Evangile de Jean
5,9 Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. ( ) 5,10 Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pieds : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » ( ) 5,11 Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” » ( ) 5,12 Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » ( ) 5,13 Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit. ( )

5,14 Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. »


15723 Alcuin d'York (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Si nous voulons bien connaître la grâce de notre Créateur et parvenir à le voir, il faut éviter la foule, les pensées mauvaises et des affections coupables ; il faut fuir les assemblées des méchants, nous retirer dans le temple et nous efforcer de devenir nous-mêmes le temple où Dieu daigne venir et fixer sa demeure.

15722 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur semble donc dire aux Juifs : Pourquoi vouloir que je ne fasse rien le jour du sabbat ? La loi qui vous ordonne de garderie jour du sabbat vous a été donnée en figure de ce que je devais faire. Vous considérez les œuvres de Dieu, c'est par moi que toutes choses ont été faites. Mon Père a créé la lumière mais en disant : « Que la lumière soit. » S'il a dit cette parole, c'est par son Verbe qu'il a créé la lumière, et c'est moi qui suis son Verbe. Mon Père a donc agi lorsqu'il a créé le monde, et il agit encore en le gouvernant ; donc c'est par moi qu'il a créé le monde lorsqu'il l'a tiré du néant, et c'est par moi qu'il le gouverne, lorsqu'il lui fait sentir les effets de son action providentielle.

15721 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le sabbat viendra lorsque les six âges du monde qui sont comme les six jours seront écoulés, et c'est alors que les saints jouiront du repos qui leur est promis.

15720 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Cet homme une fois guéri ne va pas se mêler aux bruits tumultueux des affaires du monde, ni se livrer aux voluptés sensuelles ou à la vaine gloire, il va tout droit dans le temple, ce qui estime preuve de son grand esprit de religion.

15719 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il est probable que le précepte de l'observation du sabbat fut donné aux Juifs comme une figure de l'avenir et pour signifier le repos spirituel semblable au repos de Dieu, et qu'il promettait sous une forme mystérieuse aux fidèles qui auraient persévéré dans la pratique du bien.

15718 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: A une déclaration si franche, les Juifs ne répondent que par une haine toujours croissante : « C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses-là le jour du sabbat. » Une œuvre évidemment matérielle et servile avait été faite sous leurs yeux, ce n'était point la guérison de ce paralytique, mais l'action d'emporter son lit, ce qui ne paraissait point aussi nécessaire que sa guérison. Nôtre-Seigneur déclare donc ouvertement que la loi figurative du sabbat, et l'obligation de garder ce jour n'avaient été données que pour un temps aux Juifs, et que cette loi figurative trouvait en lui son accomplissement : « Mais Jésus leur dit : Mon Père ne cesse point d'agir jusqu'à présent, et moi aussi j'agis sans cesse. » (Traité20) C'est-à-dire : Ne croyez pas que mon Père se soit reposé le jour du sabbat, en ce sens qu'il ait cessé d'opérer; non, il continue d'opérer sans aucun travail, et j'agis de même à son exemple. Le repos de Dieu doit donc s'entendre dans ce sens, qu'après avoir achevé l'œuvre de la création, il n'a plus tiré du néant de nouvelles créatures. C'est ce que l'Ecriture appelle repos, pour nous apprendre que nos bonnes œuvres seront suivies d'un repos éternel. C'est après avoir fait l'homme à son image et à sa ressemblance, après avoir achevé tous ses ouvrages, et vu que toutes les choses qu'il avait faites étaient très-bonnes, que Dieu se reposa le septième jour ; ainsi n'espérez point de repos pour vous-même, avant d'avoir recouvré cette divine ressemblance que Dieu vous avait donnée et que vous avez perdue par vos péchés, et avant que votre vie ait été remplie par la pratique des bonnes œuvres.

15717 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Seigneur Jésus le voyait aussi bien au milieu de la foule que dans le temple ; mais pour lui il ne peut connaître Jésus dans la foule, il ne le reconnaît pour vrai Dieu et pour Sauveur que dans un lieu sacré, dans le temple.

15716 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Gardons-nous de croire qu'après un si grand bienfait, et l'avertissement qui l'avait suivi, cet homme ait eu si peu de reconnaissance que d'agir ici par un sentiment de méchanceté ; s'il avait eu l'intention d'accuser le Sauveur, il n'eût parlé que de la violation du sabbat, sans rien dire de sa guérison ; mais il fait tout le contraire, il ne leur dit pas : C'est Jésus qui m'a commandé d'emporter mon lit (ce qui paraissait un crime aux yeux des juifs), mais : « C'est Jésus qui m'a guéri. »

15715 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: « Et il lui dit : Vous voilà guéri, ne péchez plus à l'avenir, de peur qu'il ne vous arrive quelque chose de pire. » Ces paroles nous apprennent d'abord que la longue infirmité du paralytique était la conséquence et la punition de ses péchés. Comme nous sommes la plupart du temps insensibles aux maladies de notre âme, tandis qu'à la moindre blessure que reçoit notre corps, nous prenons tous les moyens pour en être aussitôt guéris, Dieu frappe le corps en punition des péchés de l'âme. Elles renferment un second et un troisième avertissements, c'est la vérité des peines de l'enfer, et la durée infinie de ces mêmes peines. Il en est qui osent dire: Est-ce qu'un adultère d'un instant sera puni par un supplice éternel ? Mais est-ce que le paralytique avait péché autant d'années qu'avait duré sa maladie ? Concluons de là que la gravité du péché ne doit pas se calculer sur le temps que l'homme a mis à le commettre, mais la nature même de ces péchés. Ces paroles nous apprennent encore que si nous retombons dans les mêmes péchés pour lesquels Dieu nous a sévèrement châtiés, des peines beaucoup plus sévères nous sont réservées, et c'est justice ; car celui que les premiers châtiments n'ont pu rendre meilleur, doit s'attendre en punition de son insensibilité et de ses mépris à un supplice bien plus terrible. Si nous ne recevons pas tous ici-bas la punition de nos péchés, ne mettons pas notre confiance dans cette impunité, car elle nous présage pour la vie future des châtiments bien plus terribles. Cependant toutes les maladies ne sont pas absolument la peine du péché, les unes sont la suite de notre négligence, les autres nous sont envoyées comme au salut homme Job pour nous éprouver. Mais pourquoi Nôtre-Seigneur rappelle-t-il ici ses péchés à ce paralytique ? Il en est qui le jugent sévèrement et qui prétendent que le Sauveur lui parle de la sorte parce qu'il avait été un des accusateurs de Jésus-Christ. Que diront-ils donc du paralytique dont il est question dans saint Matthieu (Mt 9), et à qui Nôtre-Seigneur dit aussi : « Vos péchés vous sont remis ? » D'ailleurs Jésus ne reproche pas au paralytique de la piscine ses péchés passés, il se contente de le prémunir pour l'avenir. Dans les autres guérisons miraculeuses qu'il opère, il ne les présente point comme la peine du péché parce qu'elles n'avaient pour cause que l'infirmité naturelle à l'homme, tandis que pour ces paralytiques, leurs maladies pouvaient être la punition de leurs péchés. Ou bien encore dans la personne de ces paralytiques, c'est un avertissement donné à tous les autres. On peut dire aussi que Nôtre-Seigneur parle de la sorte à ce paralytique, parce que témoin de sa grande patience, il le reconnut capable de recevoir cette leçon. Il lui donne en même temps une preuve de sa divinité, car ces paroles : « Ne péchez plus,» montrent évidemment qu'il connaissait toutes les fautes dont il s'était rendu coupable.

15714 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Cependant les Juifs ne comprirent pas qu'il était le Christ, ni qu'il était le fils de Dieu ; mais ils comprirent que Jésus leur parlait d'un Fils de Dieu qui était égal à Dieu. Quel était ce Fils de Dieu ? ils ne le savaient pas, ils comprenaient cependant qu'il se disait le Fils de Dieu, c'est pour cela que l'Evangéliste ajoute : « Se faisant égal à Dieu. » Or, ce n'est pas lui qui se faisait égal à Dieu, c'est Dieu qui l'avait engendré égal et consubstantiel à lui-même.

15713 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: En disant : « Mon Père continue d'agir jusqu'à présent, et moi aussi j'agis sans cesse ; » il a voulu prouver qu'il était égal à son Père, car il donne comme conséquence que le Fils agit, parce que le Père agit lui-même, et que le Père ne peut agir sans le Fils.

15712 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Quant à ce paralytique, aussitôt qu'il eut vu Jésus et qu'il eut connu qu'il était l'auteur de sa guérison, il s'empressa de publier sans aucun retard le nom de son bienfaiteur : « Cet homme s'en alla et apprit aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri. »

15711 Saint Hilaire de Poitiers (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Quel est ici le dessein de l'Evangéliste ? C'est évidemment de faire connaître la cause pour laquelle les Juifs voulaient faire mourir Nôtre-Seigneur.

15710 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur Jésus-Christ lui-même a voulu consacrer par sa sépulture le mystère de ce repos, en se reposant dans le tombeau le jour du sabbat, après avoir achevé toutes ses œuvres le sixième jour, et il prononça cette parole solennelle : « Tout est consommé, » Qu'y aurait-il donc d'étonnant que Dieu, voulant comme figurer d'avance le jour où le Christ devait se reposer dans le tombeau, ait choisi ce jour pour se reposer de toutes ses œuvres avant de dérouler l'ordre des siècles ? (chap. 12) On peut encore entendre ce repos de Dieu, en ce sens qu'il a cessé de créer de nouvelles espèces d'êtres, car il n'en a créé aucune depuis ce repos mystérieux. Mais depuis cette époque jusqu'à la fin des siècles, il gouverne tous ces êtres qu'il a créés. Sa puissance n'a donc pas abdiqué le septième jour le gouvernement du ciel, de la terre, et de toutes les choses dont il est le créateur, autrement elles rentreraient aussitôt dans le néant. En effet, c'est la puissance du Créateur qui est l'unique cause de l'existence de toutes les créatures, et si l'action de cette divine puissance cessait un instant de se faire sentir, elles cesseraient elles-mêmes d'exister, et toute la nature rentrerait dans le néant. Il n'en est pas du monde comme d'un édifice que le constructeur peut abandonner après l'avoir construit, et qui reste debout alors que celui-ci a cessé d'y mettre la main ; le monde serait détruit en un clin d'œil si Dieu lui retirait son action régulatrice. Ces paroles du Sauveur : « Mon Père cesse d'agir, » indiquent une continuation de l'œuvre divine qui embrasse et gouverné toute créature. On pourrait les entendre dans un autre sens, s'il avait dit : « Et il opère maintenant, » sans qu'il fût nécessaire d'y voir la continuation non interrompue de son œuvre, mais nous sommes forcés de leur donner le premier sens, parce que Nôtre-Seigneur dit expressément : « Il ne cesse d'opérer jusqu'à présent, depuis le jour qu'il a créé toutes choses.

15709 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Lorsque Jésus-Christ avait à défendre ses disciples contre le même grief, il produisait l'exemple de David comme eux serviteur de Dieu ; mais lorsque lui-même est en cause, il invoque l'exemple de son Père. Remarquons que ce n'est ni comme homme exclusivement, ni comme Dieu qu'il se justifie, mais tantôt sous un rapport, tantôt sous un autre, car il voulait que le mystère de ses humiliations fût l'objet de la foi comme le mystère de sa divinité. Il établit donc ici sa parfaite égalité aveu son Père, et en l'appelant son Père d'une manière toute spéciale (il dit en effet : « Mon Père »), et en faisant s mêmes choses que lui : (« Et moi aussi j'agis sans cesse. ») « Aussi les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, parce que non content de violer le sabbat, il disait encore que Dieu était son Père, se faisant ainsi égal à Dieu. »

15708 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ce n'était pas d'une manière quelconque, mais dans quel sens ? « En se faisant égal à Dieu. » Nous disons tous à Dieu : « Notre Père qui êtes aux cieux ; » nous lisons dans Isaïe, que les Juifs lui disaient : « Vous êtes notre Père. » Ce qui les irritait n'était donc pas qu'il appelait Dieu son Père, mais de ce qu'il le faisait dans un autre sens que le reste des hommes.

15707 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Si Jésus n'était pas le Fils naturel et consubstantiel au Père, sa justification serait pire que le crime qu'on lui reproche. Un préfet, un gouverneur qui transgresserait un décret royal, ne pourrait se justifier en disant que le roi lui-même transgresse la loi. Mais comme ici la dignité du fils est égal à celle du Père, la justification ne laisse rien à désirer. Le Père qui continue d'agir le jour même du sabbat est à l'abri de tout reproche, il en est de même du Fils.

15706 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Si Nôtre-Seigneur n'avait pas voulu établir clairement cette vérité, et que ce ne fût là qu'un vain soupçon des Juifs, il ne les eût pas laissés dans cette erreur, et il se fût empressé de la combattre. L'Evangéliste lui-même n'aurait point omis cette circonstance, et il eût fait comme dans une autre occasion où Jésus avait dit aux Juifs : « Détruisez ce temple. »

15705 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Voici que les Juifs comprennent ce que les ariens ne veulent point comprendre ; les ariens prétendent que le Fils n'est pas égal au Père, et de là vient cette hérésie qui afflige l'Eglise.

15704 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ceux qui ne veulent pas interpréter ces paroles avec un esprit droit, disent que Jésus-Christ ne s'est pas fait égal à Dieu, mais que c'était là un simple soupçon des Juifs. Raisonnons ici d'après ce que nous avons dit plus haut. Il est incontestable que les Juifs poursuivaient Jésus-Christ, et parce qu'il transgressait la loi du sabbat, et parce qu'il disait que Dieu était son Père ; donc les paroles qui suivent : « En se faisant égal à Dieu, » doivent être entendues dans le même sens que celles qui précèdent, c'est-à-dire dans le sens littéral.

( )
5,15 L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. ( ) 5,16 Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat. ( ) 5,17 Jésus leur déclara : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » ( ) 5,18 C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. ( ) 5,19 Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. ( Nb 16,28 , )



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