Evangile de Jean
18,31 Pilatus, donc, leur dit: « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le vous-mêmes selon votre tora. » Les Iehoudîm lui disent: « Pour nous, nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort. » ( ) 18,32 Cela pour accomplir la parole de Iéshoua‘, dite pour signifier de quelle mort il devait mourir. ( ) 18,33 Pilatus rentre donc à nouveau dans le prétoire. Il appelle Iéshoua‘ et lui dit: « Toi, es-tu le roi des Iehoudîm ? » ( ) 18,34 Iéshoua‘ répond: « Toi, dis-tu cela de toi-même, ou bien d'autres te l'ont-ils dit de moi ? » ( ) 18,35 Pilatus répond: « Suis-je, moi, un Iehoudi ? Ta nation et les chefs des desservants t'ont livré à moi. Qu'as-tu fait ? » ( )

18,36 Iéshoua‘ répond: « Mon royaume n'est pas de cet univers. Si mon royaume était de cet univers, mes gardes se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Iehoudîm. Mais mon royaume n'est pas d'ici. »


2842 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: LE CHRIST-ROI Ma royauté ne me vient pas de ce monde. Il faut se souvenir de ce qui a été dit au sujet de Luc 8.9. Dans l’évangile, le même mot veut dire : le royaume, c’est-à-dire le pays que le roi gouverne ; le règne, ou le gouvernement du roi ; la royauté, ou la dignité et le pouvoir du roi. Dans la réponse de Jésus à Pilate, le sens n’est pas royaume, mais royauté. De toute façon, il serait faux de comprendre : “Mon royaume est dans un autre monde et les problèmes sociaux et politiques de ce monde ne m’intéressent pas. Je suis venu apporter le salut spirituel, de façon individuelle, aux âmes croyantes”. De même, il serait faux de comprendre cette phrase : Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais pas reçu d’en haut, comme si les autorités tenaient leur pouvoir directement de Dieu et que donc personne n’aurait le droit et le devoir de lutter pour les remplacer par d’autres moins corrompues, moins injustes ou plus capables. Voir le commentaire de Romains*13.1. Les mains liées, Jésus se comporte comme un roi devant le gouverneur Pilate, prisonnier de son poste et de ses propres ambitions. Jésus n’est pas un roi comme ceux de ce monde, parce qu’il n’a pas le pouvoir qui s’impose aux hommes. Jésus, le roi des Juifs, n’est pas venu restaurer la nation indépendante des Juifs, mais établir le règne de la vérité que Dieu leur promettait depuis des siècles. Et la vérité ne progresse pas par la force des armes, mais grâce au témoignage de ceux qui vivent dans la vérité. On peut persécuter les témoins de la vérité, mais eux ne persécutent personne. Ma royauté n’appartient pas à ce monde. Jésus est différent des autres autorités qui ont obtenu le pouvoir par la force ou par une élection. C’est le Père qui a envoyé Jésus et l’a consacré roi. Pilate au contraire avait été nommé par l’empereur de Rome : il devait sa carrière autant à sa propre ambition qu’à plusieurs protecteurs. Comment un tel homme aurait-il eu pouvoir sur le Fils de Dieu et comment l’aurait-il fait crucifier par peur du peuple, si ce n’avait été pour accomplir un décret d’en haut ? En effet, pas même un moineau ne tombe à terre sans que le Père le permette. Dieu n’accepte pas que le destin de ses enfants soit brisé par des créatures humaines, si puissantes soient-elles. Il se préoccupe tellement de chacun de nous que même les injustices commises contre nous devront servir le projet qu’il a à notre égard. Et parce que notre sort dépend à la fois du Père et des autorités humaines, nous devons croire qu’il les guide en bien des circonstances, même quand leur autorité est “de ce monde”, c’est-à-dire d’une légitimité toujours discutable. Pilate était coupable quand il condamnait Jésus. Comme il avait opprimé et scandaleusement exploité les Juifs, il craignait leurs accusations auprès de l’empereur. Néanmoins, pour lui, la condamnation de Jésus ne signifiait que la mort d’un Juif de plus : il n’en portait pas toute la responsabilité puisque ce genre de justice provenait du système colonial des Romains. Caïphe par contre, le grand prêtre, avait livré Jésus après avoir condamné ses actions et ses paroles en connaissance de cause : il était donc plus coupable (11). Nous n’avons pas d’autre roi que le César ! (15). Ainsi criait la foule poussée par les dirigeants, en dépit de sa haine pour les Romains et leur empereur (dans ce texte le mot César ne désigne pas celui que l’histoire connaît sous le nom de Jules César, et qui était mort en 44 av J.C. ; le “César” ou empereur régnant à l’époque était Tibère). En fait quelques années plus tard les Juifs n’auront pas d’autre roi que le César et c’est lui qui détruira leur nation. Pilate voulait sauver la vie de son prisonnier quand il le présentait si défiguré. Mais en présentant un roi humilié, il offensait profondément le peuple opprimé : ils ne pouvaient que se rebeller.

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18,37 Pilatus lui dit donc: « Ainsi, tu es roi ? » Iéshoua‘ répond: « Tu dis, toi, que je suis roi. Moi, je suis né pour cela, et pour cela je suis venu dans l'univers: pour témoigner de la vérité. Quiconque est de la vérité entend ma voix. » ( ) 18,38 Pilatus lui dit: « Qu'est-ce que la vérité ? » Après avoir dit cela, de nouveau il sort vers les Iehoudîm et leur dit: « Moi, je ne trouve en lui aucun crime. ( ) 18,39 Mais c'est votre coutume que je relâche quelqu'un pour Pèssah. Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Iehoudîm ? » ( ) 18,40 Ils crient donc à nouveau en disant: « Non, pas celui-là, mais Bar-Abba ! » Or Bar-Abba était un bandit. ( ) 19,1 Alors donc, Pilatus prend Iéshoua‘ et le flagelle. ( )