Evangile de Jean
8,23 Il leur dit: « Vous êtes d'en bas; moi, je suis d'en haut. Vous, vous êtes de cet univers; moi, je ne suis pas de cet univers. ( ) 8,24 Je vous ai donc dit: ‹ Vous mourrez dans vos fautes. › Oui, si vous ne croyez pas que moi je suis, vous mourrez dans vos fautes. » ( ) 8,25 Alors ils lui disent: « Toi, qui es-tu ? » Iéshoua‘ leur dit: « Dès l'entête, cela même que je vous ai dit. ( ) 8,26 J'ai beaucoup à dire sur vous et à juger; mais celui qui m'a envoyé est vrai, et moi, ce que j'entends de lui, je le dis à l'univers. » ( ) 8,27 Ils ne savent pas qu'il leur parle du père. ( )

8,28 Donc, Iéshoua‘ dit: « Quand vous élèverez le fils de l'homme, alors vous saurez que moi je suis. Par moi-même, je ne fais rien, mais ce que mon père m'enseigne, je le dis.


16246 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les Juifs ne comprirent donc pas que le Sauveur parlait de son Père, lorsqu'il disait : « Celui qui m'a envoyé est véridique. » Mais comme il en voyait quelques-uns parmi eux qu'il prévoyait devoir croire en lui après sa passion, il leur dit : « Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez que je suis. » Rappelez-vous ces paroles : « Je suis celui qui suis, » (Ex 3) et vous comprendrez ce que signifie cette parole : « Je suis. » Je diffère le moment où vous me connaîtrez pour rendre possible ma passion, et vous connaîtrez en votre temps qui je suis, lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme. Il veut parler ici de son élévation sur la croix, parce qu'il fut élevé en réalité lorsqu'il fut suspendu à l'arbre de la croix ; or, il fallait que sa mort sur la croix s'accomplît par les mains de ceux qui devaient par la suite croire en lui. Mais dans quel dessein leur adresse-t-il ces paroles ? C'est afin que personne ne se laisse aller au désespoir, sa conscience lui reprochât-elle les plus grands crimes, lorsqu'il voit ceux qui avaient mis Jésus-Christ à mort, obtenir le pardon de leur homicide.

16245 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien encore comme il venait de dire : « Alors vous connaîtrez que je suis, » et que la Trinité tout entière est le principe et la source de l'être même, le Sauveur prévient l'erreur des Sabelliens, en ajoutant aussitôt : « Et que je ne fais rien de moi-même, » c'est-à-dire, je ne viens pas de moi-même ; car le Fils, qui est Dieu, vient du Père, qui est Dieu. Si donc il ajoute encore : « Et je dis ce que mon Père m'a enseigné, » gardez-vous, à ces paroles, de toute pensée charnelle ; ne vous représentez point deux hommes devant les yeux, l'un qui serait le père, l'autre le fils, et le père parlant à son fils comme lorsque vous adressez vous-même la parole à votre fils ; car quelles paroles le Père pourrait-il adresser à son Verbe unique ? Si Dieu parle à vos cœurs sans l'intermédiaire d'aucune voix extérieure, comment parle-t-il à son Fils ? Il lui parle d'une manière incorporelle, parce qu'il l'a engendré d'une manière incorporelle ; il ne l'a point enseigné comme s'il l'avait engendré sans aucune science. Pour Dieu le Père, enseigner son Fils, c'est l'engendrer dans toute sa science ; car comme la nature de la vérité est simple, être et connaître sont une même chose pour le Fils. Et en l'engendrant, le Père lui a donné la connaissance, de la même manière qu'il lui a donné l'être.

16244 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur ramène de nouveau son discours à des proportions plus humbles : « Et celui qui m'a envoyé est avec moi. » Mais dans la crainte que ces paroles : « Il m'a envoyé, » ne paraissent à leurs yeux un signe d'infériorité, il ajoute : « Il est avec moi. » L'une de ces deux choses entrait dans l'économie de l'incarnation, l'autre est une preuve de divinité.

16243 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Tous deux sont ensemble, cependant l'un a été envoyé, l'autre a envoyé, parce que l'incarnation est une véritable mission, le Fils seul s'est incarné, et non le Père. Le Sauveur dit : « Celui qui m'a envoyé, » c'est-à-dire celui qui, par son autorité paternelle, a été la cause de mon incarnation. Ainsi le Père a envoyé le Fils, mais il ne s'est point séparé du Fils. Aussi ajoute-t-il : « Et il ne me laisse pas seul. » En effet, le Père ne pouvait être absent du lieu où il envoyait le Fils, lui qui nous dit, par son prophète : « Je remplis le ciel et la terre. » (Jr 23, 24.) Le Sauveur donne ensuite la raison pour laquelle Dieu ne l'abandonne point : « Parce que je fais toujours ce qui lui plaît. » Je n'ai pas commencé à le faire, je fais ce qui lui plaît sans commencement comme sans fin, car la génération divine n'a pas de commencement.

16242 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien encore Nôtre-Seigneur répond ici à l'objection qu'ils lui faisaient de ne pas venir de Dieu et de ne pas observer la loi du sabbat, en leur disant : « Je fais toujours ce qui lui plaît, » et il leur démontre ainsi qu'il était agréable à Dieu qu'il transgressât la loi du sabbat, car il s'applique en toute circonstance à prouver qu'il ne fait rien de contraire à Dieu son Père. Ces paroles, ce langage moins élevé, en déterminèrent un certain nombre à croire en lui : « Comme il disait ces choses, plusieurs crurent en lui. » L'Evangéliste semble dire : Ne soyez pas surpris d'entendre sortir de la bouche du Sauveur une doctrine moins relevée, puisque vous voyez que ceux que la sublimité de ses enseignements n'avaient pu persuader, sont amenés à croire en lui par des paroles en disproportion ce semble avec sa grandeur. Ils crurent donc en lui, mais non pas comme ils le devaient ; ils se contentèrent de se reposer avec joie dans les paroles plus humbles qu'ils venaient d'entendre. La suite prouvera bientôt, en effet, toute l'imperfection de leur foi, puisque nous les verrons se laisser aller à de nouveaux outrages contre le Sauveur.

16241 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: On peut encore établir autrement la suite du discours du Sauveur. Il n'avait pu convertir les Juifs, malgré la multitude de ses miracles et la force de ses divins enseignements ; il ne lui reste donc plus qu'à leur parler de sa croix : « Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, » etc; c'est-à-dire, vous pensez que vous serez délivrés de moi lorsque vous m'aurez mis à mort ; mais moi, je vous dis que c'est alors surtout que l'éclat des miracles, ma résurrection, et votre propre captivité, vous feront connaître que je suis le Christ, le Fils de Dieu, et que je ne lui suis point opposé. C'est pour cela qu'il ajoute : « Alors vous reconnaîtrez que je ne fais rien de moi-même, mais que je dis ce que mon Père m'a enseigné. » C'est ainsi qu'il prouve que le Père et le Fils ont une seule et même nature, et qu'il ne dit rien qui ne soit l'expression de là pensée de son Père. Car si j'étais en opposition avec Dieu, je n'aurais pu exciter une si grande colère contre ceux qui ont refusé de m'écouter.

( Dn 7,13 , )
8,29 Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne me laisse pas seul, parce que, moi, je fais toujours ce qui lui plaît. » ( ) 8,30 Quand il dit tout cela, beaucoup adhèrent à lui. ( ) 8,31 Iéshoua‘ dit alors aux Iehoudîm qui adhèrent à lui: « Si vous, vous demeurez dans ma parole, la mienne, vous êtes en vérité mes adeptes. ( ) 8,32 Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » ( ) 8,33 Ils lui répondent: « Nous sommes de la semence d'Abrahâm ! Nous n'avons jamais été les esclaves de personne ! Comment dis-tu: ‹ Vous deviendrez libres › ? » ( )



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