Livre d'Esther
8,3 Et, continuant de parler au roi, elle se jeta à ses pieds, et lui demanda de rendre nuls les mauvais desseins d'Aman, et ce qu'il avait fait contre les Juifs. ( ) 8,4 Et le roi étendit sur Esther sa verge d'or, et elle fut encouragée à se placer auprès de lui. ( ) 8,5 Et elle dit : S'il te plaît, si j'ai trouvé grâce, que l'on fasse révoquer les édits qu'a publiés Aman, ordonnant d'exterminer tous les Juifs qui sont en ton royaume. ( ) 8,6 Car, comment pourrais-je voir la ruine de mon peuple ? Comment pourrais-je survivre à la destruction de ma patrie ? ( ) 8,7 Et le roi dit à Esther : Puisque je t'ai donné tous les biens d'Aman, et que je t'en ai gratifié ., puisque je l'ai fait pendre lui-même pour avoir porté les mains sur les Juifs, que demandes-tu encore ? ( )

8,8 Écrivez vous-mêmes en mon nom ce qu'il vous plaira, et scellez-les avec mon anneau ; car nul ne peut contredire ce qui est écrit par l'ordre du roi, et revêtu de son sceau.


19231 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: L'ÉDIT DU ROI
L'édit contre les Juifs fut révoqué par Assuérus dans les termes suivants:
»Le roi Assuérus adresse cette lettre à tous les habitants sur la mer et sur la terre, à tous les chefs de district et aux généraux de l'armée, qui habitent dans tous les pays ; que votre paix soit grande ! Je vous écris pour vous dire que, bien que je domine sur de nombreuses nations, sur les habitants de la terre et de la mer, je ne m'enorgueillis pas de ma puissance, je marcherai toute ma vie dans l'humilité et la douceur d'esprit, afin de vous procurer une grande paix. À tous ceux qui habitent sous ma domination, à tous ceux qui veulent faire des affaires sur terre ou sur mer, à tous ceux qui veulent exporter des marchandises d'une nation à l'autre, d'un peuple à l'autre, pour tous, je suis le même, d'un bout à l'autre de la terre, et personne ne doit chercher à provoquer des troubles sur terre ou sur mer, ou des inimitiés entre une nation et l'autre, entre un peuple et l'autre. J'écris cela parce que, malgré notre sincérité et notre honnêteté qui nous font aimer toutes les nations, révérer tous les souverains et faire du bien à tous les potentats, il y a cependant des gens qui étaient proches du roi et à qui le gouvernement a été confié, qui, par leurs intrigues et leurs mensonges, ont trompé le roi et écrit des lettres qui ne sont pas justes devant le ciel, qui sont mauvaises devant les hommes et nuisibles à l'empire. Voici ce qu'ils demandaient au roi: que des hommes justes soient tués, et que le sang le plus innocent soit répandu, de ceux qui n'ont fait aucun mal et qui ne sont pas coupables de mort. Des gens justes comme Esther, célèbre pour toutes ses vertus, et Mardochée, sage dans toutes les branches de la sagesse, il n'y a pas de tache en eux ni dans leur nation. Je pensais que ma demande concernait une autre nation, et je ne savais pas qu'elle concernait les Juifs, appelés les enfants du Seigneur de tous, qui a créé le ciel et la terre, et qui les a conduits, eux et leurs pères, à travers de grands et puissants empires. Et maintenant, Haman, fils de Hammedatha, de Judée, descendant d'Amalek, qui est venu chez nous et a bénéficié de notre part de beaucoup de bonté, de louanges et de dignité, que nous avons rendu grand, que nous avons appelé «père du roi» et que nous avons fait asseoir à la droite du roi, n'a pas su apprécier cette dignité et conduire les affaires de l'État, mais a eu l'intention de tuer le roi et de lui enlever son royaume. Nous avons donc ordonné que le fils de Hammedatha soit pendu, et nous avons fait retomber sur sa tête tout ce qu'il avait désiré ; et le Créateur des cieux et de la terre a fait retomber sur lui ses machinations.» (192)
En souvenir de leur merveilleuse délivrance des mains d'Haman, les Juifs de Suse célébrèrent le jour que leur ennemi juré avait fixé pour leur extermination, et leur exemple fut suivi par les Juifs des autres villes de l'empire perse et par ceux d'autres pays. Les sages, sollicités par Esther, refusèrent d'abord d'en faire une fête perpétuelle, de peur d'exciter la haine des païens contre les Juifs. Ils ne cédèrent qu'après qu'Esther leur eut fait remarquer que les événements à l'origine de la fête étaient perpétués dans les annales des rois de Perse et de Médie, et qu'ainsi le monde extérieur ne pourrait pas mal interpréter la joie des Juifs.
Esther adressa une autre requête aux sages. Elle demanda que le livre contenant son histoire soit incorporé aux Saintes Écritures. Comme ils répugnaient à ajouter quoi que ce soit au triple canon composé de la Torah, des Prophètes et des Hagiographes, ils refusèrent à nouveau et durent se rendre à l'argument d'Esther. Elle cita les paroles de l'Exode: «Écris ceci comme un mémorial dans un livre», prononcées par Moïse à Josué, après la bataille de Rephidim contre les Amalécites. Ils virent que c'était la volonté de Dieu d'immortaliser la guerre menée contre l'Amalécite Haman. Le Livre d'Esther n'est pas non plus une histoire ordinaire. Sans l'aide du Saint-Esprit, il n'aurait pu être composé, et c'est pourquoi sa canonisation décidée «en bas» a été entérinée «en haut». (193) Et comme le Livre d'Esther est devenu une partie intégrante et indestructible des Saintes Écritures, la fête de Pourim sera célébrée pour toujours, maintenant et dans le monde futur, et Esther elle-même, par ses actes pieux, a acquis une bonne réputation à la fois dans ce monde et dans le monde à venir. (194)

( )
8,9 Les scribes furent donc convoqués le vingt-trois du premier mois, du mois de nisan, de la même année, et l'on écrivit ce qui était ordonné, concernant les Juifs, aux intendants et aux chefs des satrapes des cent vingt-sept provinces, depuis l'Inde jusqu'à ( ) 8,10 On écrivit au nom du roi, et on scella de son sceau les lettres, et on les expédia par des courriers. ( ) 8,11 Elles prescrivaient de permettre aux Juifs, en chaque ville, de vivre selon leur loi, de leur porter secours, et de mettre à leur merci leurs ennemis et ceux qui résisteraient, ( ) 8,12 Dans le royaume d'Artaxerxès, le treizième jour du douzième mois qui est adar. (12a) Voici la copie de la lettre : (12b) Le grand roi Artaxerxès aux satrapes des cent vingt-sept provinces, de l'Inde à l'Éthiopie, aux gouverneurs des districts, et aux hommes dévoués à mon service, salut. (12c) Il arrive que plusieurs, après avoir été souvent honorés des bienfaits de la bonté, ambitionnent plus encore ; non seulement ils cherchent à maltraiter nos sujets, mais, incapables de modérer leur orgueil, ils méditent de mauvais desseins contre leurs bienfaiteurs ; (12d) Non seulement ils veulent abolir la gratitude parmi les hommes, mais, exaltés par la vaine jactance de gens sans vertu, ils pensent se soustraire au jugement, fatal aux méchants, du Dieu qui voit toutes choses. (12e) Maintes fois la flatterie a rendu complices du crime de verser le sang innocent, et enveloppé de maux intolérables plusieurs de ceux qui sont investis de l'autorité, à qui est confié le maniement des affaires de leurs amis ; (12f) Certains hommes ayant trompé, par le faux raisonnement de la malice, la bienveillance sincère des puissants. (12g) Cela se peut voir moins par les plus anciennes histoires, que nous nous transmettons, qu'en examinant, sous nos pieds, les choses accomplies d'une manière criminelle par la pestilence d'hommes indignement revêtus du pouvoir ; (12h) Et il est de notre devoir, en vue de l'avenir, de préserver de trouble le royaume, et de donner la paix à tous les hommes, (12i) En usant de changements utiles, en jugeant, avec l'à-propos le plus équitable, les choses qui surviennent sous nos yeux. (12k) Aman, fils d'Amadathe, Macédonien en réalité, étranger au sang des Perses, bien éloigné de notre bonté naturelle, amicalement accueilli par nous, (12l) Eut de notre amour, que nous portons à tous les hommes, une telle part que nous l'appelions notre père, que nous le faisions adorer par tous, et que nous lui avions donné la seconde place du royaume. (12m) Mais, il ne put maîtriser son orgueil, et il entreprit de nous ôter la vie et le pouvoir. (12n) D'abord ; il nous demanda de perdre notre sauveur Mardochée, notre bienfaiteur en toute circonstance, et la reine Esther, notre irréprochable compagne, et tout leur peuple ; et il me surprit par un tissu d'accusations calomnieuses. (12o) Et il espérait par ses artifices dépeupler nos provinces, et faire passer aux Macédoniens l'empire des Perses. (12p) Ce triple scélérat nous avait donc trahis au point de nous décider à exterminer les Juifs, quand nous avons reconnu que, loin d'être portés à mal faire, ils obéissaient aux lois les plus justes, (12q) Qu'ils étaient les fils du Dieu vivant, très-grand et très-haut, qui nous a dirigés nous et nos ancêtres pour mettre notre royaume en la situation la plus florissante. (12r) En conséquence, vous agirez bien en n'exécutant pas l'édit que vous a envoyé Aman, fils d'Amadathe ; car, pour ce qu'il a fait, il a été pendu avec toute sa famille devant les portes de Suse ; Dieu lui-même, le maître de toutes choses, l'a promptement rétribué selon son mérite. (12s) Que la présente copie de lettre soit affichée en tout lieu, assurant aux Juifs la liberté de suivre leurs lois et d'user de leurs richesses ; qu'au temps marqué pour leur affliction, le treize du douzième mois, du mois d'adar, ils puissent se défendre eux-mêmes contre ceux qui les attaqueraient. (12t) Car Dieu, maître de toutes choses, a changé en un jour de joie le jour où devait périr la race qu'il a choisie ; (12u) Et vous-mêmes, vous le rangerez parmi vos fêtes solennelles, et vous le célébrerez par des festins universels ; afin que, dès maintenant et à l'avenir, ce soit un jour de délivrance tant pour nous que pour les amis des Perses, et que, pour ceux qui conspirent contre nous, ce jour soit un mémorial de destruction. (12x) Toute ville ou province qui désobéira aux présentes prescriptions, ressentira ma colère, et périra par le fer et la flamme ; il ne suffira pas qu'elle devienne Inaccessible aux hommes, les bêtes fauves et les oiseaux la haïront à jamais. ( ) 8,13 Et que l'on affiche cette copie en des places apparentes dans tout le royaume, et que, le jour indiqué, les Juifs se tiennent prêts à combattre leurs ennemis. ( )



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