Evangile de Jean
20,29 Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » ( ) 20,30 Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. ( Mc 8,12 , ) 20,31 Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. ( ) 21,1 Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. ( ) 21,2 Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. ( Ex 4,1 , )

21,3 Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.


296 Saint Augustin sur verset 2004-05-01: Nous ne devons voir là ni découragement, ni répudiation de la mission à laquelle ils avaient été appelés. On aurait pu le croire si on avait vu les apôtres reprendre leurs anciennes occupations après la mort de Jésus. Mais on ne pouvait avoir cette idée après qu’ils l’avaient vu vivant. Pierre se donnait là à une occupation qui devait le faire vivre sans grever personne (saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, CXXII, 5).

295 missel.free.fr sur verset 2004-05-01: Ce n’était pas une faute pour eux de reprendre après leur conversion ce qui avant leur conversion était sans faute (...) Il y a des professions qu’il est presque impossible d’exercer sans commettre de péché : il était impossible que saint Matthieu retournât à sa profession de publicain ; mais la profession de pêcheur n’était pas de celles-là (saint Grégoire le Grand : homélie XXIV sur les péricopes évangéliques).

2863 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: À propos de cette pêche, lire la fin du commentaire de Luc 5.1. Le verbe se manifester que nous lisons en 21.1 ne s’applique nulle part ailleurs aux apparitions de Jésus ressuscité (sauf dans les paragraphes ajoutés à l’Évangile de Marc en 16.9-12). Par contre on le lit en Jean 2.11 et il semble bien que la troisième fois en 21.14 se réfère à la première manifestation en Cana et au second signe miraculeux conté en 4.54. Dans une première rédaction de cet évangile, c’était peut-être le troisième des miracles accomplis par Jésus en Galilée. Ce qui est clair, par contre, c’est que cette manifestation de Jésus a été contée par l’auteur de façon à rappeler la rencontre des premiers disciples aux lieux où Jean baptisait ( 1.35). On retrouve les mêmes noms, en particulier Nathanaël, dont on précise qu’il était de Cana. Il est assez probable que le disciple que Jésus aimait, révélé ici comme l’auteur de l’évangile, soit l’un des deux disciples dont on ne donne pas le nom, tout comme pour l’un des deux disciples de 1.40. Ces considérations pourraient confirmer que Jean a déplacé en cet endroit la pêche miraculeuse contée en Luc 5.1. Celle-ci devait se situer au tout début du ministère de Jésus, elle avait eu pour témoins les premiers disciples revenus avec Jésus du baptême de Jean. L’évangéliste, déjà vieux, aura voulu mettre ici sa signature en bouclant la boucle, de la première rencontre de Jésus à la rencontre finale, toujours mystérieuse (“et si je voulais qu’il reste” ?). Il aura donc placé ici la pêche miraculeuse, la faisant fusionner avec une manifestation de Jésus ressuscité qui, sur le rivage, a déjà préparé le feu et le petit déjeuner (même le poisson) pour accueillir les apôtres qui reviennent bredouille. Et les premiers disciples se retrouvent pour contempler la gloire de Jésus ressuscité. Confessons qu’il y a là un peu de factice, mais rien qui ne soit témoignage et vérité. On n’en finirait plus si l’on voulait seulement énumérer toutes les suppositions qui ont été faites pour expliquer les petites incohérences du récit. Des dizaines de grands exégètes ont écrit des centaines de pages pour découvrir ces petites incohérences, pour retrouver les morceaux dont se seraient inspirés le ou les auteurs d’un tel texte, les vérités qu’ils voulaient enseigner quand ils ont ajouté ce chapitre à un évangile qui ne le contenait pas. Mais quand on a transformé cette page en une macédoine, il ne reste plus rien qui vaille, et c’est là que le mystère réapparaît : comment un assemblage de fragments sans intérêt a-t-il pu mobiliser à un tel point, depuis vingt siècles, la foi de ses lecteurs, et amener de si grands spécialistes à lui consacrer tant d’efforts ? Quel est le secret de son attirance ? C’est vrai, en un sens, que cet épisode a été ajouté après la conclusion qu’on lisait en 20.31. Mais ce n’est pas la reprise de quelque chose qui aurait oublié, c’est l’ouverture d’une nouvelle perspective. Jean a terminé son discours en 20.31 avec une proclamation de la foi, mais ici il fait œuvre poétique, disons : créative, quand il fusionne les deux récits ; mieux encore, il les a laissé parler, il n’a pas expliqué ou enseigné. L’essentiel ici, c’était ce que Jean, et Pierre, et chacun de nous éprouve lorsqu’il a laissé mûrir en lui l’amour de Jésus, lorsque nous voyons que notre vie se consume pour lui et ne peut plus se détacher de son mystère. Jean a laissé voir ce que serait désormais la relation entre Jésus et ceux qu’il avait appelés. Le triple reniement de Pierre effacé ? Voilà ce que dira le catéchiste, mais ce n’était pas le principal : l’important, c’est que Pierre aimera et connaîtra Jésus en aimant son Église. Les bruits qui couraient sur un vieux Jean toujours en vie ? Ils ne sont qu’un prétexte pour dire la soif de la vie éternelle, toujours plus ardente chez le disciple bien-aimé.

( )
21,4 Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. ( ) 21,5 Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » ( ) 21,6 Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. ( 1S 24,2 , ) 21,7 Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. ( ) 21,8 Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. ( )



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