Evangile de Jean
8,19 Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » ( ) 8,20 Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue. ( ) 8,21 Jésus leur dit encore : « Je m’en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller. » ( ) 8,22 Les Juifs disaient : « Veut-il donc se donner la mort, puisqu’il dit : “Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller” ? » ( ) 8,23 Il leur répondit : « Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. ( )

8,24 C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. »


2777 Bible des peuples sur verset 2018-12-01: Si vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez avec vos péchés. Il est fort douteux que Jésus l’ait dit tel que, au moins dans un tel contexte : il est permis de le lire comme une interprétation de l’auteur sacré que Dieu lui-même a prise à son compte. Cette parole de Jésus appelle bien des commentaires :
1. D’abord, il est clair qu’avec ce Je Suis Jésus s’attribue un rang divin, disons-le clairement, la nature divine, se faisant l’égal de Yahvé Dieu ( Jean 5.18).
2. Ces discours semblent parfois bien longs, bien répétitifs, trop polémiques. Ils sont très loin des faits et gestes qu’on lit dans les autres évangiles. Nous avons là deux mondes différents. Les évangiles synoptiques montrent habituellement Jésus dans le monde des gens simples, et c’est de là qu’il a pris ses Douze. Le peuple ordinaire vit sa foi sans presque le dire : on est affligé et l’on cherche un Dieu compatissant, on vient à Jésus. Ici, au contraire, on est à Jérusalem et les auditeurs ou les objecteurs sont le monde dont fait partie Jean, le disciple que Jésus aimait. Prêtres, pharisiens, classes moyennes plus cultivées se voient obligées à situer la foi en Jésus face aux Écritures et a la foi traditionnelle.
3. Pour l’évangéliste, l’opposition n’est pas entre la foi traditionnelle de l’Ancien Testament et la foi en Jésus, comme si la première devait être disqualifiée. Mais il y a un temps pour tout, un âge adulte de la personne, une plénitude des temps, une heure où Dieu réalise sa promesse de donner l’Esprit. La venue de ces temps nouveaux remet en cause la foi devenue habitude : les croyants ne peuvent qu’avancer ou reculer, ressusciter ou tomber ( Luc 2.34), croire en Jésus ou se scandaliser face à lui ( Luc 7.23). Les opposants s’attachent à l’Écriture mais ne savent pas voir les faits et les signes d’un Dieu qui continue d’agir ( Jean 5.17) ; ils croient qu’ils ont tout compris de l’Écriture ; ils croient que leur violence face aux vérités nouvelles est une forme de la foi ( Jean 16.2).
4. Dans ces chapitres Jean parle de croire, sans plus, de croire en Jésus, de croire à ses paroles. La foi, ici, a la même variété de significations qu’elle a chez nous. Mais toutes les expressions ne disent pas également ce que la foi est en profondeur. Croire aux paroles de Jésus est une bonne chose, mais croire en lui signifie beaucoup plus. Lorsque Jésus dit : Je et révèle son identité, ce n’est pas d’abord pour que nous le sachions mais pour que naisse un acte de foi différent de ce qu’on savait faire jusque là. Il dit qu’il est l’envoyé de Dieu, et il ajoute : croyez en l’envoyé de Dieu. Il dit : je suis sorti de Dieu, et : croyez que je suis sorti de Dieu. Et pour finir, il affirme ce qui est le plus difficile à accepter : Je Suis, et : croyez que Je Suis. La foi n’est pas chrétienne si elle ne va pas jusque là, et aucun intellectuel ne peut s’en dispenser. Mais alors, face au Verbe fait chair, il n’y a plus d’autre attitude possible que l’adoration (Jean 9.38). On a enfin dépassé les discussions théologiques, nécessaires à certains moments, et l’on accède à l’état où, plongé en Dieu, on est purifié de tous ses péchés.

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8,25 Alors, ils lui demandaient : « Toi, qui es-tu ? » Jésus leur répondit : « Je n’ai pas cessé de vous le dire. ( ) 8,26 À votre sujet, j’ai beaucoup à dire et à juger. D’ailleurs Celui qui m’a envoyé dit la vérité, et ce que j’ai entendu de lui, je le dis pour le monde. » ( ) 8,27 Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. ( ) 8,28 Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné. ( Dn 7,13 , ) 8,29 Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » ( )



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