Livre des Proverbes
31,27 Elle surveille la marche de sa maison et ne mange pas paresseusement son pain. ( ) 31,28 Ses fils, hautement, la proclament bienheureuse et son mari fait son éloge: ( ) 31,29 " Bien des filles ont fait preuve de valeur; mais toi, tu les surpasses toutes! " ( ) 31,30 La grâce trompe, la beauté ne dure pas. La femme qui craint le Seigneur, voilà celle qu'on doit louer. ( ) 31,31 A elle le fruit de son travail et que ses oeuvres publient sa louange. ( )
Livre de l'Ecclésiaste

1,1 Paroles de Qohéleth, fils de David, roi à Jérusalem.


4881 Chouraqui sur verset 2019-03-31: Qohèlèt dérive de la racine qhl, qui signifie « assembler ». Il a été traduit en grec, puis en latin, par Ecclesiastes, mot qui dérive lui-même de ecclesia, « assemblée ». Qohèlèt est à la fois un « rassembleur » de sentences, et celui qui se lève au sein de l’assemblée pour en être le « prédicateur ».
Le ton général de l’ouvrage, sa signification la plus profonde, est donné par le deuxième verset, qui sert de leitmotiv au livre tout entier: Habèl ha balîm hakol habèl, « Fumée de fumées, tout est fumée ». La traduction du mot habèl par « vanité » n’a pas peu contribué à brouiller les pistes qui peuvent conduire à une exacte compréhension de la pensée de Qohèlèt. Est vain ce qui est dépourru de valeur. Parler de vanité implique un jugement de valeur.
Or le mot habèl est essentiellement concret. Il signifie « fumée », « vapeur », « haleine ». Qohèlèt ne porte pas un jugement de valeur sur le réel; il dresse un constat: tout est fumée. Le bonheur, le travail, la sagesse, la vie, l’humanité, la famille, l’argent, la fortune, la gloire, le désir, le rire, l’avenir, la jeunesse, les jours de l’homme; oui, tout est fumée. Qohèlèt se situe dans l’ordre des constatations objectives. Sa pensée est davantage métaphysique que moralisante. Il tente de décrire la condition humaine sous l’angle de ce qui passe: état de fait indéniable et qui porte à conséquence pour la pensée et la conduite de l’homme.
Il faut reconnaître qu’il est difficile de déceler la structure logique de son oeuvre, aussi variée et semée de contradictions que la vie dont elle entend cerner le mystère. L’unité du livre réside surtout dans son style, véritablement étincelant.
On a souligné la parenté de certaines expressions de Qohèlèt avec des textes ougaritiques ou phéniciens. Au IIIe siècle avant notre ère, date probable de sa rédaction, la Phénicie et la terre d’Israël étaient sous la domination des Ptolémées et sous l’influence de la culture grecque. Quoi qu’il en soit, il est impossible de mettre une étiquette sur une pensée aussi riche et aussi évidemment personnelle. Qohèlèt reste, aujourd’hui encore, un penseur original, et c’est son oeuvre elle-même qui importe. Les jeux intellectuels de ses commentateurs sont souvent, eux aussi, fumée !

895 Dict. Amoureux du Judaïsme sur verset 2018-01-18: Qohelet: en hébreux: "celui qui s'adresse à la foule assemblée" ou "le rassembleur". Comme "assemblée" se dit en grec Ecclésia, les Septante, à Alexandrie, traduisent Qohelet par un mot grec devenu en français "l'Ecclésiaste". Même si le texte semble indiquer Salomon comme auteur, les sources egyptiennes, babyloniennes et grecques conduisent à partir du XIXè siècle à penser qu'il a été écrit au milieu du IIIè siècle avant notre ère, à un moment où les hébreux semblent sans espoir: territoire occupé par les grecs, les élites s'hellenisent, l'essentiel du peuple est en exil, l'hébreu n'est presque plus parlé, le polythéisme triomphe en Israël et en Judée... toute l'histoire semble vaine...

4694 Bible des peuples sur verset 2019-01-06: L’Ecclésiaste a peut-être résumé l’essentiel de sa pensée dans ce verset : “Toute œuvre de Dieu vient bien en son temps, mais il a mis l’éternité au cœur des hommes ; et eux ne trouvent pas le sens de l’œuvre divine depuis le début jusqu’à la fin” (3.11 et 14 ; 8.16-17). Créé à l’image de Dieu, l’homme est maître de l’univers. Cependant il n’est que le serviteur tiré de la glaise à qui Dieu impose la pénible tâche de toujours chercher. L’Ecclésiaste vivait au troisième siècle avant le Christ, quand la culture grecque atteignait le peuple juif. Le dynamisme de la civilisation grecque venait de sa confiance dans les ressources illimitées de la pensée humaine. Les philosophes grecs prétendaient venir à bout des inconnus de l’existence (et cette ambition est encore au centre de l’humanisme occidental). L’Ecclésiaste refuse cet optimisme : nous sommes dans un monde où tout est déconcertant. Essayons de sentir le mystère de Dieu et le poids de son silence : l’homme est un être mortel et limité. Ne prenons donc pas les apparences pour le tout de la sagesse. Soyons satisfaits de vivre pleinement le moment présent, essayant de résoudre les problèmes à notre portée. Sachons profiter des joies que Dieu nous réserve aujourd’hui, et laissons le reste à la grâce de Dieu. Toujours la religion a cherché à expliquer, à donner une vue plus rassurante de l’existence. L’Ecclésiaste ne lui demande pas ce service. En ce temps-là, les gens pieux affirmaient que Dieu récompense les bons ici-bas et punit les méchants : l’Ecclésiaste maintient ses réserves. Il sait que les commandements de Dieu nous montrent un chemin, mais il respecte les silences et l’apparente absence de Dieu. L’auteur a fait ce que beaucoup d’écrivains et de poètes font maintenant : signer son œuvre avec un pseudonyme, c’est-à-dire un nom inventé. Il l’a fait passer pour une œuvre du roi Salomon, fils de David : chacun sait que Salomon était renommé pour sa sagesse. Mais comme lui-même était un homme chargé d’instruire l’assemblée des croyants (c’est ce que veut dire le mot Ecclésiaste), ceux qui ont publié son livre ont accolé les deux mots : Ecclésiaste et Salomon. Le mot Ecclésiaste est la traduction de l’hébreu Qohélet, et beaucoup aujourd’hui préfèrent utiliser ce mot, qui évite la confusion avec l’Ecclésiastique. C’est pourquoi nous gardons l’abréviation Qohélet quand nous citons ce livre. L’Ecclésiaste vivait au troisième siècle avant le Christ. Après le passage du fameux Alexandre le Grand, et le partage de ses conquêtes entre ses généraux, la Palestine avait échu aux Lagides, maîtres de l’Égypte. Ces rois, semble-t-il, ne pensaient qu’à tirer le maximum d’argent de leurs sujets ; en Palestine, les grandes familles se chargeaient de récolter pour eux (et pour elles) le maximum d’impôts en pressurant le peuple pauvre. C’était l’heure où s’imposaient un peu partout la langue grecque et l’hellénisme, c’est-à-dire la culture grecque greffée sur les traditions locales. Il y avait une invasion de marchands grecs et l’activité économique était en plein essor. Ceux qui voulaient faire carrière se jetaient sur les écoles où l’on parlait grec et l’on enseignait les auteurs grecs. Jérusalem était restée un temps à l’écart, puis le poids de la politique avait obligé les grands-prêtres à composer avec les familles qui misaient sur la culture nouvelle, celle des affaires. L’école du Temple était en déclin. On n’y commentait que les textes hébreux et l’on répétait sans plus les maximes anciennes du livre des Proverbes : fais le bien et tu connaîtras le bonheur, les méchants sont toujours punis. Apparemment, rien ne tenait devant l’hellénisme et la foi au Dieu d’Israël s’y perdait jour après jour. C’est alors qu’un maître de la Loi, bon connaisseur des auteurs grecs, relève le défi. Prédicateur, controversiste (c’est le sens du mot ecclésiaste : celui qui convoque, celui qui interpelle), il remet en cause les certitudes de la philosophie grecque. Celle-ci prétendait venir à bout des inconnues de l’existence, une ambition qui reste au cœur de la culture occidentale. L’homme, dit-il, n’est pas maître de son destin : tout est don de Dieu. Au lieu de se perdre dans l’activisme et de ne penser qu’à l’argent, les jeunes doivent apprendre à vivre et à profiter des joies que Dieu nous donne tout au long de l’existence. Tout est incertain et notre raison est prise en défaut à chaque instant. Celui qui refuse de regarder en face une mort certaine n’a qu’une apparence de sagesse. Mais aussi l’Ecclésiaste renonce aux réponses religieuses trop faciles : il n’est pas vrai que le mal est toujours puni sur terre. Les commandements nous tracent un chemin, mais sachons respecter les silences et l’apparente absence de Dieu. Les disciples de cet inconnu ont placé son œuvre sous le nom de Salomon, le roi qui s’était acquis une réputation de sagesse. Ils ont résumé les enseignements de leur maître dans ce court écrit destiné peut-être à servir de base pour l’enseignement à l’école du Temple. Ce livre a dû être rédigé vers les années 240-220 av. J-C. L’Ecclésiaste est appelé aujourd’hui de son nom hébreu, Qohélet, pour le distinguer du livre de Sirac appelé traditionnellement Ecclésiastique. Pour cette raison, nous le citons avec l’abréviation Qohélet.

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1,2 Vanité des vanités, dit Qohéleth, vanité des vanités, tout est vanité. ( Qo 2,7 , ) 1,3 Quel profit y a-t-il pour l'homme de tout le travail qu'il fait sous le soleil ? ( ) 1,4 Un âge s'en va, un autre vient, et la terre subsiste toujours. ( ) 1,5 Le soleil se lève et le soleil se couche, il aspire à ce lieu d'où il se lève. ( ) 1,6 Le vent va vers le midi et tourne vers le nord, le vent tourne, tourne et s'en va, et le vent reprend ses tours. ( )



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