Lecture en continu (SEGOND)

7,3 Et moi, j'endurcirai le coeur de Pharaon, et je multiplierai mes signes et mes miracles dans le pays d'Égypte.

18934 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: MESURE POUR MESURE
Dieu a divisé les dix châtiments décrétés pour l'Égypte en quatre parties, trois des fléaux qu'il a confiés à Aaron, trois à Moïse, un aux deux frères ensemble, et trois qu'il s'est réservés. Aaron fut chargé de ceux qui procédaient de la terre et de l'eau, les éléments composés de parties plus ou moins solides, à partir desquelles sont façonnées toutes les entités corporelles et distinctives, tandis que les trois confiés à Moïse étaient ceux qui procédaient de l'air et du feu, les éléments les plus prolifiques de vie (170).
Le Seigneur est un homme de guerre, et comme un roi de chair et de sang élabore divers stratagèmes contre son ennemi, Dieu attaqua les Égyptiens de diverses manières. Il a fait tomber sur eux dix fléaux. Lorsqu'une province se révolte, son souverain envoie d'abord son armée contre elle, pour l'encercler et lui couper l'eau. Si le peuple est contrit, c'est bien ; sinon, il fait entrer en campagne contre lui des fauteurs de troubles. Si le peuple est contrit, c'est bien ; sinon, il ordonne de lancer des fléchettes contre lui. Si le peuple est contrit, c'est bien ; sinon, il ordonne à ses légions de le prendre d'assaut. Si le peuple est repentant, c'est bien ; sinon, il fait couler le sang et c'est le carnage. Si le peuple est contrit, c'est bien ; sinon, il dirige sur lui un jet de naphte brûlant. Si le peuple est contrit, tant mieux ; sinon, il lui lance des projectiles avec ses balistes. Si le peuple est contrit, tant mieux ; sinon, il fait dresser des échelles contre ses murs. Si le peuple est contrit, c'est bien ; sinon, il le jette dans les cachots. Si le peuple est contrit, c'est bien ; sinon, il fait périr ses magnats.
C'est ainsi que Dieu procéda contre les Égyptiens. Il leur coupa d'abord les vivres en transformant leurs rivières en sang. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il envoya dans leurs entrailles des grenouilles bruyantes et croassantes. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il fit venir contre eux des poux qui transperçaient leur chair comme des dards. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il envoya contre eux des légions barbares, mêlées à des hordes de bêtes sauvages. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il fit venir sur eux un carnage, une peste très violente. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il répandit sur eux du naphte, des flammes ardentes. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il fit tomber sur eux ses projectiles, la grêle. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il plaça contre le mur des échelles pour les sauterelles, qui les escaladèrent comme des hommes de guerre. Ils refusèrent de laisser partir les Israélites, et il les jeta dans les ténèbres du cachot. Ils refusèrent de laisser aller les Israélites, et il fit périr leurs magnats, leurs premiers-nés (171).
Les plaies que Dieu envoya sur les Égyptiens correspondaient aux actes qu'ils avaient commis à l'encontre des enfants d'Israël. Parce qu'ils obligeaient les Israélites à puiser de l'eau pour eux et qu'ils les empêchaient d'utiliser les bains rituels, il changea leur eau en sang.
Parce qu'ils avaient dit aux Israélites: «Allez pêcher du poisson pour nous», il fit monter contre eux des grenouilles, qui pullulaient dans leurs pétrins et dans leurs chambres à coucher, et qui sautaient en croassant dans leurs entrailles. C'était la plus sévère des dix plaies.
Parce qu'ils avaient dit aux Israélites: «Allez balayer et nettoyer nos maisons, nos cours et nos rues», il transforma la poussière de l'air en poux, de sorte que la vermine s'entassait en tas d'une douzaine de mètres, et que les Égyptiens, lorsqu'ils mettaient des vêtements neufs, étaient aussitôt infestés par ces insectes.
La quatrième plaie fut une invasion du pays par des hordes de toutes sortes d'animaux sauvages, lions, loups, panthères, ours et autres. Ils envahirent les maisons des Égyptiens, et lorsqu'ils fermèrent leurs portes pour les empêcher d'entrer, Dieu fit sortir de terre un petit animal qui entra par les fenêtres, fendit les portes et fraya un chemin aux ours, aux panthères, aux lions et aux loups, qui entrèrent en masse et dévorèrent les gens jusqu'aux nourrissons dans leurs berceaux. Si un Égyptien confiait ses dix enfants à un Israélite, pour qu'il se promène avec eux, un lion venait arracher l'un des enfants, un ours emportait le second, un serpent le troisième, et ainsi de suite, et à la fin l'Israélite rentrait seul chez lui. Cette plaie leur fut infligée parce qu'ils avaient l'habitude de demander aux Israélites d'aller attraper des loups et des lions pour leurs cirques, et qu'ils les envoyaient faire de telles courses pour qu'ils aillent s'installer dans des déserts lointains, où ils seraient séparés de leurs femmes et ne pourraient pas propager leur race.
Dieu fit venir une violente peste sur leurs troupeaux, parce qu'ils avaient mis les Israélites à leur service comme bergers et leur avaient assigné des lieux de pâturage éloignés, afin de les éloigner de leurs femmes. C'est pourquoi la peste s'abattit sur tout le bétail des troupeaux que gardaient les Israélites.
La sixième plaie était un furoncle qui éclatait avec des flammes sur les hommes et sur les bêtes. C'était la punition des Égyptiens, parce qu'ils disaient aux enfants d'Israël: «Allez nous préparer un bain pour le plaisir de notre chair et de nos os.» Ils étaient donc condamnés à souffrir de furoncles qui enflammaient leur chair, et ils ne pouvaient s'empêcher de se gratter à cause de la démangeaison. Pendant que les Égyptiens souffraient ainsi, les enfants d'Israël utilisaient leurs bains.
Parce qu'ils avaient envoyé les Israélites dans les champs, pour labourer et semer, la grêle tomba sur eux, et leurs arbres et leurs récoltes furent détruits.
Ils avaient pris l'habitude de dire aux Israélites: «Allez, plantez pour nous des arbres, et gardez-en les fruits.» Dieu fit entrer les sauterelles dans le territoire des Égyptiens, afin qu'elles dévorassent le reste de ce qui avait échappé à la grêle ; car les dents de la sauterelle sont des dents de lion, et elle a les mâchoires d'un grand lion.
Parce qu'ils voulaient jeter les Israélites dans des cachots, Dieu fit venir sur eux les ténèbres, les ténèbres de l'enfer, de sorte qu'ils durent se frayer un chemin à tâtons. Celui qui était assis ne pouvait pas se lever, et celui qui était debout ne pouvait pas s'asseoir. L'imposition des ténèbres avait un autre but. Parmi les Israélites, il y avait beaucoup de méchants qui refusaient de quitter l'Égypte, et Dieu avait décidé de les écarter du chemin. Mais pour que les Égyptiens ne puissent pas dire qu'ils avaient succombé à la peste comme eux, Dieu les tua sous le couvert des ténèbres, et c'est dans les ténèbres qu'ils furent enterrés par leurs compagnons israélites, et les Égyptiens ne surent rien de ce qui s'était passé. Mais le nombre de ces méchants hommes avait été très grand, et les enfants d'Israël épargnés pour quitter l'Égypte n'étaient qu'une petite fraction de la population israélite d'origine.
La dixième plaie était la mort des premiers-nés ; elle frappa les Égyptiens parce qu'ils avaient l'intention d'assassiner les enfants mâles des Israélites à leur naissance ; enfin, Pharaon et son armée furent noyés dans la mer Rouge, parce que les Égyptiens avaient fait exposer les enfants mâles des Israélites dans l'eau (172).
Chacune des plaies infligées à l'Égypte avait son parallèle dans le traitement cruel réservé aux Israélites. La première était une punition pour les paroles arrogantes prononcées par Pharaon: «Mon fleuve Nil est à moi, et je l'ai fait pour moi.»
La plaie des grenouilles, Dieu l'a fait tomber sur les Égyptiens, «parce que les grenouilles, qui habitent parfois l'eau, se vengeront sur les Égyptiens pour avoir voulu détruire la nation destinée à être porteuse de la Torah, et la Torah est assimilée à de l'eau».
Dieu envoya sur eux de la vermine, en disant: «Que les poux de la poussière de la terre se vengent des Égyptiens, qui ont voulu détruire la nation dont la semence est semblable à la poussière de la terre.»
Des hordes de bêtes, des lions, des loups et des nuées de serpents s'abattent sur eux, «car, dit Dieu, ces animaux se vengeront sur les Égyptiens d'avoir voulu détruire la nation qui est semblable à des lions, à des loups et à des serpents».
Une peste mortelle s'abattit sur eux, «car, dit Dieu, la mort se vengera sur les Égyptiens pour avoir voulu détruire la nation qui affronte la mort pour la glorification du nom de Dieu».
Ils ont dû souffrir avec des flammes ardentes, «parce que, dit Dieu, les furoncles sortant des cendres de la fournaise se vengeront sur les Égyptiens pour avoir voulu détruire la nation dont l'ancêtre Abraham est entré dans la fournaise ardente pour la glorification du nom de Dieu».
Il fit tomber la grêle sur eux, «parce que la grêle blanche se vengera des Égyptiens d'avoir voulu détruire une nation dont les péchés seront blancs».
Les sauterelles se sont abattues sur eux, «parce que, dit Dieu, les sauterelles, qui sont ma grande armée, se vengeront des Égyptiens pour avoir voulu détruire la nation qui s'appelle mon armée».
»Les ténèbres, dit Dieu, qui sont séparées de la lumière, viendront et se vengeront des Égyptiens pour avoir voulu détruire la nation sur laquelle brille la lumière du Seigneur, alors que des ténèbres épaisses couvrent les autres peuples.
La dixième plaie, la mort des premiers-nés, Dieu l'infligea en disant: «Je me vengerai des Égyptiens qui ont voulu détruire la nation de mes premiers-nés. De même que la nuit s'est divisée pour Abraham, afin que ses ennemis soient vaincus, de même je traverserai l'Égypte au milieu de la nuit, et de même qu'Abraham a été éprouvé par dix tentations, de même j'enverrai dix plaies sur l'Égypte, l'ennemie de ses enfants « (173).

997 Origène sur verset 2018-06-09: De même que le médecin pourrait dire à propos du malade: je vais provoquer des inflammations dans les zones en repos et je forcerai certaines parties du corps à enfler pour que se produise un abcès douloureux. (Philocalie 27,5)