Livre de l'Ecclésiaste
2,16 Car le sage ne laisse aucun souvenir, pas plus que le fou, et cela pour toujours, puisque, dès les jours suivants, tout est oublié. Comment se fait-il que le sage meure aussi bien que le fou ? ( ) 2,17 Oui, je déteste la vie ; je trouve mauvais ce qui se fait sous le soleil : tout n’est que vanité et poursuite de vent. ( ) 2,18 Je déteste tout ce travail que j’accomplis sous le soleil et que je vais laisser à mon successeur. ( ) 2,19 Qui sait s’il sera sage ou insensé ? Ce sera lui le maître de tous ces travaux accomplis par ma sagesse sous le soleil. Cela aussi n’est que vanité ! ( ) 2,20 J’ai fini par me dégoûter de toute la peine que je m’étais donnée sous le soleil. ( )

2,21 Un homme s’est donné de la peine ; il est avisé, il s’y connaissait, il a réussi. Et voilà qu’il doit laisser son bien à quelqu’un qui ne s’est donné aucune peine. Cela aussi n’est que vanité, c’est un grand mal !


360 missel.free.fr sur verset 2004-08-30: Ce passage du livre de l'Ecclésiaste semble venir de plein fouet contredire nos rêves, comme si elle nous disait qu’il est inutile de nous fatiguer, parce que notre peine ne sert à rien puisque nous allons immanquablement vers le vide par la souffrance : à quoi vous serviront toutes vos richesses et toutes vos réalisations, alors que demain ou ce soir vous n'y serez plus ? Cet existentialisme traduit la réaction de tous ceux qui se heurtent à l'absurde et à l'échec de leurs projets. Les désirs, les espoirs des hommes butent contre un mur. Calculs et réussites, astuces et fatigues, ne sont que néant, car l'homme ne sait rien ni du commencement ni de la fin de l'univers (livre de l'Ecclésiaste, III 11). A la poursuite du vent on devient vanité (livre de l'Ecclésiaste, II 17-18). Le travail des hommes est poursuite de l'inutile. Pas de justice sous le soleil : la rétribution n'est pas certaine et nous ne savons pas comment elle se fera. Il faut donc vivre avec humour sans attendre de la vie plus qu'elle ne peut donner, sans forcer son talent, sans compter sur un avenir qui ne sera pas forcément meilleur. Ce langage pessimiste sur la vie, le travail, I'amour, la mort n'est pourtant pas loin de l'Evangile et de la parole du Seigneur : « Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme ? » (évangile selon saint Matthieu, XVI 26) Les interrogations de l'Ecclésiaste rejoignent celles que se sont posées nos contemporains après les années où l'on croyait le progrès indéfini.

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2,22 En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ? ( ) 2,23 Tous ses jours sont autant de souffrances, ses occupations sont autant de tourments : même la nuit, son cœur n’a pas de repos. Cela aussi n’est que vanité. ( ) 2,24 Rien de bon pour l’homme, sinon manger et boire, et trouver le bonheur dans son travail. J’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. ( ) 2,25 Et qui donc pourrait manger et prendre du plaisir à ma place ? ( ) 2,26 À l’homme qui lui est agréable, Dieu donne sagesse, savoir et joie. Quant au pécheur, il le charge de recueillir et d’amasser pour donner à qui lui plaît. Cela aussi n’est que vanité et poursuite de vent. ( )



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