Evangile de Matthieu
20,2 Il convint avec les ouvriers d'une pièce d'argent pour la journée et les envoya à sa vigne. ( ) 20,3 Sorti vers la troisième heure, il en vit d'autres qui se tenaient sur la place, sans travail, ( ) 20,4 " et il leur dit: "Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste. " ( ) 20,5 Ils y allèrent. Sorti de nouveau vers la sixième heure, puis vers la neuvième, il fit de même. ( ) 20,6 " Vers la onzième heure, il sortit encore, en trouva d'autres qui se tenaient là et leur dit: "Pourquoi êtes-vous restés là tout le jour, sans travail ? " -" ( )

20,7 " C'est que, lui disent-ils, personne ne nous a embauchés. Il leur dit: "Allez, vous aussi, à ma vigne. "


21479 Daniel Bourguet sur marathon 2024-06-02: « Personne ne nous a embauchés » - Isabelle Rivière (Extr. A Chaque jour suffit sa joie) cité dans Daniel Bourguet : l’Evangile médité par les Pères - Matthieu - ed. Olivetan

Etant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui se tenaient là et il leur dit : Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire ? Ils lui dirent : C'est que personne ne nous a embauchés. Il leur dit : Allez, vous aussi, à ma vigne (Mt 20.6-7).

Ainsi, ce qui n'est bon à rien pour le monde est toujours bon pour le Seigneur.
Ceux que les maîtres humains ont dédaignés comme inutilisables, le Maître divin, lui, aura toujours embauche à leur fournir, parce que le seul travail qu'il nous demande c'est de l'aimer, et comme il fait les hommes expressément pour cela, il n'en est aucun qui n'ait reçu de lui la capacité de l'aimer. À tous par conséquent suffit en tout temps, en tous lieux et en tout cas, d'y consentir pour le pouvoir.

Réjouissons-nous donc, les incapables, les petits, les infirmes, les disgraciés, les épuisés, les maladroits, les ignorants, les vaincus, ceux qui sont trop laids pour qu'on les aime et celles qui n'étaient pas assez riches pour qu'on les épouse, ceux qui ne sont pas « doués » comme ceux qui n'ont rien su faire de leurs dons, tous ceux qui n'ont pas « réussi », tous ceux qui sont sans « situation », sans « espérances » et sans emploi, ceux que le monde a repoussés comme ceux qu'il a brisés, reprenons courage, reprenons vie : si les hommes ne veulent pas ou ne veulent plus de nous, Dieu, lui, le Maître universel et le parfait Patron, Dieu nous veut bien.

Et même il nous veut, il nous désire, il nous cherche ! À toute heure du jour il sort pour se mettre en quête des laissés-pour-compte et [de ceux qui sont las, fatigués, désespérés], et, sans s'inquiéter de références ni de certificats, d'antécédents ni d'aptitudes, il ramasse indistinctement tout ce qui se laisse ramasser.

Aussi radicalement « inaptes » que nous ayons été reconnus par le jugement des hommes, recalés par eux à tous les « bachots » petits ou grands, tu nous trouves toujours assez capables pour toi, Ô Maître inépuisable, et tu ne recales aucun de ceux qui se présentent à l'examen d'amour, puisque immanquablement tu combles de toi-même la différence entre ce que nous valons et ce qu'il nous faudrait valoir pour être dignes de te servir.

Et si nous n'avons aucun héritage en perspective, pas le moindre argent à « toucher » au cours de cette vie mortelle, nous avons toujours l'espérance - qui par notre simple consentement devient certitude et même réalisation - l’espérance de posséder aujourd'hui, et à jamais si nous le voulons, le salaire assuré à tout ouvrier de Dieu : Dieu lui-même, le Dieu hors duquel il n'en est aucun autre.

« Personne ne nous a embauchés », ou bien ceux qui nous avaient embauchés n'ont plus voulu de nous ; personne n'avait besoin de nous, personne n'avait que faire de nous ! Mais quand l'heure était passée de trouver notre emploi humain, ou quand nous l'avions perdu sans retour, tu es venu, Seigneur, nous donner notre emploi divin, toi qui sais toujours que faire de ta créature, puisque tu as toujours à lui donner ton amour et à recevoir le sien, toi qui ne cesses pas d'avoir besoin de ta créature, toi qui l'as voulue dès toujours, toi dont l'occupation sans fin est de la vouloir, et de la vouloir occupée de toi comme tu es sans relâche occupé d'elle !

C'est pourquoi peu importe en somme pour l'ouvrier l'heure à laquelle il entre dans son emploi : l'emploi est toujours vacant, l'emploi le réclame toujours.
En Dieu, personne, jamais, n'arrive en surnombre, puisque la place est infinie.
[Puisque son accueil, sa grâce et son amour sont éternels.]

( )
20,8 " Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant: "Appelle les ouvriers, et remets à chacun son salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. " ( ) 20,9 Ceux de la onzième heure vinrent donc et reçurent chacun une pièce d'argent. ( ) 20,10 Les premiers, venant à leur tour, pensèrent qu'ils allaient recevoir davantage; mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent. ( ) 20,11 En la recevant, ils murmuraient contre le maître de maison: ( ) 20,12 Ces derniers venus, disaient-ils, n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons supporté le poids du jour et la grosse chaleur. ( )



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