Evangile de Matthieu
9,1 Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville. ( ) 9,2 Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. ( 1Jn 2,12 , ) 9,3 Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans d'eux: Cet homme blasphème. ( ) 9,4 Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos coeurs? ( ) 9,5 Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche? ( )

9,6 Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison.


3208 Bible des peuples sur verset 2018-12-09: Fils de l’Homme
Le Fils de l’Homme a autorité sur la terre. Cette précision sur la terre éclaire le sens que Jésus donne à une expression qui lui est chère quand il parle de lui-même. On sait que l’expression fils d’homme est assez banale en hébreu. On dit : fils de pour désigner les membres d’un groupe, les gens d’une certaine espèce. Les fils des prophètes sont le groupe des prophètes ( 1Samuel 19.20) ; les fils d’Israël sont le peuple d’Israël. Fils de l’homme signifie ni plus ni moins que : un être humain, ou plus couramment encore : quelqu’un. Dans le livre d’Ézékiel, c’est à chaque instant que Dieu interpelle le prophète en ces termes : “Fils d’Homme…” : voir la note placée en Ézékiel 3.1. Mais ce n’est pas à Ézékiel que Jésus se compare, lorsqu’il s’applique ce terme. Il se réfère à la prophétie de Daniel qui parle d’un mystérieux fils d’homme présent auprès de Dieu dans la nuée qui abrite sa Gloire et qui participe au Jugement final. C’est le texte que les évangiles citent explicitement lors du procès de Jésus, quand il annonce son retour glorieux, et lorsque Jésus utilise ce terme, c’est presque toujours pour parler de sa passion ou de sa venue glorieuse. Dans ces conditions, la précision sur la terre est comme une manière de dire que le Fils de l’Homme a déjà dans le parcours de sa vie terrestre, l’autorité divine qui est la sienne dans l’éternité. Et il n’y a pas de doute que Jésus a pardonné les péchés, une chose que seul Dieu peut faire. Il y a bien dans l’Église un pardon des péchés, mais toujours au nom de Dieu, et il ne vaut que dans la mesure où il y a eu sincérité, ce que Dieu seul peut savoir. Ceci dit, on peut se demander pourquoi Jésus a donné tant d’importance à ce terme. D’abord, parce que ce mot rappelait le texte de l’Ancien Testament qui lui convenait le mieux pour faire deviner le mystère de sa personne. Il n’a pas voulu se dire Fils de Dieu, bien que ce fût vrai, parce que chez les Juifs cette expression s’appliquait à des anges ou à des rois qui, pour glorieux ou célestes qu’ils soient, n’étaient pas pour autant “Dieu né de Dieu”, comme dit le Credo. Mais l’auteur de Daniel (était-il conscient de ce qu’il écrivait et qui allait être reconnu comme parole de Dieu ?) nous montre un personnage établi dans la gloire de Dieu et tout puissant sur la terre. Et Jésus dit : ceci a été écrit pour moi. Dans le cas présent, l’usage que Jésus fait de ce terme Fils de l’Homme nous montre à quel point il renouvelle l’interprétation de la Bible. En un sens Jésus mène la révélation de l’Ancien Testament à sa perfection ; dans un autre sens, il en change le nord. Si nous regardons bien l’explication que Daniel donne de sa vision (comparer Daniel 7.14 et 7.27), le Fils de l’Homme est le peuple juif et ce que Daniel lui promet, c’est la domination du monde ou, pour le moins, le premier rôle dans l’histoire. Pour ceux qui aujourd’hui encore en restent à l’ancienne alliance, cette prophétie garde sans doute sa valeur. Mais Jésus ouvre des temps nouveaux, ceux de la grâce et de la vérité, et il affirme : le Fils de l’Homme, c’est moi. Voilà que tout est changé : une autre histoire commence qui n’est plus celle du peuple d’Israël sur la terre de Palestine ou en diaspora, mais celle des appelés à la foi dans l’unique Messie ; le triomphe du peuple est remplacé par la tragédie du sauveur crucifié et ressuscité, une tragédie qui sera toujours présente parmi les siens (voir l’eucharistie) ; le peuple rédempteur, une idée que Marx a reprise, ne peut plus se concevoir que dans la communion avec l’unique Rédempteur. On conçoit que ce retournement des perspectives apparaisse comme un détournement à tous ceux qui en restent aux lumières de l’historien et aux raisons d’une raison qui ignore l’Esprit et la foi. Mais, comme nous l’avons dit, l’Évangile maintient cette double affirmation : d’une part que Jésus est premier dans le plan de Dieu, d’autre part, que le message confié par Dieu au livre inspiré dépasse totalement ce qu’on pouvait en comprendre au temps où il a été écrit.

( Dn 7,13 , )
9,7 Et il se leva, et s'en alla dans sa maison. ( ) 9,8 Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle glorifia Dieu, qui a donné aux hommes un tel pouvoir. ( ) 9,9 De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit: Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit. ( Mc 2,14 , ) 9,10 Comme Jésus était à table dans la maison, voici, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie vinrent se mettre à table avec lui et avec ses disciples. ( ) 9,11 Les pharisiens virent cela, et ils dirent à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie? ( )



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