Livre d'Isaïe
52,8 Tes gardiens ont élevé la voix, et ils se réjouiront tous à grands cris ., car ils verront de leurs yeux, quand le Seigneur aura fait miséricorde à Sion. ( ) 52,9 Que la joie éclate dans les solitudes de Jérusalem ., car le Seigneur lui a fait miséricorde, et il a sauvé Jérusalem. ( ) 52,10 Et le Seigneur montrera son bras saint à tous les Gentils ., et de toutes les extrémités de la terre on verra le salut qui vient de notre Dieu. ( ) 52,11 Éloignez-vous, éloignez-vous, sortez de là ., ne touchez à rien d'impur. Sortez du milieu de cette ville, tenez-vous à part, vous qui portez les vases du Seigneur. ( ) 52,12 Car vous ne sortirez pas en tumulte ., vous ne marcherez pas comme des fuyards. Le Seigneur marchera le premier devant vous ., car c'est lui qui vous aura réunis ., c'est le Dieu d'Israël. ( )

52,13 Voilà que mon serviteur comprendra ., et il sera élevé, et il montera au comble de la gloire.


20202 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Troisième chant : le serviteur porte et rachète le péché

3728 Bible des peuples sur verset 2018-12-23: Un texte clé de ce livre. Les points d’interrogation ne manquent pas. D’abord celui de l’identité du serviteur, comme déjà dans les poèmes antérieurs de 42.1 ; 49.1 et 50.4. Par ailleurs il est parfois difficile de retrouver le texte exact, car il y a des variantes, mais ces variantes sont dues probablement au fait que le texte original renfermait des ambiguïtés qu’on a voulu résoudre, en particulier les oscillations entre l’attribution collective et l’attribution individuelle. En 52.13 et 53.11, deux déclarations de Dieu : le serviteur ne fera que grandir, son sacrifice est la cause de la justification qu’il apporte. Aux versets 3-6 c’est le nous qui parle. Qui est ce nous ? Apparemment ceux de son peuple qui confessent leur culpabilité et en même temps reconnaissent que le sacrifice du serviteur a été le prix de leurs fautes. En 52.14 et 53.3 il peut s’agir d’un homme né sous une mauvaise étoile ou marqué par la maladie ; l’attribution collective est possible. En 53.6-8 par contre, il est clair qu’il y a eu un procès, une condamnation individuelle et une mort injuste suivie d’une mise en terre humiliante.

3727 Bible des peuples sur verset 2018-12-23: C’est le quatrième et dernier chant du Serviteur de Yahvé ; c’est ici que le prophète connu comme le “deuxième Isaïe” livre tout son message, et c’est peut-être le dernier mot de l’Ancien Testament en fait de Rédemption. Ç’avait été une grosse épreuve pour la foi quand le peuple de Dieu avait été détruit, en même temps que la Ville Sainte et le Temple. Car si Yahvé n’était pas le Dieu qui sauve, il n’était plus rien. Et jusqu’au bout on avait compté sur un miracle. Mais ici le prophète révèle un autre visage de Dieu et ouvre pour Israël d’autres perspectives que de rentrer en Terre promise pour y restaurer l’ancien royaume. Dieu sauve le monde ; il le sauve grâce à ceux qu’il aime ; il sauve le monde en se servant de ses humiliations. Il fallait donc qu’Israël soit la victime, et si Dieu envoie un Sauveur, il sera, lui, la victime. Depuis des milliers d’années, les hommes avaient coutume de sacrifier des animaux — et parfois des êtres humains. C’était une façon de se décharger sur eux de leurs propres fautes tout autant que des mauvais coups du sort. Mais ces sacrifices, ou cette élimination de ceux que l’on rendait responsables de la colère de Dieu ne brisaient pas le cycle de la violence. Ici nous avons la réponse de Dieu à nos péchés : il nous sauve par la souffrance des innocents et plus encore par le sacrifice volontaire de celui qui accepte de prendre sur lui le péché du monde. En écrivant ces lignes, le prophète pense au petit groupe de Juifs fidèles exilés à Babylone : ils étaient méprisés. Ils n’avaient pourtant pas mérité cette humiliation par leurs propres péchés : ils portaient le péché du monde violent et irresponsable dans lequel ils vivaient. Ces croyants étaient punis pour les crimes de leur peuple, Israël. Cependant, Dieu allait faire d’eux le germe d’un peuple saint : il verra une descendance, ses jours seront prolongés. Cette merveille de Dieu allait surpasser toutes les autres et, les rois, en la voyant, seraient émerveillés. Ce chant est fait pour nous émerveiller aussi. Le prophète qui l’écrivait cinq siècles avant le Christ se référait apparemment à l’humiliation du peuple de Dieu qui, à cette époque comme aujourd’hui, est l’instrument du salut ; mais ce poème traçait d’avance l’image de Dieu fait homme qui s’abaisse jusqu’à mourir sur la croix. Quand nous lisons la Passion du Christ dans l’évangile, nous nous rendons compte que les évangélistes étaient frappés par la ressemblance entre le jugement et la mort de Jésus et ce que le prophète avait annoncé. En présentant Jésus, les apôtres se rapportent plusieurs fois à ce texte : Actes 8.32 ; 1Pierre 2.24. Qui pouvait croire ce que nous venons d’apprendre ? Comment ceux qui entendent Pierre, Paul ou Jean vont-ils accepter leur proclamation d’un sauveur crucifié ? Voir Jean 12.38 ; 1Corinthiens 1.22 ; Romains 10.16. Et de nos jours, peut-être que beaucoup de chrétiens ne comprennent pas ce qui se passe dans le monde lorsque meurent tant d’innocents et pourquoi les chrétiens tout spécialement sont persécutés. S’il offre sa vie en sacrifice de pardon. Plusieurs passages de la Bible nous invitent à prendre la même attitude quand nous souffrons injustement (1Pierre 1.20 ; 4.13). Mais seul le Christ remplit cette mission de rédemption du commencement à la fin de sa vie (Hébreux 10 ; Jean 2.29 ; Romains 5.6). Mon serviteur fera une multitude de justes : justes au sens biblique, c’est-à-dire droits au regard de Dieu. Jésus fait allusion à ce texte au cours de la Cène : “Mon sang répandu pour une multitude”, c’est-à-dire, au sens hébraïque : pour la masse (Marc 14.24). Il nous fait savoir que sa mort est le sacrifice volontaire et parfait prédit dans ce chant.

( )
52,14 Mais de même qu'à cause de toi beaucoup auront été dans la stupeur, de même ta forme sera sans honneur aux yeux des hommes, et ta gloire méprisée des fils des hommes. ( ) 52,15 Et comme maintes nations s'étonneront de ses œuvres, les rois 'aussi se tiendront en silence ., parce que ceux à qui rien de lui n'aura été annoncé verront, et ceux qui n'auront rien appris comprendront. ( ) 53,1 Mais, Seigneur, qui a cru à notre parole ? A qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ? ( 2R 23,29 , Jn 12,38 ) 53,2 Nous l'avons annoncé, comme un petit enfant devant le Seigneur, comme une racine dans une terre altérée ., il n'est point en lui de beauté ni de gloire ., nous l'avons vu, et il n'avait ni éclat ni beauté. ( ) 53,3 Mais son aspect était méprisable, au-dessous de celui des fils des hommes. C'était un homme couvert de plaies, et sachant ce que c'est que la souffrance ., car son visage était repoussant, sans honneur, et compté pour rien. ( 2R 23,29 , )



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