Evangile de Jean
18,23 Jésus lui répliqua : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » ( ) 18,24 Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe. ( ) 18,25 Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » Pierre le nia et dit : « Non, je ne le suis pas ! » ( ) 18,26 Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? » ( ) 18,27 Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta. ( )

18,28 Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal.


20913 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Jésus est jugé par les autorités civiles

17438 Alcuin d'York (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien encore il veut leur dire: Vous avez une loi, et vous savez ce qu'elle prononce en pareille circonstance, faites donc selon que vous le croyez juste.

17437 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Mais est-ce que la loi ne défend pas d'épargner les malfaiteurs, et surtout les séducteurs qui cherchent à détourner du culte du vrai Dieu comme était Jésus dans leur pensée? Si donc ils répondent qu'il ne leur est pas permis de mettre personne à mort, c'est, entendons-le bien, à cause de la solennité du jour qu'ils avaient commencé à célébrer. L'excès de votre malice vous a-t-il fait perdre entièrement toute raison que vous vous croyiez purs du sang innocent parce que vous voulez le faire répandre par un autre? - S.Chrys. Ou bien ils répondent qu'ils ne peuvent le mettre à mort, parce que leur pouvoir était singulièrement diminué depuis qu'ils étaient soumis à la domination romaine. Ou bien encore, Pilate leur ayant dit: «Jugez-le suivant votre loi, ils veulent lui prouver que le crime que Jésus a commis n'est pas contre la loi juive, et ils répondent: «Il ne nous est pas permis», c'est-à-dire, il n'a point péché contre notre loi, mais son crime est un crime contre la sûreté publique, puisqu'il s'est dit roi. On peut dire encore qu'ils désiraient faire mourir Jésus du supplice de la croix pour le couvrir d'ignominie par ce genre de mort; or il ne leur était pas permis de crucifier, mais l'exemple d'Etienne qui fut lapidé par eux montre qu'ils pouvaient mettre à mort d'une autre manière. Aussi l'Évangéliste ajoute: «Afin que fût accomplie la parole que Jésus-Christ avait dite, touchant la mort dont il devait mourir», parce qu'il était défendu aux Juifs de crucifier, ou bien l'Évangéliste s'exprime ainsi parce que Jésus devait être mis à mort, non-seulement par les Juifs mais par les Gentils.

17436 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: O aveuglement impie ! Ils craignaient de se souiller en entrant dans le prétoire d'un juge païen et ils ne craignent pas de répandre le sang de leur frère innocent, car ils ne savaient pas que celui qu'ils voulaient faire mourir était le Soigneur et l'auteur de la vie, et il faut attribuer ce crime plutôt à leur ignorance qu'à une volonté réfléchie.

17435 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les jours des azymes étaient commencés, et pendant ces jours ou ne pouvait entrer dans la maison d'un païen, sans contracter l'impureté légale.

17434 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le prétoire est ainsi appelé, parce qu'il est la demeure et le siège du préteur; or, les préteurs sont des préfets ou des commandants à qui on donne ce nom, parce qu'ils sont chargés d'intimer aux citoyens les ordres du souverain.

17433 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nous lisons en effet dans saint Marc que Jésus dit à ses disciples: «Voilà que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux princes des prêtres, aux scribes et aux anciens, ils le condamneront à mort et le livreront aux Gentils» ( Mc 10, 23). Or Pilate était romain, et les empereurs romains l'avaient établi gouverneur de la Judée. Ce fut donc pour accomplir cette prédiction de Jésus, qu'il serait livré aux Gentils et qu'ils lemettraient à mort, qu'ils ne voulurent point le recevoir des mains de Pilate, et qu'ils lui dirent: «Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort».

17432 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est-à-dire, dans la partie de la maison occupée par Pilate, en supposant que ce fût la maison de Caïphe. Or, pour quel motif ne voulurent-ils point y entrer? Afin de ne point se souiller et de pouvoir manger la Pâque.

17431 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est-à-dire, puisque vous voulez qu'il soit jugé selon vos désirs, et qu'à vous entendre, il semble que vous n'ayez jamais rien fait de répréhensible, prenez-le et condamnez-le, quant à moi, je ne consentirai jamais à juger de la sorte.

17430 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: L'Évangéliste revient à l'endroit de son récit qu'il avait interrompu pour raconter le reniement de Pierre: «Ilsamenèrent donc Jésus de chez Caïphe dans le prétoire». Déjà nous avions vu Jésus envoyé chez Caïphe par Anne, son collègue et son beau-père. Mais puisqu'il est envoyé chez Caïphe, pourquoi l'amener dans le prétoire? Saint Jean veut simplement dire qu'on l'amena dans la maison qu'habitait le gouverneur romain Pilate.

17429 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Qu'on interroge et qu'ils répondent, ceux qu'il a délivrés des esprits impurs, les malades qu'il a guéris, les lépreux qu'il a purifiés, les sourds à qui il a rendu l'ouïe, les aveugles dont il a ouvert les yeux, les muets dont il a délié la langue, les morts qu'il a ressuscites, et ce qui surpasse tous ces miracles, les insensés à qui il a donné la sagesse, et qu'ils disent si Jésus est un malfaiteur. Mais ceux qui portaient cette accusation étaient ces ingrats dont le Prophète avait fait cette prédiction: «Ils me rendaient le mal pour le bien» ( Ps 34, 12)

17428 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Cependant bien que Pilate vit Jésus enchaîné et amené devant lui par une foule aussi nombreuse, il ne crut pas que ce fût là une preuve péremptoire ou irrécusable de culpabilité, il les interroge donc: «Quelle accusation leur demande-t-il, portez-vous contre cet homme ?» Il leur fait sentir l'inconvenance qu'ils commettent en s'emparant du pouvoir de juger, et en ne lui laissant que celui d'infliger le châtiment; mais les Juifs refusent d'aborder de front l'accusation, et n'allèguent que de vagues présomptions: «Ils lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne vous l'aurions pas livré».

17427 Alcuin d'York (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: La Pâque, proprement dite, était le jour où on immolait l'agneau pascal, le soir du quatorzième jour de la lune; les sept jours suivants s'appelaient les jours des azymes pendant lesquels les Juifs ne devaient avoir chez eux aucun pain fermenté. Cependant nous voyons le jour de Pâque compté parmi les jours des azymes dans l'évangile de saint Matthieu, où nous lisons: «Le premier jour des azymes, les disciples s'approchèrent de Jésus, et lui dirent: Où voulez-vous que nous préparions ce qui est nécessaire pour manger la Pâque ?» ( Mt 26, 17) Le nom de Pâque est aussi donné aux jours des azymes, comme nous le voyons ici: «Afin de pouvoir manger la Pâque». Or, la Pâque ici ne signifie point l'immolation de l'agneau, qui avait lieu le soir du quatorzième jour de la lune, mais la grande solennité qui se célébrait après l'immolation de l'agneau; Notre-Seigneur avait donc célébré la Pâque comme les autres Juifs, le quatorzième jour de la lune, et fut crucifié le quinzième jour, qui était le jour de la grande solennité, et son immolation commença le quatorzième jour de la lune, du moment où on se saisit de lui dans le jardin des Olives.

17426 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Jésus fut conduit chez Caïphe avant le chant du coq, et le matin chez Pilate. L'Évangéliste nous donne ici une preuve que l'interrogatoire que Caïphe fît subir à Jésus pendant toute la nuit, ne put fournir contre lui aucun sujet d'accusation, et c'est pour cela qu'il le renvoie à Pilate. Mais saint Jean laisse aux autres évangélistes le soin de nous raconter ces détails, et en vient immédiatement à ce qui suivit les événements de la nuit: «Et eux n'entrèrent point dans le prétoire».

17425 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien donc Caïphe, pour une cause urgente, quitta la maison d'Anne, ou tous deux s'étaient réunis pour entendre les dépositions contre Jésus, et se dirigea vers le prétoire, en laissant à son beau-père l'interrogatoire de Jésus, ou bien Pilate avait établi le prétoire dans la maison même de Caïphe, parce que cette maison était assez grande pour loger à la fois et séparément Caïphe et le gouverneur romain.

17424 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'était la coutume chez les Juifs quand ils avaient condamné un coupable à mort, de le remettre chargé de chaînes au gouverneur, afin que le gouverneur le voyant en cet état, comprît qu'il était condamné à la peine de mort.

17423 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est à Caïphe, que Jésus était amené tout d'abord, et il n'y arriva cependant qu'en dernier lieu; on l'amenait comme un coupable déjà convaincu, Caïphe, d'ailleurs avait déjà résolu sa mort, il le livre donc sans aucun délai à Pilate pour qu'il le fit exécuter.

17422 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il nous faut examiner si saint Luc n'est pas en contradiction avec saint Jean lorsqu'il raconte que les Juifs formulèrent contre le Sauveur des chefs certains d'accusation: «Et ils commencèrent à l'accuser, ou disant: Nous avons trouvé celui-ci pervertissant notre nation, défendant de payer le tribut à César, et disant qu'il est le Christ roi» ( Lc 22, 2). D'après saint Jean, au contraire, les Juifs paraissent ne vouloir formuler aucune accusation aussi particulière, afin que Pilate s'en rapportant exclusivement à leur parole, cessât de leur demander ce dont ils l'accusaient, et qu'il le regardât comme coupable par cela seul qu'ils avaient cru devoir le livrer entre ses mains. Or nous devons admettre et le récit de saint Jean et celui de saint Luc; car il y eut dans cette circonstance bien des questions et des réponses échangées, chaque évangéliste a fait entrer dans sa narration ce qu'il a jugé plus utile, et saint Jean lui-même a rapporté certaines accusations dirigées contre Jésus, comme nous le verrons en son lieu: «Pilate leur dit donc: Prenez-le vous-même, et jugez-le selon votre loi».

17421 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Pilate quelqu'ait été le mode de procédure qu'il suivait à l'égard de Jésus, en sort avec des sentiments beaucoup plus modérés: «Pilate vint à eux dehors et leur demanda: Quelle accusation portez-vous contre cet homme ?»

17420 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'était le jour, en effet, où les Juifs célébraient la Pâque, que Jésus avait célébré un jour auparavant, parce qu'il voulait que sa mort eût lieu le sixième jour où se célébrait l'ancienne Pâque. Ou bien le mot Pâque s'étend ici à toute la fête.

2843 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: LA DATE DE LA PÂQUE Ce verset est le témoignage le plus fort sur le point suivant : Jésus est jugé par Pilate au matin du jour où se célèbre la Pâque, et il meurt ce même jour, quelques heures avant le repas pascal. La Pâque se célébrait cette année-là un sabbat (Jean 18.31 ; Marc 15.42) et le repas pascal se célébrait le vendredi soir : rappelons que chez les Juifs le “jour” de 24 heures commence au début de la nuit, lorsque apparaît la première étoile, et la nuit vient avant le jour, lequel se terminera de même au crépuscule. La Pâque se célébrait toujours à la pleine lune : le 14-15 du mois d’Abib, le mois du printemps (mois de Nisan dans le calendrier babylonien) : voir Exode 12.6 ; 23.15. Elle pouvait donc tomber n’importe quel jour de la semaine. Le fait qu’elle tombe cette année-là un samedi aide à retrouver l’année de la mort de Jésus : selon toute probabilité, en l’an 30, ce qui s’accorde très bien avec le début de la prédication de Jean Baptiste à l’automne 27. Le synoptiques semblent contredire Jean, puisqu’ils disent que Jésus a “mangé la Pâque” un jour plus tôt, c’est-à-dire le jeudi au soir — la veille du jour où il est mort, qui était un vendredi. Comment expliquer ce décalage ? Une des explications possibles est la suivante : Jésus aurait célébré la Pâque suivant un autre calendrier que le calendrier officiel : peut-être un calendrier essénien. En ce cas, le décalage pourrait avoir été d’un jour, comme il semble résulter des synoptiques : jeudi soir au lieu du vendredi soir. Mais ce n’est qu’une supposition. Une autre hypothèse a été proposée : Jésus aurait suivi un calendrier non officiel avec trois jours de décalage, et la Cène aurait eu lieu le mardi soir. Cette date serait confirmée par l’usage très ancien de certaines Églises du Moyen Orient qui demandaient deux jours de jeûne, le mardi et le vendredi, le mardi étant justifié par l’arrestation de Jésus. Ce décalage aurait l’avantage de rendre plus plausible le déroulement du procès de Jésus dont on se demande comment il a pu être si rapide : comparution devant Anne dans la nuit du jeudi, devant le plénum du Sanhédrin au vendredi matin, devant Pilate avec la flagellation, la seconde séance, chemin de croix et mort de Jésus vers les trois heures. Si l’arrestation avait eu lieu dans la nuit du mardi, on serait plus à l’aise pour suivre le déroulement. Bien des doutes, pourtant, ont été soulevés à l’encontre de cette hypothèse. La solution la plus probable est la suivante : Jésus n’a pas célébré la Pâque : voir la note placée en Luc*22.10. Outre ce que nous disons en cet endroit sur la façon habituelle de répondre de Jésus, il y a le fait que le récit des évangiles a été composé dans un milieu chrétien qui savait que la dernière Cène de Jésus avait été de fait l’inauguration de la nouvelle Pâque. Tous les Juifs préparent la Pâque ces jours-là, et Jésus également prépare “sa” Pâque. Donc les évangélistes ne se font pas de scrupule pour mettre le mot Pâque sur les lèvres des disciples et de Jésus lui-même. Mais les récits évangéliques de la dernière Cène ne font allusion à aucun des détails de la célébration juive, avec un agneau qu’on allait immoler au Temple ; rien n’en rappelle l’esprit : on ne retrouve que le Serviteur souffrant de Yahvé ( Isaïe 52.13) et la nouvelle Alliance ( Exode 19 ; Jérémie 31.31).

( Lc 22,63 , )
18,29 Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » ( ) 18,30 Ils lui répondirent : « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme. » ( ) 18,31 Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. » ( ) 18,32 Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. ( ) 18,33 Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » ( )



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