Lecture en continu (Traduction Liturgique)

19,23 Moïse répondit au Seigneur : « Le peuple ne peut pas monter sur la montagne du Sinaï, puisque, toi-même, tu nous as avertis en ces termes : “Délimite la montagne et sanctifie-la.” »

18961 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA RÉVÉLATION SUR LE MONT SINAI
Dès le premier jour du troisième mois, jour où Israël arriva sur le mont Sinaï, une lourde nuée reposa sur eux, et il fut défendu à tous, excepté à Moïse, de monter sur la montagne, et même de s'en approcher, de peur que Dieu ne frappât de grêle ou de flèches enflammées ceux qui s'avançaient (197). Le jour de la révélation s'annonça dès le Mtn comme un jour de mauvais augure, car des grondements divers retentirent sur le mont Sinaï. Des éclairs, accompagnés d'un son de cor qui ne cesse de s'amplifier, font trembler le peuple d'effroi. Dieu courba les cieux, remua la terre et ébranla les limites du monde, de sorte que les profondeurs tremblèrent et que les cieux furent saisis d'épouvante. Sa splendeur traversa les quatre portes du feu, du tremblement de terre, de la tempête et de la grêle. Les rois de la terre tremblèrent dans leurs palais, et ils vinrent tous trouver le méchant Balaam, pour lui demander si Dieu voulait leur faire subir le même sort qu'à la génération du déluge. Balaam leur répondit: «O fous ! Le Saint, béni soit-il, a depuis longtemps promis à Noé de ne plus jamais punir le monde par un déluge.» Mais les rois des nations ne se laissèrent pas calmer, et ils dirent encore: «Dieu a promis de ne plus jamais faire tomber de déluge sur le monde, mais peut-être veut-il maintenant le détruire par le feu. Balaam répondit: «Non, Dieu ne détruira le monde ni par le feu ni par l'eau. L'agitation dans la nature n'a été causée que par le fait qu'Il est sur le point d'accorder la Torah à Son peuple. L'Éternel donnera de la force à son peuple». A ces mots, tous les rois s'écrièrent: «Que l'Eternel bénisse Son peuple par la paix», et chacun, l'esprit apaisé, rentra dans sa maison. (198)
Tout comme les habitants de la terre furent alarmés par la révélation et crurent que la fin des temps était arrivée, la terre fit de même. Elle pensait que la résurrection des morts allait avoir lieu et qu'elle aurait à rendre compte du sang des tués qu'elle avait absorbé et des corps des assassinés qu'elle avait recouverts. La terre ne s'apaisa que lorsqu'elle entendit les premiers mots du Décalogue. (199)
Bien que des phénomènes aient été perceptibles le Mtn sur le mont Sinaï, Dieu ne s'est révélé au peuple qu'à midi. En effet, en raison de la brièveté des nuits d'été et de la douceur du sommeil Mtnal en été, le peuple dormait encore lorsque Dieu descendit sur le mont Sinaï. Moïse se rendit au campement et les réveilla en ces termes: «Levez-vous de votre sommeil, l'époux est proche, il attend de conduire sa fiancée sous le dais nuptial.» Moïse, à la tête du cortège, conduisit alors la nation à son époux, Dieu, au Sinaï, en montant lui-même sur la montagne. Il dit à Dieu: «Annonce Tes paroles, Tes enfants sont prêts à y obéir. Ces paroles de Moïse retentirent de près et de loin, car, en cette circonstance, sa voix, lorsqu'il répétait au peuple les paroles de Dieu, avait autant de force que la voix divine qu'il entendait. (201)
En effet, ce n'est pas tout à fait de son plein gré qu'Israël s'est déclaré prêt à accepter la Torah, car lorsque toute la nation, en deux parties, hommes et femmes, s'est approchée du Sinaï, Dieu a soulevé cette montagne et l'a tenue au-dessus de la tête du peuple comme une corbeille, en lui disant: «Si vous acceptez la Torah, c'est bien, sinon vous trouverez votre tombeau sous cette montagne.» Ils fondirent tous en larmes et s'épanchèrent en contrition devant Dieu, puis ils dirent: «Tout ce que le Seigneur a dit, nous le ferons et nous serons obéissants. A peine avaient-ils prononcé ces paroles de soumission à Dieu, que cent vingt myriades d'anges descendirent, et fournirent à chaque Israélite une couronne et une ceinture de gloire, dons divins qu'ils ne perdirent que lorsqu'ils adorèrent le Veau d'or, et que les anges vinrent leur enlever ces dons. En même temps que ces couronnes et ces ceintures de gloire, un rayonnement céleste était répandu sur leurs visages, mais ils l'ont perdu par la suite à cause de leurs péchés. Seul Moïse l'a conservé, et son visage brillait d'un tel éclat que, si l'on faisait aujourd'hui une fente dans son tombeau, la lumière qui émanerait de son cadavre serait si puissante qu'elle ne pourrait qu'anéantir le monde entier (204).
Après avoir accordé à Israël ces dons merveilleux, Dieu voulut procéder à l'annonce de la Torah, mais il ne voulut pas le faire pendant que Moïse était avec lui, afin que le peuple ne dise pas que c'était Moïse qui avait parlé du haut de la nuée. Il chercha donc un prétexte pour se débarrasser de lui. Il dit donc à Moïse «Descends, avertis le peuple, afin qu'il ne s'avance pas pour voir, car si l'un d'eux était détruit, la perte pour moi serait aussi grande que si toute la création était détruite. Mettez en garde Nadab et Abihu, ainsi que les premiers-nés qui doivent exercer les fonctions sacerdotales, afin qu'ils ne s'avancent pas. Moïse, désireux de rester auprès de Dieu, répondit: «J'ai déjà averti le peuple et j'ai fixé les limites qu'il ne doit pas dépasser.» Dieu dit alors à Moïse: «Va, descends et demande à Aaron de monter avec toi, mais qu'il reste derrière toi, tant que le peuple ne dépassera pas les positions que tu lui as assignées.» A peine Moïse a-t-il quitté la montagne que Dieu révèle la Torah au peuple. (205)
Il s'agit de la sixième révélation de Dieu sur terre depuis la création du monde. La dixième et dernière aura lieu au jour du jugement.
Les cieux s'ouvrirent et le mont Sinaï, dégagé de la terre, s'éleva dans les airs, de sorte que son sommet dominait les cieux, tandis qu'une épaisse nuée en couvrait les flancs et touchait les pieds du trône divin. Accompagnant Dieu d'un côté, apparaissaient vingt-deux mille anges avec des couronnes pour les Lévites, la seule tribu restée fidèle à Dieu alors que les autres adoraient le Veau d'or. De l'autre côté, soixante myriades, trois mille cinq cent cinquante anges, portant chacun une couronne de feu pour chaque Israélite. Sur le troisième côté, il y avait le double d'anges, tandis que sur le quatrième, ils étaient tout simplement innombrables. Car Dieu n'apparaissait pas d'un seul côté, mais des quatre simultanément, ce qui n'empêchait pas sa gloire de remplir le ciel et toute la terre. Malgré ces innombrables armées d'anges, il n'y avait pas de foule sur le mont Sinaï, il y avait de la place pour tous les anges qui étaient apparus en l'honneur d'Israël et de la Torah. Ils avaient pourtant reçu en même temps l'ordre de détruire Israël au cas où il aurait l'intention de rejeter la Torah. (208)