Lecture en continu (Traduction Liturgique)

4,18 Moïse s’en alla et retourna chez son beau-père Jéthro. Il lui dit : « Je dois m’en aller et retourner chez mes frères, en Égypte, pour voir s’ils vivent encore. » Jéthro lui dit : « Va en paix. »

19310 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Moïse retourne en Égypte

18931 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LE RETOUR EN EGYPTE
Lorsque Moïse céda enfin et se déclara prêt à se rendre en Égypte comme messager de Dieu, son acceptation était encore subordonnée à la promesse de Dieu d'exaucer tous ses vœux, et Dieu lui accorda tout ce qu'il désirait, à l'exception de l'immortalité et de l'entrée en terre sainte (141). Dieu apaisa aussi ses craintes au sujet du danger qui le menaçait de la part de ses ennemis de toujours, Dathan et Abiram, à cause desquels il avait dû s'enfuir de l'Égypte. Il lui dit qu'ils étaient tombés au rang d'hommes pauvres et insignifiants, privés du pouvoir de lui faire du mal (142).
Moïse est fidèle au serment qu'il a fait à son beau-père Jéthro de ne jamais retourner en Égypte sans son accord. Sa première préoccupation est donc de retourner à Madian et d'obtenir sa permission, que Jéthro donne librement. Moïse peut alors se mettre en route. Il ne s'attarda que pour emmener avec lui sa femme et ses enfants, ce qui fit dire à son beau-père: «Ceux qui sont en Égypte doivent la quitter, et toi, tu veux en emmener d'autres ?» Moïse répondit: «Tout à l'heure, les esclaves retenus en Égypte seront rachetés ; ils sortiront du pays, se rassembleront sur le mont Sinaï et entendront les paroles: «Je suis le Seigneur ton Dieu» ; mes fils ne devraient-ils pas y être présents ?» Jéthro reconnut la justesse des paroles de Moïse, et il lui dit: «Va en paix, entre en Égypte en paix, et quitte le pays en paix» (143).
Enfin Moïse se mit en route pour l'Égypte, accompagné de sa femme et de ses enfants. Il était monté sur l'âne qui avait porté Abraham à l'Akéda sur le mont Moriah, l'âne sur lequel le Messie apparaîtra à la fin des temps (144). Même maintenant, son voyage commencé, Moïse n'était pas très enthousiaste à l'égard de sa mission. Il voyageait tranquillement, en pensant: Quand j'arriverai en Égypte et que j'annoncerai aux enfants d'Israël que la fin de l'esclavage égyptien est arrivée, ils diront: «Nous savons bien que notre esclavage doit durer quatre cents ans, et la fin n'est pas encore arrivée», mais si je soumettais cette objection à Dieu, il s'enflammerait de colère contre moi. Il vaut mieux que je prenne le plus de temps possible en route».
Dieu fut mécontent de Moïse pour cet artifice, et il lui dit: «Joseph a prophétisé depuis longtemps que l'oppression de l'Égypte ne durerait que deux cent dix ans.» Pour son manque de foi, Moïse fut puni pendant qu'il était en route pour l'Égypte (145): les anges Af et Hemah apparurent et avalèrent tout son corps jusqu'aux pieds (146), et ils ne le rendirent qu'après que Zipporah, agile comme un «oiseau» (147), eut circoncis son fils Gershom et touché les pieds de son mari avec le sang de la circoncision. La raison pour laquelle leur fils était resté incirconcis jusqu'alors était que Jéthro avait posé comme condition, lorsqu'il avait consenti au mariage de sa fille avec Moïse, que le premier fils de leur union serait élevé comme un païen (148).
Libéré par les anges, Moïse les attaqua et tua Hema, dont la troupe d'anges tint bon devant l'assaillant (149).
La voix divine entendue par Moïse en Madian, lui disant de retourner auprès de ses frères en Égypte, tomba en même temps dans l'oreille d'Aaron, demeurant en Égypte, et lui ordonna «d'aller dans le désert à la rencontre de Moïse». Dieu parle merveilleusement avec sa voix, et c'est pourquoi la même révélation pouvait être comprise d'une certaine manière en Madian et d'une autre manière en Égypte.
La salutation des deux frères est très cordiale. L'envie et la jalousie n'avaient pas leur place entre eux. Aaron se réjouit que Dieu ait choisi son jeune frère pour être le rédempteur d'Israël, et Moïse se réjouit que son frère aîné ait été divinement nommé grand prêtre en Israël. Dieu connaissait leur cœur, car lorsqu'il l'avait chargé de la mission en Égypte, Moïse avait dit: «Pendant toutes ces années, Aaron a été un prophète actif en Israël ; devrais-je maintenant empiéter sur son domaine et lui causer des ennuis ? Mais Dieu le rassura en disant: «Moïse, ton frère Aaron ne sera pas contrarié, il se réjouira plutôt de ta mission, il sortira et viendra à ta rencontre.»
Aaron manifesta librement sa joie de revoir son frère, après une longue séparation. Quant à la joie qu'il éprouvait de la distinction accordée à Moïse, elle était trop grande pour qu'on puisse l'exprimer dans toute sa profondeur et son étendue. Pour son esprit bienveillant et généreux, il reçut de Dieu la récompense de pouvoir porter sur son cœur l'urim et le thummim, «car, dit Dieu, le cœur qui s'est réjoui de l'élévation d'un frère portera l'urim et le thummim» (150).
Aaron courut au-devant de son frère, l'embrassa et lui demanda où il avait passé toutes ces années de séparation. On lui répondit qu'il était à Madian, et il continua à l'interroger en disant: «Qui sont ceux qui voyagent avec toi ?»
Moïse: «Ma femme et mes fils».
Aaron: «Où vas-tu avec eux ?»
Moïse: «En Égypte».
Aaron: «Quoi ! notre peine est assez grande pour ceux qui sont en Égypte depuis le commencement, et tu en emmènes d'autres dans le pays ?»
Moïse reconnut qu'Aaron avait raison et renvoya sa femme et ses fils chez son beau-père Jéthro (151).
Il n'était pas moins magnanime qu'Aaron. Si l'aîné n'éprouvait aucune jalousie en raison de la dignité du cadet, ce dernier ne cachait pas à l'autre les enseignements et les révélations qu'il avait reçus. Aussitôt après sa rencontre avec Aaron, Moïse lui raconta tout ce que Dieu lui avait enseigné, jusqu'au terrible secret du Nom ineffable qui lui avait été communiqué sur le mont Horeb (152).
Sur l'ordre de Dieu, les anciens du peuple se rassemblèrent et Moïse accomplit devant eux les prodiges qui devaient lui servir de lettres de créance en tant que rédempteur envoyé pour délivrer le peuple. Cependant, les actes qu'il accomplissait n'étaient pas aussi puissants pour les convaincre de la réalité de la mission que les paroles par lesquelles Dieu lui avait annoncé la rédemption prochaine, et qu'il répétait à leurs oreilles. Les anciens savaient que Jacob avait transmis à Joseph la marque secrète désignant le rédempteur, et que Joseph l'avait à son tour confiée à ses frères avant sa mort. Le dernier survivant des frères, Asher, l'avait révélée à sa fille Sérah dans les termes suivants: Celui qui viendra annoncer la rédemption avec les paroles de Dieu: «Je t'ai visité et j'ai vu ce qui t'est arrivé en Égypte», celui-là est le vrai rédempteur. Lors du retour de Moïse, Sérah vivait encore ; les anciens se tournèrent vers elle et lui rapportèrent les paroles de Moïse annonçant la rédemption. Lorsqu'elle apprit que ses paroles étaient les mêmes que celles qu'Asher avait citées, elle sut qu'il était le rédempteur promis, et tout le peuple crut en lui.
Moïse invita alors les anciens à se rendre avec lui auprès de Pharaon, mais ils n'eurent pas le courage de se présenter devant le roi. Alors qu'ils étaient partis avec Moïse, ils se sont retirés furtivement en chemin, l'un après l'autre, et lorsque Moïse et Aaron se sont retrouvés devant le roi, ils se sont retrouvés seuls, abandonnés par tous les autres. Les anciens ne sont pas sortis libres. Leur punition fut que Dieu ne leur permit pas de monter avec Moïse sur la montagne sainte. Ils ne purent l'accompagner sur le chemin de Dieu qu'autant qu'ils l'avaient accompagné sur le chemin de Pharaon, et ils durent ensuite attendre qu'il revienne (153).

3440 Bible des peuples sur verset 2018-12-19: Dans cet épisode Moïse semble gravement malade : sa femme pense que c’est parce qu’il n’est pas circoncis. Alors, conformément aux croyances de l’époque, elle circoncit son fils pour lui.

80 BST - Olivier sur verset 2000-08-02: On ne supprime pas toutes les autres relations. Il ne faut pas chercher le conflit. Ainsi, Moïse demande la permission à son beau-frère. Ex 4,18