est inefficace pour mater les rébellions de la chair”. Ici il faut entendre la chair au sens biblique, et la “rébellion de la chair” est l’orgueil secret de celui qui n’a pas renoncé à se gouverner lui-même. Ici l’expérience a plus de poids que les arguments intellectuels. Tout chrétien qui a commencé de suivre les appels de l’Esprit est mis tôt ou tard à l’épreuve. Pour chacun Dieu a prévu des pierres d’achoppement, l’échec, le deuil ou les infirmités sans remède. Pourtant, bien souvent, ce qui est le plus difficile d’accepter comme une volonté de Dieu, c’est que le scandale vienne de l’Église elle-même. Mais ce sont les scandales les plus grands qui nous font pénétrer au cœur de la sagesse divine. Jésus est l’exemple de cette contradiction, envoyé par le Père et condamné par les responsables du peuple de Dieu, sans perdre un moment le sens de l’obéissance qu’il devait par eux à son Père.

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2,9 Mais ce que nous proclamons, c’est, comme dit l’Écriture : ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé. ( ) 2,10 Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, en a fait la révélation. Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu. ( ) 2,11 Qui donc, parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu. ( ) 2,12 Or nous, ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu, mais l’Esprit qui vient de Dieu, et ainsi nous avons conscience des dons que Dieu nous a accordés. ( ) 2,13 Nous disons cela avec un langage que nous n’apprenons pas de la sagesse humaine, mais que nous apprenons de l’Esprit ; nous comparons entre elles les réalités spirituelles. ( )



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