Lecture en continu (Traduction Liturgique)

11,29 Abram et Nahor prirent femme ; l’épouse d’Abram s’appelait Saraï, et celle de Nahor, Milka, fille de Harane, père de Milka et de Yiska.

18799 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: DANS LA FOURNAISE
Le roi, très irrité contre Abram, ordonna de le jeter en prison, et il défendit au gardien de lui donner du pain et de l'eau (28). Dieu écouta la prière d'Abram, et il lui envoya Gabriel dans son cachot. Pendant un an, l'ange demeura auprès de lui et lui procura toute sorte de nourriture ; une source d'eau fraîche jaillissait devant lui, et il en buvait. Au bout d'un an, les grands du royaume se présentèrent devant le roi et lui conseillèrent de jeter Abram dans le feu, afin que le peuple croie à jamais en Nemrod. Le roi décréta alors que tous les sujets du roi dans toutes ses provinces, hommes et femmes, jeunes et vieux, apporteraient du bois dans un délai de quarante jours, et il fit jeter ce bois dans une grande fournaise et y mettre le feu (29). Les flammes montèrent jusqu'au ciel, et le peuple fut saisi d'une grande frayeur devant le feu. Le gardien de la prison reçut l'ordre de faire sortir Abram et de le jeter dans les flammes. Le gardien rappela au roi qu'Abram n'avait ni mangé ni bu depuis un an et qu'il devait donc être mort, mais Nemrod lui demanda néanmoins de s'avancer devant la prison et de l'appeler par son nom. S'il répondait, il devait être traîné jusqu'au bûcher. S'il avait péri, sa dépouille devait être enterrée et sa mémoire devait être effacée à jamais.
Le gardien fut très étonné lorsque, à son cri: «Abram, es-tu vivant ?», il répondit: «Je suis vivant.» Il demanda ensuite: «Qui t'a apporté à manger et à boire pendant tous ces jours ?» et Abram répondit: «La nourriture et la boisson m'ont été accordées par celui qui domine toutes choses, le Dieu de la terre, le Dieu de tous les dieux et le Seigneur de tous les seigneurs, celui qui seul fait des prodiges, celui qui est le Dieu de Nimrod et le Dieu de Térah et le Dieu du monde entier. Il distribue la nourriture et la boisson à tous les êtres. Il voit, mais il ne peut être vu, il est dans les cieux en haut, et il est présent en tous lieux, car il supervise lui-même toutes choses et pourvoit à tout».
Le sauvetage miraculeux d'Abram de la mort par la faim et la soif a convaincu le gardien de prison de la véracité de Dieu et de son prophète Abram, et il a reconnu publiquement sa foi en l'un et l'autre. La menace de mort du roi, s'il n'abjurait pas, ne pouvait pas le détourner de sa nouvelle et véritable foi. Lorsque le bourreau leva son épée et la plaça sous sa gorge pour le tuer, il s'exclama: «L'Éternel est Dieu, le Dieu du monde entier et du blasphéMtur Nemrod.» Mais l'épée ne pouvait pas couper sa chair. Plus elle était pressée contre sa gorge, plus elle se brisait en morceaux (30).
Mais Nemrod ne se laissa pas détourner de son but, qui était de faire mourir Abram par le feu. L'un des princes fut envoyé pour le chercher. Mais à peine le messager entreprit-il de le jeter dans le feu, que la flamme jaillit de la fournaise et le consuma. De nombreuses tentatives furent encore faites pour jeter Abram dans la fournaise, mais toujours avec le même succès: quiconque s'emparait de lui pour l'y jeter était lui-même brûlé, et un grand nombre de personnes perdaient la vie. Satan apparut sous une forme humaine et conseilla au roi de placer Abram dans une catapulte et de le jeter dans le feu. Ainsi, personne ne serait obligé de s'approcher de la flamme. Satan construisit lui-même la catapulte. Après l'avoir éprouvée trois fois au moyen de pierres placées dans la machine, ils lièrent Abram, pieds et poings, et s'apprêtèrent à le livrer aux flammes. A ce moment-là, Satan, toujours déguisé en homme, s'approcha d'Abram et lui dit: «Si tu veux te délivrer du feu de Nemrod, prosterne-toi devant lui et crois en lui.» Abram repoussa le tentateur en disant: «Que l'Eternel te reprenne, vil, méprisable et maudit blasphéMtur !» et Satan s'éloigna de lui.
La mère d'Abram vint le trouver et le supplia de rendre hommage à Nemrod et d'échapper au malheur qui l'attendait. Il lui répondit: «O ma mère, l'eau peut éteindre le feu de Nemrod, mais le feu de Dieu ne s'éteindra jamais. Quand sa mère entendit ces paroles, elle dit: «Que le Dieu que tu sers te défeu de Nemrod !»
Abram fut finalement placé dans la catapulte, et il leva les yeux vers le ciel et dit: «Seigneur mon Dieu, tu vois ce que ce pécheur veut me faire !» (32) Sa confiance en Dieu était inébranlable. Lorsque les anges reçurent la permission divine de le sauver et que Gabriel s'approcha de lui et lui demanda: «Abram, dois-je te sauver du feu ?» il répondit: «Dieu en qui j'ai confiance, le Dieu du ciel et de la terre, me sauvera», et Dieu, voyant l'esprit soumis d'Abram, ordonna au feu: «Calme-toi et apporte la tranquillité à mon serviteur Abram» (33).
L'eau n'a pas été nécessaire pour éteindre le feu. Les troncs d'arbres se mirent à bourgeonner, et toutes les essences de bois produisirent des fruits, chaque arbre portant sa propre espèce. La fournaise fut transformée en un salon royal, et les anges s'y assirent avec Abram. Quand le roi vit le miracle, il dit: «Grande sorcellerie ! Tu fais savoir que le feu n'a aucun pouvoir sur toi, et en même temps tu te montres au peuple assis dans un jardin d'agrément.» Mais les princes de Nemrod s'interposèrent tous d'une seule voix: «Non, notre seigneur, ce n'est pas de la sorcellerie, c'est la puissance du grand Dieu, le Dieu d'Abram, à côté duquel il n'y a pas d'autre dieu, et nous reconnaissons qu'il est Dieu, et qu'Abram est son serviteur.» Tous les princes et tout le peuple crurent en Dieu à cette heure, en l'Éternel, le Dieu d'Abram, et tous s'écrièrent: «Le Seigneur est Dieu dans les cieux en haut et sur la terre en bas, il n'y en a pas d'autre» (34).
Abram était le supérieur, non seulement du roi impie Nemrod et de ses serviteurs, mais aussi des hommes pieux de son temps, Noé, Sem, Eber et Assur (35). Noé ne se préoccupa nullement de répandre la pure foi en Dieu. Il s'intéresse à la plantation de sa vigne et se plonge dans les plaisirs Mtriels. Sem et Eber se cachèrent, et Assur dit: «Comment pourrais-je vivre parmi de tels pécheurs ?» et il quitta le pays (36). Le seul qui resta inébranlable fut Abram. Il dit: «Je n'abandonnerai pas Dieu», et Dieu ne l'abandonna pas, lui qui n'avait écouté ni son père ni sa mère.
La délivrance miraculeuse d'Abram de la fournaise ardente, ainsi que sa fortune ultérieure, étaient l'accomplissement et l'explication de ce que son père Térah avait lu dans les étoiles. Il avait vu l'étoile de Haran consumée par le feu et, en même temps, remplir et gouverner le monde entier. La signification était claire maintenant. Haran était irrésolu dans sa foi, il ne pouvait décider s'il devait adhérer à Abram ou aux idolâtres. Lorsqu'il arriva que ceux qui ne voulaient pas servir les idoles furent jetés dans la fournaise ardente, Haran raisonna de la manière suivante: «Abram, qui est mon aîné, n'est pas un idolâtre: «Abram, qui est mon aîné, sera invoqué devant moi. S'il sort triomphant de l'épreuve de la fournaise, je lui prêterai allégeance ; sinon, je prendrai parti contre lui.» Après que Dieu lui-même eut sauvé Abram de la mort, et que le tour de Haran fut venu de faire sa confession de foi, il annonça son adhésion à Abram. Mais à peine s'était-il approché de la fournaise (37) qu'il fut saisi par les flammes et consumé, parce qu'il n'avait pas une foi ferme en Dieu. Térah avait bien lu les étoiles, semble-t-il: Haran fut brûlé, et sa fille Sara (38) devint la femme d'Abram, dont la descendance remplit la terre (39). La mort de Haran est remarquable à un autre point de vue. C'est la première fois, depuis la création du monde, qu'un fils meurt alors que son père est encore en vie (40).
Le roi, les princes et tout le peuple, qui avaient été témoins des merveilles faites en faveur d'Abram, vinrent à lui et se prosternèrent devant lui. Mais Abram dit: «Ne vous prosternez pas devant moi, mais devant Dieu, le maître de la l'univers, qui vous a créés. Servez-le et suivez ses voies, car c'est lui qui m'a délivré des flammes, et c'est lui qui a créé l'âme et l'esprit de tout être humain, qui a formé l'homme dans le sein de sa mère et l'a mis au monde. Il sauve de toute maladie ceux qui placent leur confiance en Lui».
Le roi congédia alors Abram, après l'avoir chargé d'une abondance de cadeaux précieux, parmi lesquels se trouvaient deux esclaves élevés dans le palais royal. L'un s'appelait Ogi, l'autre Eliezer. Les princes suivirent l'exemple du roi et lui offrirent de l'argent, de l'or et des pierres précieuses. Mais tous ces cadeaux ne réjouirent pas tant le cœur d'Abraham que les trois cents disciples qui se joignirent à lui et devinrent adeptes de sa religion.

2230 Bible des peuples sur verset 2018-11-11: Les cas où l’on voit une orpheline adoptée par un oncle avant de devenir sa femme sont fréquents dans la culture à laquelle se rattache Abraham, comme le révèlent les documents de Nuzi, un site de fouilles de Mésopotamie, dans le nord est d’Irak. Milka, fille de Harân est la nièce de son oncle. Tout paraît indiquer que ces coutumes et d’autres propres d’une tradition matriarcale faisaient partie de la culture du second millénaire avant le Christ (cf. Genèse 12.10 ; 15.2)

918 Dict. Amoureux du Judaïsme sur verset 2018-01-28: En hébreu: "ma princesse", en akkadien la divinité lunaire Ishtar, en arabe "éclat répété".