Livre de Jérémie
39,4 Et c'est quand Sidqyahou, roi de Iehouda, les voit avec tous les hommes de guerre, ils s'enfuient. Ils sortent de la ville, la nuit, par la route du jardin du roi, par la porte, entre les deux remparts. Il sort sur la route de la steppe. ( ) 39,5 L'armée des Kasdîm les poursuit, derrière eux. Ils atteignent Sidqyahou dans les steppes de Ieriho. Ils le prennent, ils le font monter vers Neboukhadrèsar, roi de Babèl, à Ribla, en terre de Hamat. Il parle avec lui en jugement. ( ) 39,6 Le roi de Babèl égorge les fils de Sidqyahou à Ribla, sous ses yeux. Le roi de Babèl égorge tous les dignitaires de Iehouda. ( ) 39,7 Les yeux de Sidqyahou, il les aveugle. Il le lie au double-bronze pour le faire venir à Babèl. ( ) 39,8 La maison du roi, la maison du peuple, les Kasdîm l'incendient au feu. Les remparts de Ieroushalaîm, ils les démantèlent. ( )

39,9 Le reste du peuple, ceux qui restent dans la ville, et les tombés, ceux qui étaient tombés vers eux, le reste du peuple, les restants, Nebouzaradân, le grand bourreau, les exile à Babèl.


19192 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: TRANSPORT DES CAPTIFS
Les ordres de Nabuchodonosor étaient de précipiter les captifs sur la route de Babylone, sans arrêt ni pause. Il craignait que les Juifs ne trouvent l'occasion d'implorer la miséricorde de Dieu, et que celui-ci, compatissant comme il l'est, ne les libère dès qu'ils auraient fait pénitence. (46) La Mche en avant se poursuivit donc sans interruption jusqu'à l'Euphrate. Là, ils se trouvaient dans les limites de l'empire de Nabuchodonosor, qui pensait n'avoir plus rien à craindre.
Beaucoup de Juifs moururent dès qu'ils eurent bu de l'eau de l'Euphrate. Dans leur pays d'origine, ils étaient habitués à boire l'eau des sources et des puits. Pleurant leurs morts et ceux qui étaient tombés en chemin, ils s'assirent sur les rives du fleuve, tandis que Nabuchodonosor et ses princes, sur leurs vaisseaux, célébraient leur victoire au milieu des chants et de la musique. Le roi remarqua que les princes de Juda, bien qu'enchaînés, ne portaient aucun fardeau sur leurs épaules, et il appela ses serviteurs: «N'avez-vous pas de charge pour ceux-ci ?» Ils prirent les rouleaux de parchemin de la loi, les déchirèrent, en firent des sacs qu'ils remplirent de sable et qu'ils chargèrent sur le dos des princes juifs. A la vue de cette ignominie, tout Israël se mit à pleurer à chaudes larmes. La voix de leur douleur traversa les cieux, et Dieu résolut de faire retomber le monde dans le chaos, car il se disait qu'après tout, le monde n'avait été créé qu'à cause d'Israël. Les anges se hâtèrent de se rendre sur les lieux, et ils parlèrent devant Dieu: «Seigneur du monde, l'univers est à Toi. N'est-ce pas assez que Tu aies démembré Ta maison terrestre, le Temple ? Veux-tu détruire aussi ta maison céleste ?» Dieu, les retenant, dit: «Pensez-vous que je sois une créature de chair et de sang, et que j'aie besoin de consolation ? Ne connais-je pas le commencement et la fin de toutes choses ? Allez plutôt ôter leur fardeau aux princes de Juda.» Avec l'aide de Dieu, les anges descendirent et portèrent les fardeaux des captifs juifs jusqu'à ce qu'ils atteignent Babylone.
En chemin, ils passèrent par la ville de Bari. (47) Ses habitants ne furent pas peu étonnés de la cruauté de Nabuchodonosor, qui faisait Mcher les captifs tout nus. Les habitants de Bari dépouillèrent leurs esclaves de leurs vêtements et les présentèrent à Nabuchodonosor. Lorsque le roi s'en étonna, ils lui dirent: «Nous pensions que des hommes nus te plaisaient particulièrement.» Le roi ordonna aussitôt que les Juifs soient revêtus de leurs vêtements. La récompense accordée aux Bariites fut que Dieu les dota pour toujours de la beauté et d'une grâce irrésistible. (48)
La compassion des Bariites n'a pas trouvé beaucoup d'imitateurs. Les Ammonites, les Moabites, les Edomites et les Arabes font preuve d'une qualité diamétralement opposée. Malgré leur étroite parenté avec Israël, leur conduite envers les Juifs était dictée par la cruauté. Les deux premiers, les Ammonites et les Moabites (2R 24,2), ayant entendu le prophète annoncer la destruction de Jérusalem, s'empressèrent sans tarder d'en faire part à Nabuchodonosor et de l'exhorter à attaquer Jérusalem. Ils réfutèrent les scrupules du roi babylonien, qui craignait Dieu, et toutes les raisons qu'il invoquait pour s'opposer à un combat avec Israël, et finalement ils l'amenèrent à agir comme ils le désiraient. (49) Lors de la prise de la ville, tandis que toutes les nations étrangères cherchaient du butin, les Ammonites et les Moabites se jetèrent dans le Temple pour s'emparer du rouleau de la loi, parce qu'il contenait la clause qui leur interdisait d'entrer dans «l'assemblée du Seigneur jusqu'à la dixième génération». (50) Pour déshonorer la foi d'Israël, ils arrachèrent les Chérubins du Saint des Saints et les traînèrent dans les rues de Jérusalem, en criant à haute voix: «Voyez ces objets sacrés qui appartiennent aux Israélites, qui disent toujours qu'ils n'ont pas d'idoles.»
Les Édomites se montrèrent encore plus hostiles (51) à l'heure où Israël avait besoin d'aide. Ils se rendirent à Jérusalem avec Nabuchodonosor, mais ils se tinrent à distance de la ville, pour y attendre l'issue de la bataille entre les Juifs et les Babyloniens. Si les Juifs avaient été victorieux, ils auraient prétendu être venus leur porter secours. Lorsque la victoire de Nabuchodonosor fut connue, ils montrèrent leurs vrais sentiments. Ceux qui échappèrent à l'épée des Babyloniens furent abattus par la main des Édomites. (52)
Mais les Ismaélites surpassèrent ces nations en ruse diabolique. Quatre-vingt mille jeunes prêtres, chacun portant un bouclier d'or sur la poitrine, réussirent à se frayer un chemin dans les rangs de Nabuchodonosor et à atteindre les Ismaélites. Ils demandèrent de l'eau à boire. La réponse des Ismaélites fut la suivante: «Mangez d'abord, et vous pourrez ensuite boire», tout en leur tendant de la nourriture salée. Leur soif augmenta et les Ismaélites leur donnèrent des sacs de cuir remplis d'air au lieu d'eau. Lorsqu'ils les portèrent à leur bouche, l'air pénétra dans leur corps et ils tombèrent morts.
D'autres tribus arabes manifestèrent ouvertement leur hostilité, comme les Palmyréniens, qui mirent quatre-vingt mille archers à la disposition de Nabuchodonosor dans sa guerre contre Israël. (53)

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39,10 Et parmi le peuple, les miséreux, ceux qui n'ont rien, Nebouzaradân, le grand bourreau, les fait rester en terre de Iehouda; il leur donne des vignobles et des landes, ce jour-là. ( ) 39,11 Neboukhadrèsar, roi de Babèl, l'ordonne pour Irmeyahou, par la main de Nebouzaradân, le grand bourreau, pour dire: ( ) 39,12 « Prends-le. Mets tes yeux sur lui et ne lui fais rien de mal. Selon ce qu'il te dira, fais ainsi avec lui. » ( ) 39,13 Il mande Nebouzaradân, le grand bourreau, Nebouzaradân, le grand eunuque, Nérgal-Sarèsèr, le grand mage, tous les grands du roi de Babèl. ( ) 39,14 Ils envoient prendre Irmeyahou dans la cour de surveillance. Ils le donnent à Guedalyahou bèn Ahiqâm bèn Shaphân pour le faire sortir vers la maison. Il habite au milieu du peuple. ( )



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