Evangile de Jean
20,2 Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » ( ) 20,3 Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. ( ) 20,4 Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. ( ) 20,5 En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. ( ) 20,6 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ( )

20,7 ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.


2857 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: LE TOMBEAU VIDE ET LES APPARITIONS
Il est difficile de mettre d’accord les évangiles quant aux détails de la mise au tombeau et quant au lieu et au moment des différentes apparitions de Jésus ressuscité. C’est un fait pourtant que les quatre récits sont d’accord sur l’essentiel ; les quatre nous indiquent ces deux signes d’une résurrection qui reste mystère. La résurrection de Jésus n’est pas un fait historique bien qu’elle soit une réalité. Cette affirmation étonnera peut-être quelques-uns, et il est bon de préciser. Jésus ressuscité, cela ne veut pas dire seulement que Jésus a échappé à la mort. S’il était revenu à une vie, disons : terrestre, ce serait un fait historique, mais alors n’importe qui aurait pu le rencontrer, et ensuite on expliquerait où il est parti, car nous n’avons plus de ses nouvelles. Mais les évangiles et les Actes affirment que la résurrection de Jésus est une entrée dans la Gloire, c’est-à-dire dans l’éternité. Jésus est désormais le Seigneur, et c’est lui qui distribue au monde l’Esprit de Dieu. La résurrection de Jésus appartient donc au monde éternel et définitif ; elle est le terme d’un passage (c’est le sens du mot Pâque), mais cela, personne n’en peut donner la preuve. Ici-bas nous n’en avons que les retombées, Dieu nous en donne des signes, mais nous ne pouvons pas la classer parmi les mille et un phénomènes qui composent notre histoire. Dieu ne pouvait pas demander aux apôtres de croire en cette résurrection sans d’abord la leur avoir fait connaître, car ce n’est pas d’eux que la chose pouvait naître. Désemparés par sa fin tragique et inattendue, ils n’allaient pas se mettre à réfléchir, à faire de la théologie, pour découvrir en un trait de génie qu’il était toujours là dans son tombeau mais que Dieu en avait fait le Seigneur de l’histoire. Il fallait des signes d’autant plus convaincants que la foi qu’on leur demandait contredisait tout ce que suggérait la raison. Et parce que Dieu rejoint toujours les exigences de notre psychologie et de notre esprit, il donne deux signes complémentaires, l’un et l’autre nécessaires : le tombeau trouvé vide et les apparitions. Certains chrétiens qui refusent systématiquement tout témoignage relatif à un miracle disent que le corps a dû être déplacé à l’insu des apôtres et s’est décomposé ailleurs, mais que cela ne contredit en rien la foi en la résurrection : Jésus n’a pas besoin de ce corps dans le monde de Dieu. C’est oublier que Dieu a donné là un signe. Dans la culture hébraïque, celle des apôtres, l’homme est un et l’on ne sépare pas le corps et l’âme. Le corps qui resterait à se corrompre quelque part serait la preuve que la personne n’est pas ressuscitée ( Actes 2.31), et par contre sa disparition humainement inexplicable est le signe du passage de Jésus à la Gloire. (Et, soit dit de passage, il y a tout à parier que le fameux Suaire de Turin est authentique : c’est comme un écho du tombeau vide, car on ne saurait expliquer cette empreinte si ce n’était pas le suaire du ressuscité. Et si le suaire est bien, comme il est prouvé, celui d’un crucifié, il ne pourrait pas être ce qu’il est si le corps avait été enlevé.) Précisons que ces deux signes sont donnés aux apôtres, pas à nous. Pour nous l’histoire du tombeau se perd dans le passé, tout est loin d’être clair vu de là où nous sommes. Ce n’était pas la même chose pour les apôtres. Les évangiles relatent brièvement ce que les témoins ont pu dire, mais pour eux, dans le contexte du moment, le signe a été incomparablement plus lumineux. Tout s’est déroulé de telle façon qu’ils en ont été retournés et qu’ils n’ont pas pu ne pas voir que Dieu était passé. C’est ainsi que Jean le premier a cru, et ensuite les autres. Les apparitions leur ont apporté infiniment plus, mais même après les apparitions, le tombeau vide n’a pas perdu sa valeur. Nous sommes ainsi faits que même pour les expériences spirituelles indélébiles, le souvenir s’éclipse par moments, et c’est un grand réconfort que de pouvoir alors s’appuyer sur des indices matériels : ce que l’on a vu et palpé et que l’on peut encore revérifier. Les apparitions aussi sont un signe, et certaines sont plus qu’un signe, s’il est vrai que l’essentiel est au-delà de ce que l’œil peut voir et l’oreille entendre. Dans les commentaires nous avons montré que les apparitions du ressuscité sont de caractère très divers ; certaines sans doute restent dans le domaine sensible : on croit vraiment voir, on entend, on dialogue… D’autres sont du domaine de l’extase : il y a une rencontre directe de Dieu, et cette rencontre porte une vérité indicible qu’elle laisse gravée dans l’esprit, une conviction qui renouvelle toute la personne. Nous avons un exemple de ces dernières lors de la conversion de Paul. Il faut être bien ignorant des textes du Nouveau Testament comme des réalités de la vie spirituelle pour ne pas voir que Paul a alors rencontré Dieu en la personne de Jésus ; on s’étonne que certains “maîtres” veuillent la traiter avec indulgence comme la conséquence d’un remords ou le résultat d’un coup de soleil. Le tombeau vide et les apparitions sont les signes donnés par Dieu aux apôtres. Pour nous, après avoir lu le récit de l’évangile, nous ne tenons pas les signes et nous ne pouvons que croire la parole des apôtres : Jean le dit en 1Jean 1.3. Mais Dieu ne peut pas demander la foi s’il ne nous donne, à nous aussi, des signes. Et le grand signe, c’est l’effusion de l’Esprit. Notre foi est née de la parole de Dieu qui nous était proclamée, transmise, monnayée dans la communauté chrétienne. L’Esprit accompagne celui qui évangélise et donne force à sa parole, et il agit en même temps en celui qui écoute. Mais Paul et Jean affirment que la foi se voit confirmée et garantie par les dons de l’Esprit qui nous sont distribués lors de l’entrée en Église— pour nous, les sacrements du baptême et de la confirmation. C’est alors que Dieu doit donner — et qu’il donne — le début de ce que le baptisé, ou le confirmé, vont expérimenter par la suite s’ils veulent bien ne pas sortir du chemin et des paradoxes de l’Évangile. Et cette expérience, c’est l’expérience d’un autre agissant très librement en nous : c’est la découverte du monde spirituel. Mais ici vaut la parole de Jésus quand on l’interrogeait sur le petit nombre des élus : Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car beaucoup désireraient entrer et n’entreront pas.

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20,8 C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. ( ) 20,9 Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. ( ) 20,10 Ensuite, les disciples retournèrent chez eux. ( ) 20,11 Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. ( ) 20,12 Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. ( Ex 25,8 , Ex 25,18 )



trouve dans 2 passage(s): Les femmes au tombeau, La résurrection,
trouve dans 3 liturgie(s): Dimanche-1-Dimanche de Pâques annee C, Dimanche-1-Dimanche de Pâques annee B, Dimanche-1-Dimanche de Pâques annee A,
trouve dans 1 document(s) de référence: Catéchisme de l'Eglise Catholique § 515,
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