Lecture en continu (Traduction Liturgique)

16,4 Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que, du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne, et ainsi je vais le mettre à l’épreuve : je verrai s’il marchera, ou non, selon ma loi.

18948 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA NOURRITURE CÉLESTE
Le pain qu'Israël avait emporté d'Égypte suffit pour trente et un jours, et lorsqu'ils l'eurent consommé, toute l'assemblée des enfants d'Israël murmura contre Moïse, leur chef. Ce n'était pas seulement le besoin immédiat qui les opprimait, mais le désespoir d'un approvisionnement en nourriture pour l'avenir ; car lorsqu'ils virent le désert vaste, étendu et totalement stérile devant eux, leur courage s'effaça et ils dirent: «Nous avons émigré, espérant la liberté, et maintenant nous ne sommes même pas libérés des soucis de subsistance ; nous ne sommes pas, comme notre chef l'a promis, les plus heureux, mais en vérité les plus malheureux des hommes. Après que les paroles de notre chef ont fait naître en nous les plus grandes espérances et nous ont rempli les oreilles de vains espoirs, il nous torture avec la famine et ne nous fournit même pas la nourriture nécessaire. Avec le nom d'une nouvelle colonie, il a trompé cette grande multitude; après avoir réussi à nous conduire d'une terre bien connue à une terre inhabitée, il projette maintenant de nous envoyer dans le monde souterrain, le dernier chemin de la vie. Si seulement nous étions morts de la main du Seigneur pendant les trois jours de ténèbres au pays d'Égypte, alors que nous étions assis près des marmites et que nous mangions du pain à satiété ! Dans leur exaspération, ils disaient des mensonges, car en réalité ils avaient souffert du manque de nourriture en Égypte aussi, car les Égyptiens ne leur avaient pas donné assez à manger. (90)
Malgré les injures dont il était l'objet, Moïse ne s'indignait pas tant de leurs paroles que de l'inconstance du peuple. Après tant d'expériences extraordinaires, ils n'avaient pas le droit de s'attendre au naturel et au vraisemblable, mais ils auraient dû lui faire confiance, car ils avaient eu les preuves les plus tangibles de sa fiabilité, aux yeux de tous. D'autre part, lorsque Moïse considéra leur détresse, il leur pardonna, car il se dit qu'une multitude est par nature inconstante, et se laisse facilement influencer par les impressions du moment, qui jettent le passé dans l'oubli, et engendrent le désespoir de l'avenir. (91)
Dieu pardonna aussi la conduite indigne d'Israël, et au lieu de se mettre en colère contre eux parce qu'ils murmuraient contre lui, alors que leur devoir était de le prier, il était prêt à leur accorder son aide, disant à Moïse: «Ils agissent selon leurs lumières, et moi j'agirai selon les miennes ; demain Mtn au plus tard, la manne descendra du ciel.»
En récompense de l'empressement d'Abraham à répondre à la somMton de sacrifier Isaac, en disant: «Me voici», Dieu a promis la manne aux descendants d'Abraham avec les mêmes mots: «Me voici». De même, lors de leur errance dans le désert, Dieu a rendu aux descendants d'Abraham ce que leur ancêtre avait fait par les anges qui l'avaient visité. Il avait lui-même été chercher du pain pour eux, et de même Dieu fit pleuvoir du pain du ciel ; il courut devant eux sur leur route, et de même Dieu se déplaça devant Israël ; il fit chercher de l'eau pour eux, et de même Dieu, par Moïse, fit couler de l'eau du rocher ; il leur dit de chercher de l'ombre sous l'arbre, et de même Dieu fit répandre une nuée sur Israël. Dieu parla alors à Moïse: Je me révélerai aussitôt à Jacob: «Je ferai pleuvoir pour vous du pain de mon trésor céleste ; le peuple sortira et en recueillera chaque jour une certaine quantité».
Il y avait de bonnes raisons de ne pas dépasser la ration d'un jour dans la distribution quotidienne de la manne. D'abord pour qu'ils n'aient pas à la porter dans leurs pérégrinations ; ensuite pour qu'ils la reçoivent chaque jour chaude ; enfin pour qu'ils dépendent chaque jour de l'aide de Dieu, et qu'ils s'exercent ainsi à la foi. (93)
Alors que le peuple était encore endormi, Dieu exauça son désir et fit pleuvoir la manne pour lui. Car cette nourriture avait été créée le deuxième jour de la création, (94) et moulue par les anges, elle descendit ensuite pour les errants dans le désert (95). Les moulins sont placés dans le troisième ciel, où la manne est constamment moulue pour l'usage futur des pieux ; (96) car, dans le monde futur, la manne leur sera présentée. La manne mérite son nom de «pain des anges», non seulement parce qu'elle est préparée par eux, mais parce que ceux qui la mangent deviennent égaux aux anges en force, et qu'en outre, comme eux, ils n'ont pas besoin de se soulager, puisque la manne se dissout entièrement dans le corps. Ce n'est que lorsqu'ils ont péché qu'ils ont dû se soulager comme les simples mortels. (98)
La manne montrait également son origine céleste par la saveur miraculeuse qu'elle possédait. Il n'était pas nécessaire de la cuire, ni de la préparer, et pourtant elle avait la saveur de tous les plats possibles et imaginables. Il suffisait de désirer un certain plat, et à peine y avait-on pensé, que la manne avait la saveur du plat désiré. Le même aliment avait un goût différent pour chacun de ceux qui le mangeaient, selon leur âge ; aux petits enfants il ressemblait à du lait, aux jeunes gens robustes à du pain, aux vieillards à du miel, aux malades à de l'orge trempé dans de l'huile et du miel. (99)
Le goût de la manne était aussi miraculeux que sa descente du ciel. Un vent du nord vint d'abord balayer le sol du désert ; puis une pluie le lava complètement ; enfin la rosée descendit sur lui, et le vent la transforma en une substance solide, afin qu'elle servît de table à l'or descendu du ciel (100). Mais, pour qu'aucun insecte ou vermine ne s'installe sur la manne, la rosée gelée forma non seulement une nappe, mais aussi une couverture pour la manne, de sorte qu'elle y était enfermée comme dans un coffret, à l'abri de toute souillure ou pollution, en haut comme en bas.

89 BST - Olivier sur verset 2000-08-02: Au chapitre XVI du Livre de la sagesse, celle-ci s'est ainsi comparée à une nourriture d'Ange. Au chapitre 16 de l'exode, nous apprenons que la manne alimente le peuple pendant quarante ans. Après, on mangera les produits du pays. Ce que dieu donne, ce ne sont pas des commandements et des paroles pieuses. (Moïse vient de la bouche de Dieu, Ex 17) - Manne : cf. Sg 16,20-21 : la manne avait le goût que chacun voulait. (de même, on dit qu’il existe un monastère « à l’escalier d’or » : en fait l’escalier était en chaux. Mais si quelqu’un remarquait : « Mais il n’est pas en or ? », on lui répondait : « C’est que tu n’as pas le coeur pur »).