Livre de l'Exode
17,1 Toute la communauté des fils d’Israël partit du désert de Sine, en observant les étapes prescrites par le Seigneur. Ils campèrent à Rephidim. Comme il n’y avait pas d’eau à boire, ( ) 17,2 le peuple chercha querelle à Moïse : « Donne-nous de l’eau à boire ! » Moïse leur répondit : « Pourquoi me cherchez-vous querelle ? Pourquoi mettez-vous le Seigneur à l’épreuve ? » ( ) 17,3 Là, le peuple souffrit de la soif. Il récrimina contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? » ( ) 17,4 Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! » ( ) 17,5 Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! ( )

17,6 Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël.


18950 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LE PUITS DE MIRIAM
Soulagés de tous les soucis de subsistance par le don de la manne, les Israélites avaient le devoir de se consacrer exclusivement à l'étude de la Torah. Aussi, lorsqu'ils se relâchaient dans l'accomplissement de ce devoir, une punition sous forme de manque d'eau les atteignait immédiatement. C'était la première fois qu'ils faisaient l'expérience de cette pénurie, car à Mara, ils avaient murmuré et s'étaient plaints simplement parce qu'ils craignaient que cette pénurie ne les atteigne. Dans leur détresse, ils se livrèrent de nouveau à des reproches déraisonnables à l'égard de leur chef, et lui disputèrent la parole en disant: «Comment se fait-il, mes enfants, que tu nous aies fait monter d'Égypte pour nous faire mourir de soif, nous, nos enfants et nos troupeaux ?» Moïse répondit: «Chaque fois que vous vous chamaillez avec moi, vous tentez Dieu ; et chaque fois que vous me contestez, Dieu accomplit pour vous des prodiges et des hauts faits, afin que son nom soit glorifié dans le monde entier.»
Malgré le mal qu'ils lui avaient fait, Moïse pria Dieu de les aider dans leur détresse et de le soutenir. «Seigneur du monde, dit-il, je suis condamné à mourir. Tu m'as dit de ne pas m'emporter contre eux, mais si j'obéis à tes paroles, je serai certainement tué par eux.» Dieu, cependant, répondit: «Essaie de me ressembler ; comme je rends le bien pour le mal, rends-leur le bien pour le mal, et pardonne leur faute ; va devant le peuple, et nous verrons qui osera te toucher.» A peine Moïse s'était-il montré au peuple, que tous se levèrent avec respect de leurs sièges, et Dieu dit à Moïse: «C'est pour eux que je t'ai placé sur cette hauteur, et ce n'est qu'à cause d'eux que tu trouveras grâce, bienveillance et miséricorde à mes yeux.» (121)
Dieu lui ordonna d'aller avec quelques anciens au rocher de l'Horeb, et d'y puiser de l'eau. Les anciens devaient l'accompagner, afin qu'ils soient convaincus qu'il ne tirait pas l'eau d'un puits, mais qu'il la faisait jaillir d'un rocher. Pour accomplir ce miracle, Dieu lui dit de frapper le rocher avec sa verge, car le peuple travaillait sous l'impression que cette verge ne pouvait apporter que la destruction, puisque par son moyen Moïse avait fait tomber les dix plaies sur les Égyptiens en Égypte et à la mer Rouge ; maintenant ils allaient voir qu'elle pouvait aussi faire du bien. Sur l'ordre de Dieu, Moïse dit au peuple de choisir le rocher d'où il voulait faire couler l'eau, (123) et à peine Moïse eut-il touché de sa verge de saphir le rocher qu'ils avaient choisi, qu'une eau abondante en jaillit. Le lieu où cela arriva, Dieu l'appela Massa et Mériba, parce qu'Israël y avait éprouvé son Dieu, en disant: «Si Dieu est Seigneur sur tout, comme sur nous, s'il satisfait nos besoins, et s'il nous montre encore qu'il connaît nos pensées, alors nous le servirons, et non autrement.» (124)
L'eau qui coulait pour eux en cet endroit ne servait pas seulement à les soulager de leur besoin actuel, mais à cette occasion leur fut révélé un puits d'eau qui ne les abandonna pas pendant leurs quarante années d'errance, et qui les accompagna dans toutes leurs Mches (125). Dieu fit ce grand miracle pour les mérites de la prophétesse Myriam, et c'est pourquoi on l'appela le «puits de Myriam» (126). Mais ce puits remonte au commencement du monde, car Dieu le créa le second jour de la création, (127) et il fut un temps en la possession d'Abraham. C'est ce même puits qu'Abraham réclama à Abimélek, roi des Philistins, après que les serviteurs du roi l'eurent enlevé avec violence. Comme Abimélek prétendait ne rien savoir et disait: «Je ne sais pas qui a fait cela», Abraham dit: Toi et moi, nous enverrons des brebis au puits, et il sera déclaré le propriétaire légitime du puits, celui pour les brebis duquel l'eau jaillira pour les abreuver. Et c'est de ce même puits que s'abreuvera la septième génération après moi, les errants du désert. (128)
Ce puits avait la forme d'un rocher en forme de tamis, d'où l'eau jaillissait comme d'un bec. Il les suivait dans toutes leurs pérégrinations, par monts et par vaux, et partout où ils s'arrêtaient, il s'arrêtait aussi, et il s'installait en face du Tabernacle. Les chefs des douze tribus apparaissaient alors, chacun avec son bâton, et chantaient ces mots au puits: «Jaillis, puits, chante-le ; les grands du peuple l'ont creusé avec leurs bâtons, sur l'ordre du législateur.» Alors l'eau jaillissait des profondeurs du puits, s'élevait en colonnes, puis se déversait en grands ruisseaux navigables, sur lesquels les Juifs naviguaient jusqu'à l'océan et en tiraient tous les trésors du monde. (129)
Les différentes parties du camp étaient séparées par ces rivières, de sorte que les femmes, pour se rendre visite, étaient obligées de se servir de bateaux. Puis l'eau se déversait au-delà du camp, où elle entourait une grande plaine, dans laquelle poussaient toutes les espèces de plantes et d'arbres imaginables (130) ; et ces arbres, grâce à l'eau miraculeuse, portaient chaque jour des fruits frais (131). Ce puits apportait avec lui des herbes odoriférantes, de sorte que les femmes n'avaient pas besoin de se parfumer en Mche, puisque les herbes qu'elles cueillaient servaient à cet usage (132). Ce puits jetait en outre des herbes douces et odorantes, qui servaient de divans agréables aux pauvres, qui n'avaient ni oreillers ni draps. A l'entrée de la Terre Sainte, ce puits disparut et fut caché en un certain endroit de la mer de Tibériade. En se tenant sur le Carmel et en regardant la mer, on peut y voir un rocher en forme de passoire, et c'est le puits de Miriam. Il arriva une fois qu'un lépreux se baigna à cet endroit de la mer de Tibériade, et à peine fut-il en contact avec les eaux du puits de Myriam qu'il fut instantanément guéri. (135)

( Is 48,21 , )
17,7 Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? » ( 1Co 10,4 , Ps 94,8 ) 17,8 Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim. ( Gn 36,12 , ) 17,9 Moïse dit alors à Josué : « Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. » ( Mi 7,18 , ) 17,10 Josué fit ce que Moïse avait dit : il mena le combat contre les Amalécites. Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. ( ) 17,11 Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. ( )
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