Evangile de Jean
19,19 Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. » ( ) 19,20 Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. ( ) 19,21 Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : « N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs”. » ( ) 19,22 Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. » ( ) 19,23 Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. ( )

19,24 Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats.


2845 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: L'Ancien Testament s’accomplit dans le Christ Ainsi devait s’accomplir l’Écriture. Les citations de l’Écriture dans l’évangile nous déroutent souvent car nous avons l’impression qu’il n’y a qu’une rencontre occasionnelle de mots entre ce que dit le texte cité de l’Ancien Testament et l’événement de l’évangile auquel on veut qu’il se rapporte. S’agirait-il d’un jeu de mots, ou d’un hasard de circonstances, et l’évangéliste croyait-il vraiment que l’auteur ancien avait vu d’avance ce qui allait arriver à Jésus ? Il est vrai que certains passages qui signalent des accomplissements de l’Écriture ne montrent qu’un rapport lointain avec le texte cité, mais ce n’est guère le cas que pour Matthieu et, il faut le préciser, dans ses deux premiers chapitres dont nous avons dit le caractère assez spécial. Ailleurs il y a bien un rapport en profondeur. C’est tout spécialement le cas dans l’Évangile de Jean. L’Écriture s’accomplit : cela ne veut pas dire seulement que ses paroles peuvent s’appliquer à Jésus en telle ou telle circonstance. Pour Jean, telle ou telle parole a été écrite pour lui ou, plus exactement, celui qui l’a dite ou la personne à qui elle s’adressait bien des années auparavant, vivait alors le même mystère de mort et de résurrection, de persécution ou d’action de l’Esprit qui atteint sa plénitude en Jésus. Pour Jean — il faudrait dire : pour Jésus et pour les apôtres — les auteurs sacrés ne sont pas de saintes personnes dont on a postérieurement canonisé les écrits avec l’accord silencieux d’un Dieu lointain. Les auteurs sacrés sont des témoins choisis par Dieu tout autant que les apôtres l’ont été par Jésus. Les uns et les autres, bien que d’une façon différente, ont dit et ont fait des choses dont la vraie portée leur échappait. Face au doute qui nous assaillerait facilement : pourquoi voir le Christ dans leurs paroles s’ils ne pensaient pas à lui ?, il faut nous rappeler deux affirmations de l’Écriture. D’abord, que le Christ est premier dans le plan de Dieu et dans sa vision de l’univers ( Éphésiens 1.1) ; ensuite que le Verbe de Dieu illuminait le monde des hommes dès le commencement. Sa venue dans le monde, en la personne du Christ mettait en pleine lumière et menait à son achèvement tout ce qui, jusqu’à sa venue, restait inaccompli. L’évangile parle d’accomplissement, et ce faisant, il entre pleinement dans la forme de pensée de la culture hébraïque. Alors que pour nous, les verbes jouent sur le temps : le passé, le présent et le futur, les verbes hébraïques jouent d’abord sur l’opposition entre ce qui est accompli et ce qui ne l’est pas encore. C’est ainsi que pour les verbes en hébreu il n’y a que deux “temps” (le mot n’est pas très juste), le parfait et l’imparfait. Ce non-parfait, ou non accompli peut être un présent ou un futur, cela a peu d’importance, l’auditeur interprétera, et souvent il n’est pas nécessaire de préciser. L’opposition de l’Ancien et du Nouveau Testament, ce n’est donc pas d’abord une question de temps : le plus ancien contre le plus neuf, mais c’est le non accompli, en cours d’accomplissement, face à ce qui est accompli. Dans la vie du chrétien, aujourd’hui, tout comme dans la vie de l’Église et dans la vie du monde déjà atteint et profondément marqué par vingt siècles de l’Évangile, il y a une part d’accompli et une part de non accompli, et c’est pourquoi l’Ancien Testament n’a rien perdu de sa valeur.

( )
19,25 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. ( ) 19,26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » ( ) 19,27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. ( Mt 5,5 , ) 19,28 Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » ( Mt 5,6 , ) 19,29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. ( )



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