Evangile de Marc
9,47 Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, ( Mt 18,9 , Mt 5,29 ) 9,48 là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. ( ) 9,49 Chacun sera salé au feu. ( ) 9,50 C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. » ( ) 10,1 Partant de là, Jésus arrive dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. De nouveau, des foules s’assemblent près de lui, et de nouveau, comme d’habitude, il les enseignait. ( )
10,2 Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
812 Bible des peuples sur verset 2018-01-10: Matthieu, sûrement, est plus exact quand il ajoute : “pour n’importe quel motif”, car tous étaient d’accord qu’il pouvait renvoyer sa femme, mais on discutait sur les raisons qui justifiaient un divorce. Mais Marc va droit au but : le mariage est un engagement irréversible. Jésus prend donc position — et c’est un des points où il choque tout le monde, y compris les disciples — contre la pratique et contre la législation sanctionnée par la Bible. Jésus invoque une autre loi de Dieu, au commencement. Au commencement, c’est-à-dire dans le récit du Paradis Terrestre. Mais n’oublions pas que dans la culture antique le commencement était un âge d’or où Dieu avait établi les institutions idéales. Il est donc clair que si les auteurs de l’Ancien Testament autorisaient le divorce, c’était parce que les lois d’une société, même celles du peuple de Dieu, reflètent le niveau de conscience morale d’une époque. Jésus oppose donc l’idéal et la pratique. Pourtant, cet idéal n’est pas quelque chose qu’on se contente d’admirer. Là où la Genèse disait : ils seront une seule chair, Jésus ajoute : ils ne sont plus deux mais une seule chair. Cela veut dire qu’avant toute discussion l’unité du couple s’impose. Sans doute faudra-t-il nous rappeler qu’on prend les choses à l’envers quand on regarde le mariage et l’amour humain comme les conséquences d’un fait premier, qui serait la sexualité. Ce qui est premier, dans le plan de Dieu sur l’univers, c’est le couple du Fils de Dieu fait homme et de l’humanité qu’il sauve. C’est là qu’est la complémentarité, et l’alliance dans la tendresse et la fidélité. Et c’est là qu’est le modèle du couple. Tout le passé biologique qui a préparé les sexes, toute l’évolution humaine qui a fait mûrir le couple, ne viennent qu’ensuite : ce sont des reflets du projet éternel de Dieu dans la création et dans l’histoire. Les paroles de Jésus sont sans échappatoire. Elles ont été dites face à une pratique du mariage universellement acceptée ; elles valent tout autant aujourd’hui face à la pratique si répandue du “non-mariage”. Dans toute la Bible, amour et fidélité vont ensemble, et quand l’évangile parle de se perdre soi-même comme de la condition pour se trouver, cela vaut aussi pour le couple. Et si l’un des époux trahit l’autre ? Ici nous entrons sur le terrain des décisions humaines où chacun doit résoudre son propre cas, et le résout selon ce qu’il a déjà compris de son appel par Dieu. On ne peut pas condamner les autres, mais Jésus enlève toute autorité à ceux qui prétendent tranquilliser la conscience des divorcés comme s’ils n’avaient pas porté atteinte à leur vocation chrétienne.
( Mt 19,3 , )10,3 Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » ( ) 10,4 Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » ( ) 10,5 Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. ( ) 10,6 Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. ( ) 10,7 À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, ( )
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