Evangile de Jean
2,6 Des jarres de pierre sont là, six, prêtes pour la purification des Iehoudîm; chacune contient deux ou trois mesures. ( Mc 7,5 , ) 2,7 Iéshoua‘ leur dit: « Remplissez les jarres d'eau. » Ils les remplissent jusqu'au bord. ( ) 2,8 Il dit: « Puisez maintenant, et portez-le au maître de la fête. » Et ils le portent. ( ) 2,9 Le maître de la fête goûte l'eau devenue vin et ne sait d'où il vient. Mais les serviteurs le savent, eux qui avaient puisé de l'eau. Le maître de la fête appelle l'époux ( ) 2,10 et lui dit: « Tout homme sert d'abord le bon vin, puis, quand ils sont émoustillés, le moins bon. Toi, tu as gardé le beau vin jusqu'à présent. » ( )

2,11 Cela, il l'a fait, entête des signes, Iéshoua‘, à Qana de Galil. Il manifeste sa gloire et ses adeptes adhèrent à lui.


2706 Bible des peuples sur verset 2018-12-01: LES SYMBOLISMES DE L’ÉVANGILE DE JEAN On sait que les quatre évangélistes ne tirent pas les mêmes conclusions des miracles de Jésus. Pour Jean se sont des œuvres qui manifestent sa puissance divine. Pour Matthieu ils introduisent des enseignements de Jésus. Luc y voit avant tout la compassion de Jésus. Jean pour sa part les voit comme des signes qui nous obligent à nous tourner vers des réalités plus hautes Il est certain que l’Évangile de Jean s’est appliqué à retrouver le symbolisme de maints détails des événements dont il avait été témoin : il en trouvait la clé dans sa connaissance des Écritures. Aujourd’hui beaucoup poseront la question : tous ces symbolismes étaient-ils voulus par Dieu ? Jésus les avait-il présents à l’esprit lorsqu’il agissait ? Ne sont-ils pas une interprétation de Jean, admirable peut-être, mais toute subjective ? Il est impossible de donner une réponse simple à cette question. Nous avons eu l’occasion de rappeler qu’il n’y a jamais eu “une” interprétation de l’Écriture. Elle est “porteuse de l’esprit” ( 2Timothée 3.16) et c’est l’Esprit qui enseigne à chacun une partie des trésors qu’elle renferme. Nous indiquons ici quelques symbolismes qui semblent avoir été inscrits par Jean dans son récit des noces de Cana. Cana L’évangéliste a gardé en mémoire cet évènement de Cana, mais il le relit maintenant à la lumière de la Résurrection et les rapprochements symboliques se multiplient pour que se révèle maintenant la joie des Noces de Dieu avec l’humanité. Les premiers mots du récit situent la fête dans le temps : le troisième jour. C’est le dernier jour de la “semaine inaugurale” qui suit le Prologue de l’évangile de Jean, c’est donc le septième jour depuis le début du ministère en Galilée, dans la présentation qu’en fait le quatrième évangéliste. Ce troisième jour replace l’évènement dans l’histoire du salut. Lors de la théophanie et de la conclusion de l’Alliance au Sinaï, en effet, Dieu avait dit à Moïse : “Va vers le peuple et fais-les se sanctifier aujourd’hui et demain… ; et qu’ils soient prêts au troisième jour, car le troisième jour, le Seigneur descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne du Sinaï.” ( Exode 19.10-11). Mais le troisième jour rappelle encore au croyant la Résurrection du Christ et les promesses de la vie éternelle. Cependant à Cana, son “heure n’est pas encore venue”, heure de la passion et de la croix, mais heure aussi où éclatera sa Gloire de Fils de Dieu et son amour pour les hommes. “La mère de Jésus”, la première mentionnée dans le récit, intervient discrètement auprès de son fils ; elle est attentive au manque de vin sans lequel la fête ne sera pas pleinement réussie. Marie, fille d’Israël, présente à son fils la détresse de son peuple ; avec lui, elle attend le salut qui lui a été promis. À la requête de sa mère, Jésus répond sur un tout autre registre : “Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ?” Qu’y a-t-il de commun en effet entre le manque de vin, incident regrettable, mais cependant banal, et le “premier des signes” par lequel Jésus manifeste sa gloire : dès à présent, il instaure le royaume de Dieu sur la terre. La référence à l’Heure, insiste sur cette distance entre le fait ponctuel et la révélation messianique de l’évènement. Marie comprend que la réponse de Jésus l’entraîne infiniment au-delà, alors elle ordonne aux servants : “Tout ce qu’il vous dira, faites-le” ; à son tour elle les convie à l’attitude fondamentale qui la fait vivre et agir depuis le jour de l’Annonciation : Je suis la servante du Seigneur, qu’il soit fait selon ta parole ( Luc 1.38). Marie se révèle sous son double visage : comme fille d’Israël, la voici solidaire de son peuple, comme mère de Jésus, elle est déjà la figure de l’Église, l’Israël de Dieu. Jésus fait couler le vin sur la table de Cana, en utilisant les bacs de pierre qui contenaient l’eau des purifications rituelles, symbole cultuel du judaïsme. Il y en avait six, un chiffre habituellement malheureux qui signifie imperfection : on n’est pas arrivé à sept. Ce vin donné à profusion et gardé jusqu’à ce jour, proclame l’éclosion de l’Alliance nouvelle, annoncée par les prophètes et inaugurée en Jésus Christ. Ainsi l’histoire de l’humanité n’a plus que deux temps : le temps de la promesse et le temps de l’accomplissement. Par son mystère pascal le Christ porte à sa plénitude et transfigure cette histoire : il invite l’humanité à participer au festin éternel des Noces de l’Agneau ( Apocalypse 19.9).

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2,12 Après quoi, il descend à Kephar-Nahoum, lui, sa mère, ses frères, ses adeptes. Ils restent là quelques jours. ( ) 2,13 Pèssah des Iehoudîm est proche. Iéshoua‘ monte à Ieroushalaîm. ( ) 2,14 Il trouve au sanctuaire les vendeurs de bovins, d'ovins, de palombes et les changeurs de monnaie, assis là. ( ) 2,15 Il fait un fouet avec des cordes et les jette tous hors du sanctuaire, avec les ovins et les bovins. Il éparpille la monnaie des changeurs et renverse leurs tables. ( ) 2,16 Il dit aux vendeurs de palombes: « Enlevez cela d'ici ! Ne faites pas de la maison de mon père une maison de commerce ! » ( )



trouve dans 1 passage(s): Noces de Cana,
trouve dans 1 liturgie(s): Dimanche-2-temps ordinaire annee C,
trouve dans 2 document(s) de référence: Catéchisme de l'Eglise Catholique § 486, , § 1335
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