Evangile de Luc
8,38 L’homme que les démons avaient quitté lui demandait de pouvoir être avec lui. Mais Jésus le renvoya en disant : ( ) 8,39 « Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. » Alors cet homme partit proclamer dans la ville entière tout ce que Jésus avait fait pour lui. ( ) 8,40 Quand Jésus revint en Galilée, il fut accueilli par la foule, car tous l’attendaient. ( ) 8,41 Et voici qu’arriva un homme du nom de Jaïre ; c’était le chef de la synagogue. Tombant aux pieds de Jésus, il le suppliait de venir dans sa maison, ( ) 8,42 parce qu’il avait une fille unique, d’environ douze ans, qui se mourait. Et tandis que Jésus s’y rendait, les foules le pressaient au point de l’étouffer. ( )

8,43 Or, une femme qui avait des pertes de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tous ses biens chez les médecins sans que personne n’ait pu la guérir,


2978 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: TA FOI T’A SAUVÉE De nombreux manuscrits anciens ont pour ce verset un texte plus long et plus proche de Marc 5.25. Ce détail compte peu à côté de la parole de Jésus : Ta foi t’a sauvée. On la trouve chez Matthieu et Marc dans le même récit, quatre fois encore dans Luc ( 7.50 ; 17.19 ; 18.42 et Actes 14.9). De quelle foi s’agit-il ? Si mal informés qu’aient été les malades, ils en savaient assez pour considérer Jésus comme un prophète ( Marc 6.15), et ils s’étaient approchés de lui avec la même certitude : “Dieu a visité son peuple !” ( Luc 7.16). Voici donc la foi comme on la rencontre dans le peuple tout simple et sans théologie. Et Jésus est le premier qui la met en valeur. Si nous nous reportons aux récits de miracles de l’Ancien Testament qui peuvent se comparer avec ceux de l’évangile — en fait on ne les trouvera guère que dans les chapitres consacrés à Élie et Élisée ( 1Rois 17 ; 2Rois 1-7) — la foi n’est pas absente, mais elle n’est pas le plus important (Nombres 21.9). Les récits mettent en relief le charisme du prophète, et le prophète qui, lui, a la foi et le charisme, demande à Dieu le miracle. L’évangile de son côté, celui de Marc tout spécialement, témoigne de la puissance de Jésus qui, à la différence du prophète, ne demande rien à Dieu et donne un ordre. Mais Luc se plaît aussi à rappeler les paroles de Jésus qui s’efface devant le pouvoir de la foi chez les croyants tout simples. Ce pouvoir de la foi est regardé de haut par bien des personnes, et l’on pense aussitôt : “C’est la même foi qui amène aux charlatans leur clientèle”. On n’y voit qu’une autosuggestion qui en certains cas donne un coup de fouet dont on avait besoin, mais n’a guère de valeur sur le plan médical et encore moins sur le plan religieux. La parole de Jésus nous invite bien plutôt à envier cette foi non instruite qui souvent reconnaît les prophètes mais ne fait pas grand usage de l’Église installée : elle est une de nos grandes richesses. Dans le monde autour de nous, au départ de tout ce qui est grand il y a eu la foi, sinon sous la forme : “Dieu a visité son peuple”, au moins dans sa version laïcisée : “la Providence, ou la chance, nous aidera”. Dans toutes les religions ce langage est entendu. Cette foi, l’Ancien Testament la montrait en action (relire Hébreux 11) mais il n’en parlait guère. Les écrits du Nouveau Testament par contre font à chaque instant l’éloge de la foi, mais le plus souvent il s’agit de façon très précise de la foi au Christ Seigneur. Car ces livres nous parlent de croyants qui vivent consciemment leur vie nouvelle de baptisés, et l’important de la foi “selon le Christ” (voir la note en Actes 4.12), c’est qu’elle donne accès aux biens surnaturels. On est donc un peu à côté du terrain où se débattent les pauvres gens. Mais ici l’évangile nous rappelle cette grande majorité de nos frères humains pour qui le pain du lendemain n’est pas assuré et pour qui médecins et services de santé sont un luxe hors de leur portée. Leur foi mal ou peu instruite, très conditionnée par les besoins du moment ( 2Rois 4.39 ; Jean 2.3), n’en a pas moins de valeur aux yeux de Dieu. Un optimisme irraisonné les invite parfois à penser que Dieu doit les tirer d’affaire, et Dieu se reconnaît dans cette idée qu’ils se font de lui.

( )
8,44 s’approcha de lui par-derrière et toucha la frange de son vêtement. À l’instant même, sa perte de sang s’arrêta. ( ) 8,45 Mais Jésus dit : « Qui m’a touché ? » Comme ils s’en défendaient tous, Pierre lui dit : « Maître, les foules te bousculent et t’écrasent. » ( ) 8,46 Mais Jésus reprit : « Quelqu’un m’a touché, car j’ai reconnu qu’une force était sortie de moi. » ( Mc 14,22 , ) 8,47 La femme, se voyant découverte, vint, toute tremblante, se jeter à ses pieds ; elle raconta devant tout le peuple pourquoi elle l’avait touché, et comment elle avait été guérie à l’instant même. ( ) 8,48 Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix. » ( )



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