Livre d'Isaïe
1,19 Si vous consentez à m’obéir, les bonnes choses du pays, vous les mangerez ; ( ) 1,20 mais si vous refusez, si vous vous obstinez, c’est l’épée qui vous mangera. – Oui, la bouche du Seigneur a parlé. ( ) 1,21 Comment ! Elle s’est prostituée, la cité fidèle ! Le droit y régnait, la justice l’habitait, et maintenant, ce sont les meurtriers. ( ) 1,22 Ton argent n’est plus que scories, ton meilleur vin est mêlé d’eau. ( ) 1,23 Tes princes sont des rebelles, complices de voleurs, tous avides de cadeaux, courant les pots-de-vin ; ils ne rendent pas justice à l’orphelin, la cause de la veuve ne les touche pas. ( )

1,24 Voilà pourquoi – oracle du Maître et Seigneur de l’univers, Force d’Israël – : Malheur ! Je prendrai ma revanche sur mes adversaires, je me vengerai de mes ennemis.


3536 Bible des peuples sur verset 2018-12-22: Ces versets 24-25 nous révèlent une dimension importante du prophétisme dans la Bible. On sait qu’il y avait dans tous les pays du Moyen Orient des prophètes et des devins : des devins auxquels petits et grands s’adressaient pour savoir si leurs entreprises seraient bénies ; des prophètes pour transmettre aux rois les volontés divines et les bénédictions dont ils étaient l’objet. Les prophètes étaient liés à l’institution royale et la confortaient, les volontés divines dont ils étaient porteurs étaient toujours de l’ordre du culte. En Israël de même, ceux qui sont appelés “fils de prophètes”, c’est-à-dire membres d’une confrérie prophétique, étaient pour une part des devins. Quant aux prophètes royaux dont nous venons de parler, on en a le meilleur exemple avec Nathan et Gad, les prophètes de David (2Samuel 7.2 ; 12.25 ; 1Rois 1.34 ; 2Samuel 22.5 ; 24.11). Pourtant, dès qu’apparaissent les grands prophètes, on les voit proches du peuple, critiques de l’institution royale même lorsqu’ils la soutiennent, comme c’est le cas d’Isaïe. Les messages dont ils sont porteurs ne parlent jamais de temples, de fêtes ou de sacrifices, mais c’est très souvent la plainte et l’indignation de Dieu qui s’est senti humilié en la personne du pauvre. Les paroles que l’évangile met dans la bouche du Christ au moment du jugement final : “Ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait”, ont donc des racines profondes chez les prophètes, même si elles restent étonnantes et neuves. Avec les prophètes, pour employer de grands mots, il y a comme une désacralisation, ou une laïcisation de la foi : Dieu ne demande pas d’abord le culte, les choses sacrées, avec toutes les formes d’adoration qui lui sont liées, mais une façon d’ouvrir les yeux sur l’autre, et tout spécialement sur cet autre qu’est pour nous le pauvre ou le faible. Dieu n’est jamais remplacé par le prochain, mais il n’est pas rejeté dans un monde lointain, inaccessible, au contraire, il veut être très présent dans son peuple, et il promet de l’être toujours davantage, mais on ne vaut rien à ses yeux si l’on n’a pas vu le péché du monde. Voici le prophète devenu la conscience critique de la société, et le Dieu qui s’est identifié avec les pauvres entre, avec eux, dans l’histoire qu’il va juger et reconstruire.

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1,25 Je ramènerai ma main sur toi ; comme le fait la potasse, j’ôterai tes scories, j’enlèverai tous tes déchets. ( ) 1,26 Je rendrai tes juges tels que jadis, tes conseillers comme autrefois. Alors on t’appellera « Ville de justice », « Cité fidèle ». ( ) 1,27 Par le droit, Sion sera délivrée ; ils le seront par la justice, ceux des siens qui se convertiront. ( ) 1,28 Mais rebelles et pécheurs, ensemble, seront brisés ! Ceux qui abandonnent le Seigneur périront. ( ) 1,29 Oui, vous aurez honte des térébinthes, ces bosquets sacrés que vous chérissez, vous rougirez des jardins que vous préférez, ( )



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